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La crise mondiale a eu un faible impact direct sur le pays Le FMI évalue l'économie marocaine
Nécessité de continuer à soutenir l'activité économique en 2010
Le 25 janvier 2010, le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu les consultations au titre de l'article IV avec le Maroc (1). Dans sa note d'information au public datée du 16 février 2010, le FMI fait le point sur ces consultations. Lire ci-contre le détail de cette note d'information. Abordant la crise à partir d'une position solide suite aux réformes macroéconomiques et structurelles mises en oeuvre au cours des dix dernières années, le Maroc a disposé d'une Marge de manoeuvre confortable pour y faire face. La crise mondiale a eu un faible impact direct sur le Maroc, se répercutant essentiellement sur l'économie marocaine par le secteur réel. Les exportations, les recettes touristiques, les transferts de fonds des marocains résidant à l'étranger et l'investissement direct étranger (IDE) ont fléchi cette année, en raison surtout du ralentissement de l'activité en Europe, encore que les données les plus récentes indiquent une amélioration de certains de ces flux. Le Maroc a en particulier de faibles niveaux d'endettement public et d'inflation, un système financier sain, peu exposé aux marchés internationaux. Dans un tel contexte, la demande intérieure a bien résisté. La récolte céréalière a aussi été exceptionnellement bonne. Ainsi, la croissance globale du produit intérieur brut (PIB) devrait ressortir à 5 % environ en 2009. Les autorités ont promptement réagi à la crise et ont réussi à maintenir la confiance. À cet égard, le solde budgétaire passera d'un léger excédent en 2008 à un déficit de l'ordre de 2 ½ % du PIB en 2009, les autorités poursuivant les réformes budgétaires prévues tout en augmentant l'investissement public et en apportant un appui ciblé aux secteurs clés. Une baisse des recettes, due en partie aux réformes fiscales déjà prévues, a été partiellement compensée par la réduction des subventions due à la baisse des cours des produits de base sur le marché mondial. Face à la baisse des tensions inflationnistes, la banque centrale — Bank Al-Maghrib — a abaissé son taux directeur de 25 points de base et, pour renforcer la liquidité, a progressivement ramené le coefficient de réserves obligatoires de 15 à 8 % en 2009. Le marché boursier est resté bien en-deçà des sommets atteints au début 2008, mais le recul observé en 2009 a été modéré. L'appui non négligeable des partenaires extérieurs du Maroc a aussi contribué à accroître la résistance de l'économie marocaine. Dans le secteur financier, l'expansion rapide du crédit constatée durant les dernières années devrait entraîner une légère augmentation des créances en souffrance, ce qui nécessite une vigilance continue. L'expansion du crédit, en moyenne de 23 % par an entre 2006 et 2008, est tombée à 12 % environ en 2009. Dans le même temps, la part des créances en souffrance dans le total des prêts a fortement diminué au cours des cinq dernières années. Le secteur de l'immobilier, qui a connu une correction dans certaines villes après une hausse au cours des dernières années, est source de préoccupation, bien que les créances en souffrance restent faibles dans ce secteur et les niveaux de provisionnement sont élevés. Les autorités continuent de prendre des dispositions pour améliorer la surveillance du secteur financier, notamment avec la mise en place d'une centrale des risques, l'application intégrale prévue des recommandations de Bâle II, ainsi que l'intention de relever le ratio de fonds propres à 12 % pour certains établissements bancaires, en fonction de leur profil de risque. L'ancrage sur un panier de monnaies a été bénéfique au Maroc. Les analyses effectuées par le staff suggèrent que taux de change actuel est globalement en ligne avec les paramètres économiques fondamentaux. D'autres indicateurs, tel l'évolution du solde extérieur courant ainsi que des indicateurs fondés sur les prix, signalent une légère appréciation du taux de change réel en 2009. Les autorités approfondissent les réformes structurelles pour accroître la productivité, stimuler la croissance et améliorer les indicateurs sociaux, notamment en vue de réduire le chômage des jeunes, qui reste élevé. Les autorités poursuivent la libéralisation du commerce et la simplification de la fiscalité; elles prévoient de réformer la justice, d'augmenter les investissements dans les infrastructures et de renforcer l'appui aux secteurs de l'industrie, du tourisme et de l'énergie. Par ailleurs, dans le secteur agricole, le Plan Vert, qui vise à augmenter la productivité du secteur, progresse. Récemment, le gouvernement a lancé une action de même nature pour renforcer le secteur de la pêche. Plusieurs réformes ont été engagées dans les secteurs de l'éducation et de la santé, dont le succès sera un facteur clé de l'amélioration des conditions de vie et de la réalisation du potentiel de croissance du Maroc, tout