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Télégramme
Publié dans L'opinion le 15 - 11 - 2012

Que peut comprendre le moka (mokaddem) qui intercepte un fou échappé de l'asile de Aïn Atiq et qui se met subitement à éparpiller les ordures sur la route côtière à deux pas du Borj, créant une panique chez les automobilistes qui voient une chaussée impraticable. Sinon le maîtriser avant de le renvoyer à l'asile réservé aux déséquilibres et aux sans abri ? Au lieu que ce soit une unité sanitaire qui prend en charge l'échappé de Aïn Atiq, c'est le moka qui fait le sale boulot et qui n'est pas habilité à s'occuper des fous.
Mardi dernier où Télégramme se paie désormais une trêve hebdo, il fallait voir les ordures éparpillées sur la chaussée après le triste forfait du forcené en vadrouille qui a donné la trouille aux gens de la ville. stop.
Les habitués de l'hôpital Moulay Youssef, les malades qui viennent pour avoir un peu d'oxygène, réservé aux indigènes qui n'ont pas les moyens d'aller en clinique qui ne font plus la nique au ministère de la Santé sur le qui-vive, ne reconnaissent plus le vieil hôpital de l'Akkari dont la création remonte aux années 20. Des changements partout : de l'accueil, aux pavillons, dans les dortoirs, et un équipement digne de la Salle Pétrière ou de l'hôpital Cochin. Il fallait le signaler car contrairement à ce que pensent certains, notre rubrique ne cherche pas toujours à casser du sucre sur le dos des uns et les autres. stop.
Il y a les classes moyennes dont on parle tant et les déshérités et les riches héritiers. Mais il y a aussi la tranche de citoyens de Merzouga à Avranches, dont on n'évoque pas le cas. Ils ne sont ni spécialement dans le besoin ni avantagés par leur sort. Entre les deux où les trois, dirions-nous. Mais ils ne rentrent ni dans les statistiques ni dans les classements du HCP qui marchent avec lorgnettes et calculettes. Ces hommes et ces femmes se taisent dans leur coin parce qu'ils ne se voient ni parmi les uns, ni parmi les autres. Pourtant ils font partie d'une classe vulnérable qui a besoin de réconfort même s'ils ne vivent pas dans la misère et la précarité devenue le précarré de certains défenseurs des pauvres, qui croient qu'il n'y a qu'une seule catégorie de sans ressources, qui certes ne se la coulent pas douce, mais qui ne sont pas les seuls à plaindre. stop.
Le haschich que Beaudelaire et William Burrough fumaient sans modération, ce qui leur à pas permis de dépasser l'âge requis de la retraite, a fait l'objet de deux pages chez notre confrère « L'Economiste », qui souligne que le chit rapporte deux fois plus que le tourisme, mais à aucun moment il ne cite sa source. Comme s'il fallait les prendre – ces chiffres – pour argent comptant. Heureusement qu'il reprend un tableau de la Banque Mondiale, qui comme on le sait passe à côté de la plaque quand elle avance des chiffres en disant que la culture et la commercialisation du kif dans le Rif représente un peu plus que la moitié des revenus des fellahs s'y adonnant... De quoi laisser le brave fellah rifain sans voix... Enfin quand un périodique reprend des chiffres de telle ou telle publication économique on crie au plagiat et au manque de déontologie qui rime parfois avec démagogie. stop.
3 morts au Royal Mansour, titre sur 1 bout de colonne le journal de la mozona qui se passionne pour les faits divers, les histoires rigolotes et les histoires qui passionnent les sexologues, le manque d'érection chez les mâles. 3 morts au Royal Mansour ? Un bijou d'hôtellerie de Casablanca où autrefois Moulay Ahmed Alaoui, un phénomène dans la presse tenait salon où on entendait les secrets du makhzen. Avec un titre pareil, on s'est dit vite, il faut lire le flash. Et qu'est-ce qu'on apprend en fin de compte, sinon qu'il s'agit du fait divers qui n'arrive pas qu'en hiver où trois pauvres ouvriers ont perri dans un accident d'ascenseur. Les 3 individus nous dit le papier, « individus » et non pas hommes, travaillaient pour une société spécialisée dans les travaux de rénovation. Que celui qui n'a pas sursauté en lisant le titre choc, lève le doigt. stop.
Benabdallah que les proches sans reproches appellent Haj comme on disait autrefois Haj Fennane, un ex-champion des arts martiaux, veut dématérialiser les procédures d'octroi des permis de construire en donnant la parole aux groupements d'habilitation. De même que le ministère qui a vu passer Hjira qui a construit pierre par pierre, une institution qui compte dans l'édification du pays, devrait revoir les autorisations de détruire des bâtiments de valeur qu'on remet tristement entre les mains des machines excavatrices qui ont fait trop de mal au patrimoine. Dernier massacre enregistré : Un vieux bâtiment à Safi.
