Saïd Laghzaoui, guitariste, professeur de musique, critique musical, Directeur fondateur du Festival des Cordes Pincées de Rabat qui aura lieu les 22, 23 et 24 octobre. Entretien L'Opinion: les Festival des Cordes en est à sa 17e édition. Quel est le bilan? S. Laghzaoui: Seize éditions, ce sont presque une centaine d'artistes de 21 pays avec 13 instruments à cordes et des styles aussi différents que la culture à laquelle ils appartiennent. De la musique classique, arabe, jazz, flamenco, traditionnelle, country western, du blues et du ganoua. Plus de vingt quatre mille spectateurs ont assisté aux concerts du festival durant ces seize années. Une telle diversité musicale et humaine qui fait du festival des cordes pincées de Rabat un événement original et distingué. Original par le thème fédérateur qui est l'instrument à cordes sous ses différentes facettes. Distingué pour avoir fait de l'événement lui-même un espace de rencontre et d'échange multiculturel, ce qui permet l'ouverture sur la culture de l'autre. Mais aussi par sa régularité dans le calendrier annuel des activités de la capitale malgré les aléas budgétaires. Enfin, je crois que la musique, la grande, gagne à être servie non seulement par les musiciens et les organisateurs, mais aussi par le public qui assiste et qui pour nous, une énergie supplémentaire. L'Opinion: Quels sont les temps forts de cette édition ? S. Laghzaoui: Pour 2012, nous avons invité des musiciens de France, des Pays-Bas comme invités d'honneur, d'Espagne et du Maroc. L'ouverture se fera avec le guitariste français Frédéric Bernard. Le deuxième concert sera présenté par un Duo insolite, Musica del Cuore qui est formé de Caroline Erkelen (soprano) et Anne Koene à la harpe troubadour. Une première à Rabat. La dernière soirée est consacrée aux jeunes talents: Amaia Miranda, 19 ans, nous vient d'Espagne. Léo Donato, 20 ans de France et Mohamed Baäzzaoui, le seul marocain à se spécialiser dans le flamenco d'une manière professionnelle. Vu que la troisième semaine d'octobre, la période habituelle du festival coïncide cette année avec la fête de l'Aïd al Adha, nous avons été poussés à proposer trois concerts en une soirée. En plus, à la veille des vacances. Quant au public habituel, diplomates, professeurs, étudiants de la région de Rabat, Salé, Témara. Nous avons plusieurs personnes qui reviennent de Casablanca. Aussi, nous avons invité des élèves d'un association de non voyants à Rabat et une autre de Salé qui s'occupe d'enfants défavorisés pour les initier au monde des concerts et ds sorties culturelles. L'Opinion: vous parlez de contraintes budgétaires, quels sont les moyens financiers ? S. Laghzaoui: Le festival des cordes pincées reçois une subvention du Ministère de la Culture dans le cadre des subventions annuelles allouées aux associations, ainsi que la mise à la disposition du festival de la Salle Bahnini du Ministère. La somme reçu permet l'impression des programmes, invitations et dépliants, le règlement des factures Sono/éclairage, le personnel d'accueil et sécurité engagé pour la période du festival. Et les Ambassades et Instituts participants s'occupent des artistes de leurs pays. Cette année, l'Institut Français de Rabat met. L'Ambassade des Pays-Bas et le Goethe Institut ainsi participent financièrement par la prise en charge direct du transport aérien et du séjour des artistes participants. Grâce à ce partage entre les partenaires, le festival poursuit cette merveilleuse expérience artistique pour le plus grand bonheur de tous.