La nouvelle Constitution permet de doter le Maroc des outils de parachèvement de la transition économique, marquée notamment par l'adoption cumulative de stratégies sectorielles et la préparation progressive d'un environnement favorable au progrès, a indiqué, vendredi à Rabat, le ministre de l'Economie et des Finances, Nizar Baraka. «Les droits économiques sont explicites (au niveau de la Constitution, ndlr) et confortent une opinion libérale d'ouverture adossée à une politique sociale fortement engagée en faveur de l'égalité des chances et de la lutte contre toutes les formes d'exclusion», a affirmé M. Baraka à l'ouverture de la 6ème édition du Colloque international des finances publiques, organisée sous le thème de «La transparence des finances publiques: vers un nouveau modèle». «La réforme de la Loi organique des finances et l'ouverture, depuis plus de deux ans, du chantier de la régionalisation offrent de nouvelles chances à l'épanouissement de logiques d'efficience, de transparence, de redevabilité et de participation des populations au plus près de leurs préoccupations», a-t-il fait savoir. Le ministre a poursuivi que la transparence a été davantage accentuée par la constitutionnalisation des différentes institutions chargées de consacrer cette valeur, citant à ce titre le Conseil économique et social (CES), le Conseil de la concurrence, l'Instance nationale de probité et de lutte contre la corruption et le Conseil national des droits de l'Homme. Pour sa part, le Trésorier général du Royaume, Noureddine Bensouda, a relevé que le thème de la transparence qui caractérise cette édition du colloque international «se trouve amplement justifié». «En termes de prise de décisions budgétaire et financière, il est plus que jamais temps de s'inscrire dans une logique de transparence, comme levier indispensable pour répondre aux attentes de la société», a-t-il expliqué. M. Bensouda a ajouté que la tendance générale de multiplication des budgets publics et de diversification de l'intervention de l'Etat «interpelle (les décideurs, ndlr) quant à la nécessité de consolidation des politiques publiques, gage de transparence», mettant l'accent sur la recherche d'instruments opérationnels pouvant décliner la vision qui doit être imprégnée du nouveau modèle de transparence du système financier public marocain. Pour sa part, le président de la Fondation internationale de finances publiques (FONDAFIP), Michel Bouvier, a mis en avant l'importance de la réflexion sur la transparence des finances publiques, du fait que les sociétés modernes sont «plus complexes que jamais», ce qui augmente le risque d'opacité. Par ailleurs, afin de dépasser la «sombre» conjoncture économique internationale, «nous avons besoin en particulier d'identifier et de conceptualiser les changements en cours et ceux à venir, et de bâtir de nouveaux modèles économiques, politiques et sociaux», a martelé M. Bouvier, également fondateur de la Revue française de finances publiques (RFFP). Dans ce cadre, les intervenants ont convenu au fait que le spectre de la crise n'a pas encore disparu et que le thème retenu pour cette 6ème édition reflète l'impact de cette conjoncture sur la manière de concevoir le système financier public, à dessein d'améliorer son efficacité et sa transparence. Le 6ème Colloque international des finances publiques, organisé du 7 au 8 septembre par le ministère de l'Economie et des Finances et la FONDAFIP, avec le soutien de la RFFP, connaît la participation de hauts responsables marocains et français, notamment le ministre délégué chargé du Budget, Driss El Azami El Idrissi, le président du CES, Chakib Benmoussa, et le vice-président du Sénat français, Charles Guene. Lors de cet événement, trois tables rondes sont programmées, portant sur la «Transparence et décision financière publique», «La transparence et les instruments de gestion» et «La transparence et les contrôles».