Rectif qui fait rire Bountif. Il fallait lire affreux Jojo dans le flash sur l'événement de la semaine de Drucker qui ne connaît pas Sophie Tucker, chanteuse allemande, et non pas Joja qui n'existe pas dans les régimes de Aïn Borja d'où partaient les escadrons de travailleurs immigrés à qui on vérifiait l'état de la denture avant de les envoyer sur les chaînes de Poiny où on ne parlait pas encore de joint de venture. stop.
Le Conseil communal de Rabat n'a pas réussi à tenir sa session ordinaire d'octobre lundi dernier. Faute de quorum il n'y pas eu de forum où chacun étale sa petite cuisine intérieure, de l'éclairage public qui fait des ferziyates, des zones sont inondées de lumière, pendant que des quartiers sont à peine éclairés, en passant par le transport des viandes ainsi que le cahier des charges, chargés de points flous. stop.
3ème édition du concours Ergapolis. Casablanca veut réhabiliter ses abattoirs avec les réaménagements des lieux et spectacles en vue que Sajid,un maire aussi contesté que Tibéri du temps de la mainmise de sa Xavière, veut réhabiliter. Mais personne parmi les artistes d'avant-garde, plasticiens, chanteurs, conteurs et prestigitateurs, n'ose employer le mot « gourna » à la place d'abattoir, ce qui aurait été plus « fun »... Dans 30 ans peut-être. stop.
Encore un titre de chronique qui agace. « La vie partisane »... pour parler des dernières activités d'un parti. « Partisane » comme s'il y avait une chronique de la vie non partisane. Comme si il n'y avait pas des partisans là où on croit qu'il n'y en a pas. Pourquoi parler de « La vie partisane » alors qu'il y a des non partisans là où il y a une vie partisane comme ils disent. Le mieux c'est d'intituler la chronique « La vie des partis », un point c'est tout. L'acharnement de quelques anti-partisans – on est tous partisans pour ceci et pour cela – devient préoccupant. Il ne faut pas coller des étiquettes partout. stop.
Après la caricature de Benkirane avec des couches de bébé qui a choqué les lecteurs de Mustapha Alaoui, un pionnier et un doyen dans la profession qui n'a jamais été aussi loin, voici un dessin malsain dans un quotidien du soir où le même Benkirane tente de planter un couteau dans le dos d'un personnage sur lequel on peut lire sur la veste « atheïsme ». Alors que Ben n'a jamais affiché du mépris pour qui que ce soit. Ce qui fait sa force intrinsèque qui lui a permis d'être traité de zaïm. Le reste discutable, diront certaines. En tous les cas, des caricaturistes ne rendent pas service à la liberté d'expression en lançant le bouchon un peu loin dans cette mer déjà assez agitée. stop.
Retour des pétards loin d'être mouillés malgré les chutes de pluie. Achoura Timité Bassorah est proche et déjà des « minates » éclatent comme des obus à l'Obéra qui rappelle la Bosnie dans les années terribles, quand les Serbes se croyaient f'blad siba.
Les pétards sont revenus alors qu'il y a 3 ans, ils furent carrément interdit de Mers Sultan au Mellah, en passant par Bab El Ftouh. A croire que le lobby des distributeurs de njoum qui illuminent douar doum et des minates qui effraient « l'bnitates » et excitent « l'oulidate », a encore frappé, quitte à effrayer les femmes enceintes, les personnes âgées et les âmes sensibles.
Le pire c'est quand un bouquet de pétards made in chaïna, éclate dans le couloir d'un immeuble conçu comme un clapier pour cochons d'Inde ou des lupins si on préfère. Les gosses sadiques déclarent la guerre aux adultes chaque Achoura que Dieu fait. stop.
Saveurs asiatiques dans la ville des oranges et des bigaradiers que des illuminés prennent pour des pamplemousses. Le mandarin, tenu autrefois par un fervent défenseur de la libération du Vietnam, sur l'avenue Abdelkrim Khattabi où l'on voyait la crème des luttes sociales, est fermé. Le gérant est allé se faire soigner en France dit-on dans le quartier. Le Honk Konk près du Balima n'a pas survécu après avoir tenté d'introduire les nêmes à la place de la chawarma. Il est aussi fermé. Reste la Pagode où Jean Pierre répond au téléphone même quand il est à Saïgon et où les délices de l'Asie restent incontournables, où l'on voyait autrefois Nezha Alaoui et Arlette Gauthier main d'or, une légende de la coiffure pour dames à Rabat. stop.
Sur un air de saxo, Johne Coltrane, de préférence des amateurs de sorties, apprécient de plus en plus l'ambiance dans cette rue du Sebou, où Myriam rend chaque soir la nuit agréable avec une clientèle fidèle. Egalement parmi les étapes au goût du jour le « Too-mach » et non match... où un cuisinier tunisien qui a travaillé en Italie, en RFA et en France. Cuisine soignée et abordable. Ce qui n'est pas un détail. stop.


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