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Le Maroc émet un emprunt obligataire de 1,5 milliard de dollars sur le marché financier international 13 jours supplémentaires d'importation en termes d'avoirs extérieurs
Suite à un road show mené aux Etats-Unis et en Europe par MM. Nizar Baraka et Driss Azami El Idrissi, respectivement ministre de l'Economie et des Finances et ministre délégué chargé du Budget, le Maroc est parvenu, mercredi 5 décembre de l'année en cours, à placer avec succès sur le marché international une émission obligataire s'élevant à 1,5 milliard de dollars. Cette première émission sur le marché dollar est déclinée en deux tranches. La première porte sur un montant d'un milliard de dollars assorti d'une maturité de 10 ans et d'un taux d'intérêt de 4,25 %. La seconde porte sur montant de 500 millions de dollars et est assortie d'une maturité de 30 ans et d'un taux d'intérêt de 5,50 %. Lors de cette opération, le Maroc a été accompagné par quatre banques chefs de file, à savoir Barclays Bank PLC, BNP Paribas, Citigroup Global Markets Limited et Natixis. Et c'est justement pour rendre compte des tenants et aboutissants de cette opération que MM. Nizar Baraka et Driss Azami El Idrissi ont tenu vendredi dernier un point de presse. Le pourquoi d'une telle opération Lors de ce point de presse, il a été précisé que durant de l'année en cours, le Maroc a connu une forte pression sur les avoirs extérieurs. Laquelle pression s'est traduite par un certain manque de liquidité et, du coup, il a été jugé utile, du côté du gouvernement, de diversifier les sources du Trésor et de mobiliser ainsi de nouveaux moyens de financement des investissements de l'Etat et autres sans perturber le marché intérieur. Sachant que durant les 11 premiers mois de l'année en cours, l'essentiel du financement des besoins du Trésor s'opérait via le financement intérieur (endettement intérieur) moyennant le marché des adjudications. Dès lors, il fallait, comme l'avait d'ailleurs expliqué M. Baraka, procéder à une sorte d'arbitrage, entre continuer sur cette voie ou bien opter pour le marché extérieur. Opter pour la première option comporte un certain nombre de risques et conduirait à une forte pression sur les taux d'intérêts intérieurs et un éventuel effet d'éviction de l'investissement et, à terme, cette situation compromettrait la croissance. Et c'est d'ailleurs ce qui justifie le second choix. A savoir une diversification des sources de financement, et ce, en plus du fait que cette option permettrait de constituer un stock des avoirs extérieurs situés à presque quatre mois d'importations et renforcerait la création monétaire et par conséquent aboutir à une détente au niveau des taux d'intérêts bancaires ainsi qu'au niveau de la liquidité. Ce qui, par conséquent, permettrait aux entreprises de recourir au crédit et de se financer dans des conditions relativement meilleures. Une sorte d'impulsion à l‘investissement privé. En somme, l'idée principale de s'adresser au marché international est animée par la nécessité de procéder à une diversification des sources de financement pour pouvoir continuer à contribuer au financement de l'économie et, par conséquent, à accélérer la croissance économique. Parallèlement, il y a lieu de constater aussi qu'en pourcentage du PIB, la part de la dette extérieure reste limitée et procure, de ce fait, une certaine marge sans que le recours à l'endettement extérieur ait un quelconque effet négatif. D'autant plus qu'à titre d'exemple, les charges de la dette extérieure en pourcentage des recettes courantes de la balance des paiements se situaient en 2011 en dessous de 5%. Et ce, parallèlement au fait que la dette extérieure marocaine est globalement concessionnelle auprès de bailleurs de fonds tant bilatéraux que multilatéraux. Le pourquoi du marché dollar Le choix de ce marché est justifié par un certain nombre de considérations. D'abord, ce marché offre de meilleures conditions de financement et une meilleure capacité de mobilisation que celui de l'euro qui, rappelons-le, passe par des moments difficiles. Ensuite, il a été jugé intéressant de se situer dans une logique de diversification et d'élargissement de la base des investisseurs. Enfin, il était important de disposer d'un benchmark, voire ce que vaut le Maroc vis-à-vis du marché dollar et permettre ainsi à d'autres entités privées ou publiques de pouvoir intégrer ce marché. Pour le ministre des Finances, cette sortie inaugurale sur le marché dollar a permis, entre autres, d'établir un benchmark intéressant qui va permettre aux entreprises privées et nationales de se financer sur le marché du dollar et, par conséquent, exercer moins de pression sur le marché bancaire national. Se référant aux éléments d'information afférents aux échos internationaux ayant accompagné cette émission, M. Nizar Baraka précise que cette émission inaugurale était une grande réussite. Le même constat est à dégager, à en juger cette fois par le nombre de souscriptions qu'a générées cette émission : 6 fois pour l'obligation de 10 ans et 4 fois pour l'obligation de 30 ans. A rappeler que le Maroc a émis le 5 décembre, pour la première fois, un emprunt obligataire sur le marché financier international d'un montant de 1,5 milliard de dollars en deux tranches. Lequel emprunt se traduirait, en somme, par 13 jours supplémentaires d'importation en termes d'avoirs extérieurs situés, jusqu'à cette opération, à presque quatre mois d'importations.