La volonté affichée par Netanyahou d'annexer entièrement et définitivement la Cisjordanie, sous prétexte qu'elle ne fait partie d'aucun Etat palestinien, risque de ramener la question palestinienne au premier plan de l'actualité internationale – après des mois d'oubli -, voire de condamner le conflit israélo-arabe à une nouvelle escalade sans issue. Il ne peut en aucun cas s'agir de surenchère électorale, mais d'un plan sioniste savamment étudié et qui menace d'être mis en place selon un agenda précis. Après avoir assassiné le processus de paix, Tel Aviv a volontairement partagé les territoires occupés en bantoustans et surtout réussi à mettre le Fatah et le Hamas dans une logique de guerre civile. Puis, le bouclage de la Cisjordanie et le blocus de la Bande De Gaza ont achevé l'étranglement économique afin de réduire à néant toute perspective d'Etat palestinien indépendant économiquement viable. Aujourd'hui, contrairement aux prévisions, c'est en Cisjordanie où la crise socio-économique est la plus pesante, où les conditions de vie se sont dégradées et où même les finances de l'Autorité palestinienne sont au plus mal du fait du gel d'Israël et surtout de donateurs de moins en moins généreux. A Gaza, par contre, le Hamas semble avoir su tirer son épingle du jeu grâce à une gouvernance adaptée et surtout des réseaux sociaux très actifs sur le terrain, malgré la fermeture des frontières avec l'Egypte avec divers incidents survenus depuis la Révolution. Dans tous les cas, après avoir subi les affres de l'occupation et de la guerre, les Palestiniens sont condamnés aujourd'hui à récolter les retombées néfastes de la crise économique dans le monde et surtout les effets du Printemps arabe. Pendant ce temps, les promesses d'un Etat palestinien indépendant semblent un lointain souvenir étouffé par l'expansion sauvage et continue de colonies juives qui étouffent les territoires palestiniens...ou, du moins, ce qui en reste.