La Chine va doubler le montant de ses prêts aux pays africains au cours des trois prochaines années par rapport à la même période écoulée pour le porter à 20 milliards de dollars (16,27 milliards d'euros), a annoncé jeudi Hu Jintao. Cette annonce du président chinois, qui s'exprimait à Pékin devant des dirigeants africains à l'occasion d'un sommet organisé tous les trois ans, illustre la volonté de la Chine de renforcer encore sa présence en Afrique, où elle puise du pétrole et d'autres matières premières pour son rapide développement économique. Ces nouveaux prêts serviront à financer des projets d'infrastructure, l'agriculture, l'industrie et le développement de petites et moyennes entreprises, a précisé Hu Jintao. «La Chine et l'Afrique devraient renforcer leur confiance mutuelle sur le plan politique», a dit le président chinois. «Nous souhaitons continuer à améliorer notre amitié traditionnelle (...) à écarter toute ingérence et à améliorer notre compréhension et notre confiance mutuelles», a-t-il ajouté. En 2006, Hu avait annoncé des prêts pour un montant de cinq milliards de dollars aux pays africains, puis en 2009, le Premier ministre Wen Jiabao avait déclaré que les prêts pour les trois années suivantes seraient de 10 milliards de dollars. Les détracteurs, notamment en Europe, de ces investissements massifs en Afrique accusent la Chine de verser de l'argent sans tenir compte des atteintes aux droits de l'homme et de la corruption dans certains pays africains. Ces critiques suscitent la colère des autorités chinoises, qui reprochent à leurs auteurs de continuer à considérer l'Afrique comme une ancienne colonie. «La Chine soutient de tout coeur et avec sincérité la voie de développement choisie par les pays africains», a souligné Hu Jintao, présentant son pays comme «un ami, un partenaire et un frère» de l'Afrique. La Chine, a-t-il ajouté, «continuera d'accroître son aide à l'Afrique de sorte que le peuple africain puisse tirer les bénéfices du développement». Les critiques occidentales sont également rejetées par l'Afrique. Le président sud-africain Jacob Zuma, qui participait au sommet de Pékin, s'est ainsi déclaré «convaincu que les intentions de la Chine diffèrent de celles de l'Europe, laquelle, à ce jour, continue de chercher à influencer les pays africains à son seul intérêt». Les relations commerciales entre la Chine et l'Afrique ont atteint 166,3 milliards de dollars (135 milliards d'euros) en 2011, selon les statistiques chinoises. Au cours de la décennie écoulée, les exportations africaines vers la Chine sont passées de 5,6 milliards à 93,2 milliards de dollars (4,55 milliards à 75,8 milliards d'euros).