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Les impératifs d'un dialogue national sur l'avenir du CCME
Publié dans L'opinion le 28 - 09 - 2012

Sous le titre « une trentaine d'acteurs associatifs de l'immigration marocaine participent à une rencontre-débat à Casablanca à l'initiative du CCME », l'agence officielle Maghreb Arabe Presse a diffusé le dimanche 16 septembre 2012, la dépêche suivante :
« Une réunion a regroupé, samedi à Casablanca, à l'initiative du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), une trentaine d'acteurs associatifs, issus de l'immigration marocaine, venus de plusieurs pays, à savoir l'Allemagne, la Belgique, le Canada, la France, le Gabon, l'Italie et les Pays-Bas. Lors de cette rencontre, les différents intervenants ont formulé des analyses pertinentes tant sur le bilan que sur les perspectives du CCME, indique un communiqué du Conseil, ajoutant que la réunion s'est déroulée dans une ambiance empreinte d'esprit démocratique et a été ponctuée d'échanges francs et fraternels.
Les participants ont saisi cette occasion pour saluer le discours prononcé par S.M le Roi Mohammed VI, le 20 août dernier, dans lequel le Souverain a confirmé les droits des Marocains du monde à une participation citoyenne et politique, y compris dans les institutions du Royaume, a ajouté la même source. Les acteurs associatifs présents à cette rencontre ont salué cette initiative du CCME, qui s'incrit dans le cadre d'une démarche d'ouverture et de dialogue et exprimé le souhait de continuer leur contribution pour un CCME à même de relever les défis pour mieux servir les Marocains du monde et le Maroc.
Les participants ont décidé de créer une commission chargée du suivi du dialogue avec le CCME au moment où le Maroc vit, sous l'impulsion de S.M. le Roi Mohammed VI, un grand chantier aux plans institutionnel et constitutionnel, conclut le communiqué.
Le 16 septembre 2012
MAP »
Cette dépêche reproduite dans la presse nationale et à l'étranger, suscite des observations de forme et des remarques de fond. Précisons ici un élément très important pour éviter toute ambigüité ou procès d'intention. Dans tout ce qui suit, ce ne sont pas des personnes qui sont mises en cause en tant que telles, mais leurs politiques, leurs pratiques publiques ou des idées qui sont discutées. Sachant bien entendu, que l'action de tout acteur public peut être soumise à la discussion et au débat public.
REMARQUES SUR LA FORME
On remarquera tout d'abord la formulation du titre, qui met en avant le dynamisme du CCME, le caractère de rencontre – débat donnée à la réunion de Casablanca avec ses vertus de dialogue ouvert, de discussion sans tabou, d'échange d'idées.
On observera également que la source de cette dépêche serait un communiqué du CCME qui a été traité par la MAP, qui endosse ainsi la responsabilité de la synthèse et présentation qu'elle en a faite.
Or il s'est avéré que la MAP n'a reçu aucun communiqué, mais elle a diffusé tel quel dans sa formulation, le texte qui lui a été adressé par le CCME. L'agence qui nous a habitués à son professionnalisme, a manqué ici de vigilance, se laissant instrumentaliser par les responsables d'une autre institution nationale, qui lui ont fait endosser des jugements de valeur élogieux à leur égard.
En fait, il s'agissait d'une réunion fermée, préparée dans l'absence absolue de transparence et d'ouverture sur les milieux intéressés. Même les membres du CCME n'ont pas été informés de la rencontre, encore moins associés à celle-ci. Si la MAP et les autres organes de la presse nationale avaient été conviés le 15 septembre, la couverture aurait été tellement différente...
Pour rattraper cette « bourde », on a eu droit 2 jours plus tard, c'est-à-dire le 18 septembre 2012, à un texte présenté cette fois comme un communiqué-compte rendu provenant des participants associatifs eux-mêmes et diffusé à travers des sites communautaires. On y a ajouté la liste des participants venant de certains pays d'immigration, mais sans mentionner la présence également du numéro 3 du CCME qui a ouvert la réunion et celle du numéro 2 qui est intervenu bien après, alors que le président du Conseil était absent et n'a pas été « excusé ». Dans une troisième version enfin, la liste des acteurs associatifs était présentée comme celle des signataires...
Ainsi, la forme a été utilisée pour arriver à certaines fins. Dans la première, il fallait accréditer l'idée du sens de l'initiative des responsables du CCME comme étant les champions de l'ouverture, du dialogue et de la concertation de proximité avec le milieu associatif des Marocains résidant à l'étranger. Ceci constitue par ailleurs un dérivatif ou une opération de diversion et de détournement de l'attention de l'opinion publique, en tentant de faire oublier le bilan calamiteux du Conseil, soulevé par le débat public et le bras de fer entre ce conseil et la Commission parlementaire des Finances, devant laquelle les responsables du CCME refusent de se présenter, pour ne pas rendre des comptes au plan financier.
