Le Maroc doit ramener son déficit sous le niveau de 3% du PIB selon le FMI. Pour sa part, le gouvernement s'attend à un déficit de 4% en 2010. Le FMI exhorte le Maroc de placer sa politique budgétaire dans une perspective à moyen terme visant à ramener le déficit sous le niveau de 3% du PIB, sans toutefois compromettre le redressement économique. C'est ce qui ressort de la déclaration de la mission du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Mark Lewis, qui s'est rendue à Rabat du 2 au 13 novembre pour mener les entretiens relatifs à la consultation au titre de l'article IV des statuts du FMI. Le projet de loi de Finances 2010 au Maroc, étudié par le Conseil de gouvernement, table pour sa part sur une croissance de 3,5% et un déficit budgétaire de 4% avec une stabilisation des dépenses et une forte croissance des investissements (+20 %). Entre les 3 % prônés par le FMI et les 4 % attendus par le gouvernement, le Maroc est invité donc à multiplier ses efforts pour mieux gérer son déficit. La mission a souligné que la politique budgétaire du Royaume sera à juste titre accommodante en 2009 et en 2010, en bonne partie sous l'effet des mesures anticycliques des autorités, d'où l'exhortation du FMI à ramener le déficit sous le niveau de 3% du PIB. Par ailleurs, la mission a examiné l'évolution récente de l'économie et la stratégie élaborée par les autorités pour atténuer les effets de la crise mondiale sur le Maroc, ainsi que les mesures de nature à rehausser la croissance, le revenu et l'emploi. Aussi, la mission s'est entretenue avec des membres du gouvernement, le gouverneur de la banque centrale, des hauts fonctionnaires, et des représentants du secteur privé et des syndicats. Selon sa déclaration, en dépit du ralentissement de l'économie mondiale, les résultats économiques du Maroc restent solides. La croissance du PIB réel a atteint 5,6% en 2008 et devrait avoisiner les 5% en 2009, portée par une demande intérieure vigoureuse et une production agricole exceptionnelle. Aussi, la hausse des prix à la consommation ralentira à moins de 2% en 2009, du fait, entre autres, de la baisse des cours mondiaux des produits de base. Le déficit des transactions extérieures courantes devrait s'améliorer, en supposant que les indices récents d'une amélioration persistent dans la dernière partie de l'année, souligne la même source. Et de poursuivre, des réformes importantes sont en cours dans le domaine des finances publiques, notamment des réformes fiscales et des efforts visant le remplacement progressif du système actuel de subventions par des mesures ciblées en faveur des populations à faible revenu. La mission a également souligné que la Banque centrale a réagi de manière appropriée à l'évolution de la situation économique et financière au moyen de sa politique de taux d'intérêt et de ses outils de gestion des liquidités. Selon la même source, le secteur bancaire demeure solide et a été largement épargné par les évolutions des marchés financiers internationaux. Étant donné la croissance rapide du crédit ces dernières années, la Banque centrale continue de suivre de près la qualité du crédit.