Le FMI soutient le Maroc pour laisser le déficit budgétaire se creuser temporairement.Le solde budgétaire accuse un déficit de l'ordre de 2,5 % du PIB en 2009. La croissance globale du PIB devrait ressortir à 5% environ en 2009. Le Fonds monétaire international (FMI) trace une nouvelle feuille de route pour le Maroc. Dans ses dernières consultations avec le Royaume, le conseil d'administration du FMI s'est intéressé de très près au déficit budgétaire que connaît le pays. Désormais, il faudra continuer en 2010 à soutenir l'activité économique face à une conjoncture extérieure défavorable. Les administrateurs du FMI souscrivent ainsi à l'intention des autorités «de laisser le déficit budgétaire se creuser temporairement, les hausses des dépenses étant centrées à juste titre sur les dépenses d'investissement et non sur les dépenses courantes». En effet, le solde budgétaire est passé d'un léger excédent en 2008 à un déficit de l'ordre de 2,5% du PIB en 2009. Pour la croissance globale du Produit intérieur brut (PIB), elle devrait ressortir à 5% environ en 2009. Par ailleurs, les administrateurs du FMI soulignent que la préservation de la stabilité macroéconomique par une politique budgétaire saine est essentielle. Ils notent avec satisfaction que les autorités sont déterminées à reprendre leurs efforts de consolidation budgétaire, et ce de manière progressive à compter de 2011. «Ce sera important pour stabiliser le ratio de la dette publique au PIB, préserver le faible coût de l'emprunt dans l'économie et faciliter la mise en œuvre de la politique monétaire. Le remplacement progressif du système de subventions universelles par un système de ciblage des populations vulnérables améliorera l'efficience et réduira les risques budgétaires», relève-t-on dans cette note du FMI. Les administrateurs notent également que la croissance vigoureuse du crédit bancaire, observée ces dernières années, s'est ralentie. Cependant, ils attirent l'attention sur le fait qu'après une baisse sensible ces dernières années, les créances en souffrance vont probablement augmenter quelque peu du fait du ralentissement économique. «Les autorités doivent rester vigilantes et continuer de surveiller de près les besoins en fonds propres du système bancaire. Les administrateurs notent aussi avec intérêt la poursuite de l'application de Bâle II», ajoute-t-on. La mission du FMI au Maroc s'est penchée également sur les opérations de change. Les administrateurs conviennent que «le régime actuel de rattachement du taux de change a bien servi le Maroc». Mais, les administrateurs du FMI n'ont pas été unanimes quant à l'avenir de ce régime de change. De nombreux administrateurs sont d'avis que l'objectif à moyen terme des autorités d'assouplir la politique monétaire et le régime de change pourraient aider l'économie à mieux s'adapter aux fluctuations de la conjoncture internationale. Ils estiment que les conditions préalables à l'adoption du ciblage de l'inflation sont largement réunies ; le risque d'une inflation importée est aujourd'hui bien plus faible et les bilans des agents économiques sont très peu exposés aux fluctuations des taux de change, selon toujours la note du FMI. Cependant, de nombreux autres administrateurs sont d'avis qu'il faut planifier soigneusement un éventuel assouplissement de la politique monétaire et du régime de change, et ils souscrivent à la prudence des autorités à cet égard, selon la même source. L'urgence de renforcer les services sociaux Le FMI souligne qu'il demeure essentiel de poursuivre les réformes structurelles pour stimuler la croissance, accroître la compétitivité et améliorer les indicateurs sociaux. Les autorités doivent faire avancer les réformes en cours et prévues, notamment en vue d'améliorer l'efficience et la composition des dépenses publiques et de simplifier le système fiscal et le régime des échanges. Les administrateurs prennent note avec satisfaction des réformes structurelles qu'il est prévu d'opérer pour accroître la productivité, en améliorant l'environnement des affaires et en accroissant les dépenses d'investissement. Il sera essentiel de renforcer les services sociaux pour réduire la pauvreté et s'attaquer au problème persistant du chômage des jeunes. Crise mondiale : un faible impact direct sur le Maroc Abordant la crise à partir d'une position solide suite aux réformes macroéconomiques et structurelles mises en œuvre au cours des dix dernières années, le Maroc a disposé d'une marge de manœuvre confortable pour y faire face, selon le FMI. La crise mondiale a eu un faible impact direct sur le Maroc, se répercutant essentiellement sur l'économie marocaine par le secteur réel. Les exportations, les recettes touristiques, les transferts de fonds des MRE et les IDE ont fléchi cette année, en raison surtout du ralentissement de l'activité en Europe, encore que les données les plus récentes indiquent une amélioration de certains de ces flux, selon la même source. Le Maroc a en particulier de faibles niveaux d'endettement public et d'inflation, un système financier sain, peu exposé aux marchés internationaux. Dans un tel contexte, la demande intérieure a bien résisté. La récolte céréalière a aussi été exceptionnellement bonne.