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Citoyens et fiers de l'être envers et contre tous
La Commanderie des croyants, socle de la nation marocaine
Publié dans L'opinion le 11 - 10 - 2012

«Tout doit changer au Maroc», estime une «politologue» sur le ton docte d'une universitaire qui regrette que la réalité ne soit pas conforme à sa vision des choses. Ce faisant, elle ne rêve que d'un changement «radical», à comprendre dans le sens le plus poussé du terme. C'est-à-dire pas seulement de régime politique, mais aussi de partis politiques et de…peuple ! Car personne ne trouve grâce à ses yeux, ni le système, ni le citoyen.
Encore faut-il que cette citoyenneté nous soit reconnue, pauvres sujets politiquement incultes que nous sommes. Ne vivons-nous pas sous la Commanderie des Croyants, qui serait incompatible avec la citoyenneté ? Mais là, heureusement que nous ne sommes pas les seuls au monde. Notre politologue ne le sait peut être pas, mais la Reine d'Angleterre est également chef de l'Eglise anglicane. Les pauvres sujets politiquement incultes que sont les Marocains aimeraient bien voir notre cher politologue dire aux Britanniques qu'ils ne sont pas des citoyens mais de simples sujets de la Couronne.
D'une chercheuse universitaire, il est attendu de lire dans l'entretien de Hind Arroub publié par le site d'information continu «Hespress», une analyse pointue de la situation sociopolitique, sans dogmatisme ni parti pris. On ne se plaint pas du peuple en le rabaissant, en prétendant vouloir son bien. Ce n'est seulement pas très scientifique comme approche, mais c'est également contradictoire. Si le peuple marocain a préféré emprunter la voie des réformes constitutionnelles et politiques plutôt que celle de la révolution, c'est qu'il doit estimer la première option meilleure pour ses intérêts.
Il est drôle de constater que notre chère politologue, qui cite en exemple les pays arabes où a soufflé la tempête du changement politique radical, manque de relever la situation sociopolitique et économique dans laquelle ces pays sont plongés actuellement et l'absence de perspectives meilleures qu'ils affrontent. Ces pays, dont certains franchement laïcs avant la révolution, sont plutôt maintenant sous la menace de l'obscurantisme et la vie des gens n'a pas changé d'un iota, si ce n'est qu'elle est devenue plus difficile. Les slogans grandioses de la révolution ont laissé place aux slogans creux des nouveaux gouvernants, mais dans le panier de la ménagère, point de changement.
Aussi critique soit-elle, on aurait aimé lire de la part de notre chère politologue une analyse de l'évolution socio-économique du Maroc, déterminant majeur de toute évolution politique. Quels sont les intérêts des différentes classes sociales pour mieux comprendre leurs attentes et aspirations politiques, quelles sont les raisons objectives et subjectives qui ont poussé les Marocains à pencher pour la réforme plutôt que la révolution, les partis politiques, à priori reflétant les intérêts des différentes catégories de la population, n'ont-ils pas bénéficié de quelque manière que ce soit des réformes constitutionnelles engagées, le mode et le rythme des changements politiques au Maroc conviennent-ils au développement économique de la nation ?
Sauf que le défaut de raisonnement réside dans cette conviction personnelle de notre chère politologue que le salut ne peut découler que dans la laïcité. Partant de ce préjugé, toute démarche intellectuelle ne peut mener que sur la «nécessité» d'un changement de régime politique. Aussi, soyons démocratiques comme le souhaite notre politologue de service, demandons donc aux Marocains ce qu'ils pensent de la séparation de la religion et de l'Etat !
Mais ayant logiquement abouti elle-même à cette conclusion, notre politologue a contré d'emblé cet argument de manière non moins radicale que son désir de changement de régime. Ce sont tous les Marocains qui sont politiquement incultes, n'ayant toujours pas pris le train de l'Histoire en marche, de pauvres hères que le machiavélique «Maghzen» manipule à sa guise.
Ainsi, la nouvelle Constitution du Royaume, adoptée par une large frange du peuple marocain, ne serait qu'«octroyée», à la seule raison que des refuzniks ont boycotté la commission chargée de son élaboration à laquelle ils ont renié la légitimité de le faire. Comme si la politique de la chaise vide pouvait être en quoi que ce soit louable. Ceux qui ont refusé de participer à la marche en avant des Marocains n'ont qu'à rester derrière. Notre cher politologue ne devrait pas manquer de savoir que des exemples du genre abondent dans l'histoire de l'humanité. Les absents ont toujours tort dit l'adage.
Comme d'autres écrits du genre publiés sur Internet depuis quelques temps, l'entretien de notre chère politologue reproche sans vergogne aux Marocains de ne pas être à la hauteur du «Printemps arabe», leur insinuant de manière sournoise qu'afin de prouver qu'ils ne sont pas ce dont on les accuse à tort, ils n'ont d'autre choix que de sortir dans la rue et «détruire» l'ordre dans lequel ils se plaisent jusqu'à présent de vivre. Il faut avouer que la ficelle est un peu grosse, même si les propos pour l'exprimer sont plus subtils. «Si vous, Marocains, voulez que les chantres de la révolution vous considèrent comme des citoyens à part entière, adoptez la laïcité et changez de régime politique» ! Et si les Marocains, parfaitement conscients de leur identité, sont entièrement satisfaits de l'image qu'ils se font d'eux même ?
Quelques intérêts obscures et égoïstes sont de toute évidence à l'œuvre au Maroc depuis quelques temps pour inciter la foule à la destruction. Les «20 fevriéristes» étant apparus aux yeux de tous les Marocains pour ce qu'ils sont, des gamins en mal de sensations fortes et encore plus dénudés de culture politique que les simples d'esprit, c'est au tour de plumes aux ordres auréolées de leur statut d'intellectuels de prendre la relève, en étalant des discours plus sophistiqués pour raconter les mêmes bêtises.
«Le bon sens est la chose la mieux partagée au monde» écrivait René Descartes dans son «Discours de la méthode». Et le bon sens des Marocains est apparu à tous, ayant privilégié dès le début la politique des «petits pas», car sachant instinctivement où pouvait mener la politique du «grand bond en avant».
Nous, Marocains, pauvres sujets politiquement incultes et attachés de manière «moyenâgeuse» à notre religion fondatrice de notre Etat séculaire, avons quand même l'audace de savoir ce que nous voulons et de rejeter ce que nous ne voulons pas, quoi que disent de nous les prophètes du chaos !


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