L'émission de 1,5 milliard $ a connu un grand succès L'émission obligataire de 1,5 milliard de dollars lancée par le Maroc fut un grand succès. En elle-même, l'opération a valeur de symbole, en ce sens qu'elle traduit la confiance des investisseurs internationaux dans le potentiel de développement du Maroc et sa capacité à devenir une véritable économie émergente. Tel est le message véhiculé par le ministre de l'Economie et des Finances, Nizar Baraka, lors d'un point de presse vendredi, à Rabat, en compagnie de Driss Azami El Idrissi. Ce point de presse, tenu à l'occasion de la cérémonie de signature des contrats juridiques relatifs à l'émission obligataire sur le marché financier international, s'est déroulé en présence de la Directrice du Trésor et des Finances extérieures, Fouzia Zaâboul, du Directeur général de l'Administration des douanes et impôts indirects, Zouhair Chorfi, ainsi que des représentants des quatre banques chefs de file qui ont accompagné le Royaume dans cette opération, à savoir Barclays Bank PLC, BNP Paribas, Citigroup Global Markets Limited et Natixis. Cette émission, bouclée le 5 décembre 2012, comprend deux tranches d'obligations. Une première tranche d'un montant de 1 milliard de dollars d'une maturité de 10 ans pour un taux d'intérêt de 4,25 % ; et une deuxième tranche, d'un montant de 500 millions de dollars, assortie d'une maturité de 30 ans avec un taux d'intérêt de 5,50%. Cette dernière tranche constitue une première pour le Maroc, dès lors qu'elle représente la plus longue maturité réalisée à ce jour par le Royaume sur le marché financier international. Il convient de rappeler que le lancement de cet emprunt a été précédé par un road show aux Etats-Unis et en Europe, mené par le tandem Baraka-Azam. Les deux ministres étaient épaulés, dans cette opération, par quatre banques d'affaires internationales. Pour M. Baraka, cette opération a connu un grand succès, salué par les observateurs internationaux et les analystes du monde de la finance. «Cette émission inaugurale était une grande réussite. Elle a valeur de symbole. Elle révèle une véritable confiance à très long terme des marchés internationaux dans notre économie, la stabilité de notre pays et notre capacité à faire face aux défis », a-t-il commenté. Au cours de sa présentation axée autour de «la sortie du Royaume du Maroc sur le marché financier international», M. Baraka a mis en avant les taux d'intérêts “très bas" de l'opération en comparaison avec un certain nombre de pays africains, méditerranéens et même développés. «Rares sont les pays qui ont réussi à faire un emprunt sur 30 ans à un taux d'intérêt si bas, ce qui témoigne de la confiance dans la capacité du Maroc d'avancer et de devenir un véritable pays émergent", a-t-il noté. Par rapport à l'impact de cette émission sur le climat des affaires, le ministre des Finances estime que la levée à l'international permettra de baisser les pressions sur le marché domestique et partant sur les taux d'intérêts. C'est une bouffée d'oxygène pour le Trésor. Commentant le succès de cette opération, le ministre a souligné que l'émission a été souscrite 6 fois pour la tranche de 10 ans et 4 fois pour la tranche de 30 ans. Un signal à même d'améliorer le risque pays et de susciter l'intérêt des investisseurs internationaux. Le recours au marché du dollar se justifie, selon Baraka, par les meilleures conditions de financement qu'offre ce dernier comparativement au marché de l'euro, ainsi que par la forte volonté de s'inscrire dans une logique de diversification et d'élargissement de la base des investisseurs. Le marché du billet vert établit un benchmark approprié pour les autres émetteurs nationaux publics et privés. «Cette sortie établit un benchmark intéressant qui va permettre aux entreprises privées et nationales de se financer sur le marché du dollar, donc moins de pression sur le marché bancaire national», a-t-il expliqué.