Le maintien par l'agence de notation Fitch Ratings de la notation souveraine du Maroc "renforce la position de notre pays, et nous conforte au niveau de notre sortie à l'international", a affirmé le ministre de l'Economie et des finances, Nizar Baraka. La confirmation par Fitch Ratings de la notation de défaut émetteur (Issuer Default Ratings/IDR) à BBB- avec une perspective stable s'explique notamment par la récente tournée effectuée par SM le Roi Mohammed VI dans les pays du Golfe "qui a permis de mobiliser des moyens financiers conséquents pour financer des investissements structurels prévus dans le cadre du Budget de l'Etat", a expliqué M. Baraka dans une interview accordée à la MAP, relevant qu'il s'agit, aux yeux de ladite agence, d'éléments positifs confortant la "dynamique économique importante dans notre pays". M. Baraka a également imputé cette notation aux mesures introduites dans le cadre du projet de loi de finances 2013 (PLF), qui témoignent d'une "ferme volonté du gouvernement de réduire le déficit budgétaire, d'apporter des réformes importantes au niveau de la compensation" et d'en contenir le volume des dépenses. Le ministre a relevé que l'agence de notation internationale a pris en considération les mesures ayant une forte portée en matière de solidarité "qui s'inscrivent dans le cadre du Fonds de cohésion sociale, et qui prévoient une contribution exceptionnelle sur trois ans pour les revenus supérieurs et les entreprises qui réalisent les bénéfices les plus élevés", et ce, "au profit des populations pauvres" les plus exposées à la crise et aux conséquences des mesures prises dans le cadre de la réforme de la caisse de compensation. En réponse à une question sur la part de la dimension politique dans le choix par Fitch de la perspective "stable", M. Baraka a souligné que les éléments politiques ont joué en faveur du Maroc. Il a cité, dans ce cadre, le renforcement et l'accélération de la transition politique qu'a connue le pays, notamment dans le cadre de la nouvelle Constitution, "ce qui conforte sa stabilité dans une région marquée par une très forte instabilité". Dans le même ordre d'idées, le responsable marocain n'a pas manqué de mettre l'accent sur le renforcement des institutions démocratiquement élues, notamment le parlement avec les nouvelles attributions qui lui ont été accordées par la nouvelle Constitution et le rôle qu'il joue pour l'amélioration et le contrôle de l'action du gouvernement, notant également l'effet "des élections transparentes qui ont porté un gouvernement issu des urnes" et jouissant d'une "forte popularité". Par ailleurs, M. Baraka s'est félicité du dynamisme de la société civile, "qui a été renforcé par les nouvelles attributions de la Constitution avec la possibilité d'apporter un certain nombre de contributions sur le plan législatif mais également à travers les pétitions". M. Baraka a relevé qu'outre la pertinence des politiques économiques du Royaume et la stabilité politique dont il bénéficie suite à la nouvelle Constitution, le volet social aurait joué un rôle important dans la décision de Fitch, notamment avec l'aspect social élevé au rang de priorité dans l'action gouvernementale, conformément aux orientations royales dans le cadre du développement humain. Le ministre a passé en revue, dans ce sens, plusieurs axes de la politique gouvernementale, dont l'élargissement de la couverture sociale pour les plus pauvres à travers le Régime d'assistance médicale (RAMED), et la notion de "ciblage des politiques publiques", illustrée par l'aide directe en faveur des populations rurales par le biais du Fonds de développement rural. Il a cité également le soutien apporté aux femmes divorcées grâce au Fonds de solidarité familiale et le ciblage des populations démunies dans le monde rural à travers le programme Tayssir. "Cette notion de ciblage social et l'orientation de l'Etat vers une régionalisation" accélérée et avancée, "sont autant d'éléments qui devraient renforcer la dynamique positive pour aboutir à une société plus équilibrée, solidaire et où les inégalités sociales sont plus réduites", a-t-il martelé. Interrogé sur le ralentissement de la croissance économique en 2012 par rapport à 2011 et comment cette donne n'a pas eu d'influence néfaste sur la notation du Royaume, M. Baraka a indiqué que c'est "parce que ce ralentissement est imputable à la pluviométrie, et donc lié au PIB agricole", faisant savoir que le PIB non agricole, "malgré la crise et la baisse de la demande étrangère adressée au Maroc, continue à connaitre une croissance soutenue qui varie entre 4,3 et 4,5 pc". "L'impact de la crise est évalué autour de 0,3 points du PIB, ce qui témoigne de la résilience de l'économie nationale", a-t-il fait valoir. L'équipe de Fitch Ratings a constaté qu'il y a "une véritable diversification productive dans le pays avec l'apparition de nouveaux secteurs exportateurs (automobile, aéronautique, off-shoring...) qui devraient, vu la dynamique qu'ils connaissent, apporter une contribution positive à la croissance économique", selon le ministre. L'agence internationale de notation Fitch Ratings avait confirmé, plus tôt ce mercredi, la notation souveraine du Maroc à BBB- avec une perspective stable. L'agence a souligné, dans un communiqué, qu'elle confirme les notations de défaut émetteur (Issuer Default Ratings/IDR) à long terme en devises et en monnaie locale attribuées au Maroc à BBB- et BBB respectivement, avec une perspective stable. La notation BBB- du Maroc repose sur une forte performance macroéconomique, illustrée notamment par une faible inflation et une croissance économique soutenue, a précisé l'agence, constatant que les récents succès réalisés par le Maroc dans la gestion de la transition politique ont démontré la stabilité politique du Royaume.