Se basant en effet sur une lecture de la Constitution non conforme à l'interprétation démocratique, les responsables du Conseil ont pratiqué jusqu'ici la politique de l'esquive, alors que la Constitution du 1er juillet 2011 a officialisé la corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes.
Dans la seconde version et la troisième, l'objectif fixé est de montrer le caractère purement autonome de la réunion des acteurs associatifs, qui se serait tenue sous leur stricte responsabilité et la belle image d'harmonie, avec leur plein accord sur l'essentiel...
OBSERVATIONS SUR LE FOND
Au-delà des différences de forme, les textes diffusés constituent l'expression d'une langue de bois pur jus.
Assumer ses positions
On aurait aimé savoir en quoi les différents intervenants ont formulé des « analyses pertinentes » tant sur le bilan que sur les perspectives du CCME. Quel est le contenu exact de ces interventions, les appréciations présentées, les critiques formulées, les suggestions émises et comment ont été reçues ces différentes interventions ? Il ne s'agit pas de dire, pour se dérober à cette interpellation, qu'on est encore au début d'une dynamique et que le moment de l'évaluation n'est pas encore arrivé. Un débat de fond et sans complaisance sur l'état des lieux et la responsabilité de tout un chacun sur ce bilan est très important. Il ne peut être esquivé sous prétexte de nécessité de tourner la page et de ne regarder que l'avenir. Dans ce cas, toute notion de reddition des comptes par les détenteurs de responsabilités, telle que mise en avant par la nouvelle constitution, perdrait de son sens et de sa raison d'être.
La réflexion et la déclinaison claire des éléments du futur du Conseil sont également capitaux pour arrêter le choix des modalités de composition de l'institution, la nature de ses compétences, les éléments précis du cahier de charges... A moins de considérer dans un non dit concernant le premier élément, qu'il s'agirait de pures nominations... qui garantiraient au plus grand nombre de participants à la réunion de Casablanca, une place dans le futur conseil...
La fuite en avant d'un clan contre un autre
Par ailleurs, lorsqu'on salue la démarche d'ouverture et de dialogue du CCME, on cache en fait des pratiques réelles et occultes qui sont diamétralement opposées à cet état d'esprit. Ce dialogue ne peut être conçu pour favoriser telle personne contre une autre, renforcer la position d'un clan contre un autre pour bénéficier ultérieurement d'un retour sur investissement à travers des nominations, alors que ces clans étaient tous solidaires en matière “anti-démocratie".
C'est un petit jeu entre eux pour redorer leur blason et soigner leur image durement écornée. Le président encore en exercice, a en vue ses propres héritiers. Au même moment, ceux qui lui étaient très proches jusqu'à une période récente, et qui se sont apparemment « rebellés » contre lui à Casablanca, (alors que visiblement, rien ne peut se faire sans l'accord au moins tacite du président), veulent se constituer en un ticket gagnant. L'objectif est de « sécuriser » leur avenir avec l'appui, la couverture et la protection de certains milieux qui tirent les ficelles et manipulent de loin pour maitriser la situation et préparer une liste de futurs nominés, comme ils l'avaient fait cinq années auparavant, en imposant, notamment à la dernière minute et contre toute attente, un des très hauts responsables du CCME qui aspire maintenant à être le chef, même s'il a, à coté, un autre aspirant-chef.
Lorsqu'on tente de se blanchir
Ainsi, celui qui est connu comme l'un des adversaires acharnés de l'ouverture de consultations plurielles avec les ONG de l'émigration; celui qui a eu depuis des années, avec les autres responsables du Conseil, des attitudes hostiles à toute participation politique véritable par rapport au Maroc des citoyens marocains à l'étranger; celui dont les déclarations incessantes à la presse ont contribué à combattre avec acharnement la pleine citoyenneté des Marocains résidant à l'étranger et a dénigré de manière injurieuse et honteuse leur tissu associatif, se présente maintenant comme le chantre de l'ouverture et le champion du dialogue avec les ONG de l'émigration.
Et d'aucun parmi les participants à la rencontre de Casablanca, présente également celui « qui a été le plus attaqué parmi les responsables du CCME » (et dont les échos sont arrivés jusqu'en Thaïlande), comme l'initiateur de ce « dialogue courageux », le plus motivé et le plus actif dans son déroulement du coté CCME.