en contribuant à la réduction du chômage. Les autorités envisagent de poursuivre la publication de la totalité des documents relatifs aux consultations au titre de l'article IV. Evaluation par le Conseil d'administration Les administrateurs notent que le Maroc a fait face à la crise mondiale à partir d'une position solide, grâce, dans une large mesure, à l'ensemble des réformes macroéconomiques et structurelles opérées ces 10 dernières années, et que le pays est bien placé pour surmonter la crise. Les administrateurs notent aussi que le système financier marocain est sain, étant peu exposé aux marchés de capitaux internationaux. En conséquence, les répercussions directes de la crise mondiale sur le Maroc ont été modérées et l'économie a été principalement affectée au niveau des canaux réels, du fait du ralentissement en Europe. Les administrateurs saluent la réaction des autorités face à la détérioration des perspectives de l'économie mondiale. Un relâchement modéré des politiques budgétaire et monétaire, conjugué à un contrôle rigoureux du secteur financier, a soutenu la confiance et la demande intérieure, tout en limitant les risques. Cette politique, ainsi qu'une récolte céréalière exceptionnelle, ont contribué à la croissance vigoureuse du PIB réel en 2009. Les administrateurs soulignent qu'il faudra continuer en 2010 de soutenir l'activité économique face à une conjoncture extérieure défavorable. Ils souscrivent à l'intention des autorités de laisser le déficit budgétaire se creuser temporairement, les hausses des dépenses étant centrées à juste titre sur les dépenses d'investissement et non sur les dépenses courantes. Les administrateurs soulignent que la préservation de la stabilité macroéconomique par une politique budgétaire saine, un acquis important de ces dernières années, est essentielle. Ils notent avec satisfaction que les autorités sont déterminées à reprendre leurs efforts de consolidation budgétaire, et ce de manière progressive à compter de 2011. Ce sera important pour stabiliser le ratio de la dette publique au PIB, préserver le faible coût de l'emprunt dans l'économie et faciliter la mise en oeuvre de la politique monétaire. Le remplacement progressif du système de subventions universelles par un système de ciblage des populations vulnérables améliorera l'efficience et réduira les risques budgétaires. Les administrateurs notent que la croissance vigoureuse du crédit bancaire, observée ces dernières années, s'est ralentie. Cependant, ils attirent l'attention sur le fait qu'après une baisse sensible ces dernières années, les créances en souffrance vont probablement augmenter quelque peu du fait du ralentissement économique. Les autorités doivent rester vigilantes et continuer de surveiller de près les besoins en fonds propres du système bancaire. Les administrateurs notent aussi avec intérêt la poursuite de l'application de Bâle Les administrateurs conviennent que le régime actuel de rattachement du taux de change a bien servi le Maroc. De nombreux administrateurs sont d'avis que l'objectif à moyen terme des autorités d'assouplir la politique monétaire et le régime de change pourrait aider l'économie à mieux s'adapter aux fluctuations de la conjoncture internationale. Ils estiment que les conditions préalables à l'adoption du ciblage de l'inflation sont largement réunies; le risque d'une inflation importée est aujourd'hui bien plus faible et les bilans des agents économiques sont très peu exposés aux fluctuations des taux de change. Cependant, de nombreux autres administrateurs sont d'avis qu'il faut planifier soigneusement un éventuel assouplissement de la politique monétaire et du régime de change, et ils souscrivent à la prudence des autorités à cet égard. Les administrateurs soulignent qu'il demeure essentiel de poursuivre les réformes structurelles pour stimuler la croissance, accroître la compétitivité et améliorer les indicateurs sociaux. Les autorités doivent faire avancer les réformes en cours et prévues, notamment en vue d'améliorer l'efficience et la composition des dépenses publiques et de simplifier le système fiscal et le régime des échanges. Les administrateurs prennent note avec satisfaction des réformes structurelles qu'il est prévu d'opérer pour accroître la productivité, en améliorant l'environnement des affaires et en accroissant les dépenses d'investissement. Il sera essentiel de renforcer les services sociaux pour réduire la pauvreté et s'attaquer au problème persistant du chômage des jeunes. (1) Conformément aux dispositions de l'article IV de ses Statuts, le FMI procède, en général tous les ans, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières, et s'entretient avec les responsables nationaux de l'évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui est soumis à l'examen du Conseil d'administration. À l'issue de cet examen, le Directeur général, en qualité de Président du Conseil d'administration, résume les opinions des administrateurs et ce résumé est communiqué aux autorités du pays.