En fait, cette volte face de dernière minute est trompeuse. On peut accepter que quelqu'un se trompe. Mais celui qui, avec d'autres, travestit la réalité pour arriver à certaines fins en mentant, en trompant sciemment et volontairement les autres, y compris les instances supérieures du pays comme ce fut le cas dans la préparation il y a quelques six années, du projet d'avis consultatif du CCDH concernant la création du CCME, ne mérite nullement qu'on accepte son « autocritique ». D'autant plus qu'il a continué par la suite selon la même « méthodologie ».
Cette volte face est l'expression d'une instrumentalisation personnelle pour des calculs inavoués. Le dialogue qui ne peut être que bénéfique et le bienvenu au niveau du principe, a ses impératifs et ses exigences. Ce dialogue à mener avec des interlocuteurs crédibles, doit être officiel, responsable, assumé publiquement et au grand jour, ouvert à la presse, préparé sur la base de normes et de critères précis, avec des objectifs déterminés, l'obligation de résultat et un ordre du jour bien arrêté. La nécessité du débat démocratique est une revendication forte. Ceci n'est nullement le cas avec les agissements occultes et les tentatives de manipulation opérées.
Bien entendu, il faut avoir l'esprit du dialogue, être constructif, mais encore une fois et encore, avec des interlocuteurs crédibles. Il ne s'agit pas par conséquent de tirer la corde pour la faire casser, mais cette corde qui a servi jusqu'ici à être flagellé, ne peut être utilisée maintenant comme un instrument de secours pour eux, moyennant une récompense quelconque. Personnellement, la somme d'engagement de toute une partie d'une vie et de dévouement à la cause des droits des citoyens marocains à l'étranger ne peut être dévalorisée par une compromission, mêlée à des pratiques occultes qui nous ramèneraient à la mainmise des années de plomb avec la création au sein de l'émigration marocaine de certaines structures anti-démocratiques, et feraient fi des réformes démocratiques substantielles, des grandes avancées constitutionnelles, de l'enracinement de l'Etat de droit et de la nécessaire transparence.
Une commission controversée mais convoitée
Le communiqué-compte rendu a fait état de la décision des participants à la « rencontre-débat », de créer une commission chargée du suivi du dialogue avec le CCME. La formule est ambigüe, car une première lecture laisserait penser que la commission a déjà été créée. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas divulguer sa composition ? En fait, un désaccord profond a eu lieu sur sa composition tant convoitée, qui a abouti en fin de compte à ne se mettre d'accord que sur le principe de sa constitution. La course pour y devenir membre est ouverte et sera rude... Il ne faudra pas s'étonner que, par une baguette magique de ceux qui tirent les ficelles, une liste apparaisse comme étant la résultante d'une vaste consultation et d'un large consensus, essayant ainsi de mettre tout le monde devant le fait accompli..
Pour l'instant, la tâche assignée à la commission est d'assurer le suivi du dialogue avec le CCME. Mais cette commission risque par la suite d'être investie -théoriquement du moins-de la proposition de noms de membres d'un futur conseil uniquement nommé au niveau de sa composante « communauté », reléguant aux calendes grecques la méthodologie démocratique, sous prétexte, une nouvelle fois, qu'il faut aller de manière « mesurée », « graduelle », « évolutive », que le conseil est simplement consultatif (donc ne peut être élu) et que les citoyens marocains à l'étranger ne seraient pas encore mûrs pour la pratique démocratique !!! Autant de fallacieux arguments qui ont été régulièrement répétés par chacun des membres du trio dirigeant du CCME durant ces cinq dernières années...
En résumé, sur tous les points qui précédent, c'est l'ensemble du trio dirigeant du CCME qui est responsable collectivement de la grave situation de crise et de confusion qui prévaut au sein du Conseil. L'objectivité commande de pas prendre parti pour un clan contre un autre, surtout en cette fin de règne au sein du CCME et où l'appétit ou fringale de certains s'est aiguisée pour s'assurer, à tout prix la succession... Dans cet esprit, au moment où on doit préparer au niveau gouvernemental un projet de loi pour un CCME constitutionnalisé, l'heure est pour nous au contraire à la reddition des comptes pour chacun des membres de ce triumvirat, qui ont été solidaires dans la marginalisation du tissu associatif des citoyens marocains à l'étranger, qui a été méprisé par eux tous, de bout en bout et duquel certains d'entre eux essaient maintenant de se rapprocher pour en faire une rampe de lancement, afin d'être (re)mis officiellement sur orbite : confirmation pour le n°2 avec promotion ; officialisation et promotion pour le numéro 3, sachant bien entendu qu'une sourde rivalité entre eux existe pour l'occupation de la première place.
S'agissant de l'avenir du CCME, ses perspectives ne sont nullement clarifiées par le texte en question, qui se contente d'une formule vague qui n'engage à rien. On souhaite ainsi un CCME « à même de relever les défis », au lieu de dire clairement et sans ambigüité que l'on veut un conseil démocratique et représentatif, doté d'attributions réelles, transparent et efficient..., c'est-à-dire le contraire de la formule en cours.
Au fait, certains participants à la réunion de Casablanca n'ont-ils pas en réalité insisté dans leurs interventions, et c'est à leur honneur, sur la nécessité d'avoir un futur CCME démocratique et représentatif !? Cette conception, rappelons-le, fut d'ailleurs clairement exprimée par S.M. le Roi Mohammed VI dans son discours fondateur du 6 novembre 2005, alors que la formulation finale du texte publié après Casablanca a occulté cette option fondamentale qui aurait dû être un engagement très important pris par tous. Comment réagissent maintenant en particulier certains de Paris et de Montréal, qui tenaient à la prise en compte de cette revendication essentielle ? Vont-ils considérer que tout compte fait, il est normal de ne pas pouvoir se mettre d'accord sur tout, même s'il s'agit d'un point capital ?
Un « wait and see » affligeant des membres du CCME
Pendant ce temps, on ne note aucune réaction publique de quelque membre que ce soit du CCME, comme si ce qui se passe est anodin, banal et ne mérite pas de réaction au grand jour pour défendre le peu de crédibilité qui reste au Conseil et se désolidariser de ce type d'initiatives douteuses et de fuite en avant, recherchant en fait des objectifs personnels, au profit notamment du numéro trois et du numéro deux dans la hiérarchie interne du CCME.
Pourtant, il y'a lieu de rappeler l'impérieuse nécessité d'organiser en bonne et due forme une assemblée plénière statutaire, qui n'a pas eu lieu depuis celle de lancement les 5 et 6 juin 2008. Cette instance, faut-il le rappeler au numéro 1, est seule habilitée après débat responsable à valider ou non tout rapport d'activité, rapport stratégique ou rapport financier au nom du Conseil et à légitimer ou non tout avis consultatif du CCME sur les politiques publiques marocaines en matière de communauté, ou tout avis consultatif sur le futur Conseil. Ceci veut dire que les membres n'ont à assumer aucune responsabilité à propos de tout document de cette nature, qui serait remis aux autorités compétentes ou bien au Parlement, dans le cadre de la nécessaire reddition des comptes, qui ne soit pas préalablement adopté dans ce cadre légal et responsable.
La responsabilité du Chef
du gouvernement
La situation impose de s'adresser également au Chef du Gouvernement pour réitérer la demande maintes fois exprimée publiquement par la société civile marocaine à l'étranger et d'autre milieux à l'intérieur même du Maroc, d'organiser un véritable dialogue national pour l'opérationnalisation optimale des dispositions avancées de la Constitution concernant les citoyens marocains à l'étranger et les étrangers au Maroc (articles 16, 17, 18, 30, 163). La préparation et le déroulement de ce dialogue national, doivent se faire avec l'implication responsable, ouverte et démocratique du tissu associatif de la communauté marocaine à l'étranger et celui des étrangers au Maroc, ainsi que celle des acteurs politiques, syndicaux et associatifs à l'intérieur du Maroc, sans oublier le monde de la recherche en migrations.
Au total, après près de cinq années de son existence, le CCME qui a été entre temps constitutionnalisé, est à un tournant délicat. Il importe de mettre de l'ordre dans sa gouvernance et de faire en sorte que la reddition des comptes soit assurée sans esquive ni dérobade d'aucune sorte, en particulier devant le Parlement. Il s'agit également de créer les conditions propices urgentes pour que son mandat transitoire qui n'a que trop duré inutilement, et qui s'allonge dans l'attente d'une nouvelle loi liée à la constitutionnalisation de l'institution, se termine par la refondation totale du Conseil, dans l'intérêt du Maroc et de sa communauté établie à l'étranger, en s'inscrivant dans l'esprit avancé de la Constitution. Il est temps que le principe de la parité soit appliqué pour le choix des nouveaux responsables. Les profils adéquats de femmes existent, tant dans les pays d'immigration qu'au Maroc même, aussi bien pour le poste de présidente que pour celui de secrétaire générale du CCME, dont la direction a été jusqu'ici, entièrement masculine.
*Universitaire à Rabat, chercheur spécialisé en matière de migrations


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