A Khémisset, les coupures d'eau se répètent. Même dans les beaux quartiers où les villas n'ont rien à envier aux zones huppées des grandes villes développées. Depuis que l'été, qui a embêté ceux qui ne supportent pas les vents chauds, est arrivé dans la cité ragaillardie par les immigrés, l'eau manque ici et là. Du coup, les épiciers font leur beurre avec des ventes d'eau minérale phénoménales. Car ici, comme ailleurs, l'eau du robinet bien fraîche ne se refuse pas. En attendant le retour de la flotte dans les maisons, des particuliers vont au hammam du coin où le puits, ce brave « bir » que Hocine Slaoui qui a commencé par la halqa à bab Maâlqa avant l'ascension fulgurante, a chanté, fait leur bonheur. Un puits inépuisable qui pompe la nappe phréatique. Pourvu que « Alma oua al khodra » reviennent avant le Ramadan et ses nuits magnétiques. stop. Euromonitor, cabinet d'études de marchés, se contente de dire que les Marocains sont friands de thé et de café sans signaler que l'abus du sucre, qui accompagne la boisson verte, peut nuire à la santé. Car Cosumar ne menace pas seulement l'équilibre des diabétiques. On l'a vu dernièrement, le sucre peut être dangereux pour les gens de Tiddas à Meknès en passant par le Tizin'tast qui mettent 14 morceaux de sucre dans un « berrad » qui ne refroidit pas toujours les températures. Avec plusieurs théières par jour jusqu'à l'entrée dans le lit parfois, ça finit par chiffrer. Il faut noter que des consommateurs se sucrent à longueur de journée pour oublier la fadeur de leurs malheurs. C'est même une drogue chez ceux qui veulent oublier leur condition de vie. Ceux qui ont l'flous et le aâtrous se sucrent autrement sans dépasser la dose des sucreries... Cette consommation fait que le marché des boissons chaudes représente quelque 67,8 milliards de dirhams en 2011 et devrait atteindre, en 2020, les 132,2 milliards de dirhams, soit pratiquement une croissance de 100% en 9 ans. Mais il n'est pas sûr que les consommateurs continueront à boire du thé sucré sans modération. Même s'ils ne lisent pas les revues scientifiques – la télé « National Geographic » en arabe a un succès fou –, ils apprendront que trop de « hlawa » n'est pas recommandable. Boire du thé sucré n'est pas inscrit dans la Constitution marocaine. Qu'on arrête de tout marocaniser. stop. Mohamed Benabid, qui analyse avec brio les actualités politiques, met cette fois les pieds dans le plat quand il écrit à partir de Casablanca que « le projet du Bouregreg et ses effets structurants sur la capitale est éloquent ». Heureusement qu'il ne va pas plus loin. Qu'il questionne les habitants des deux rives pour voir que le tout automobile, le tout béton ont gâché le site millénaire où l'on n'entend plus le clapoettis des vagues qui ont disparu, comme l'alose, ce chabel délicieux quand il est bien préparé, sur les deux rives. Il suffit de rappeler les mots de l'écrivain poète Edmond El Maleh pour rappeler à notre tour qu'on nous a confisqué notre oued qui ne s'est même pas vengé sur le web. C'est toujours avec un pincement au cœur qu'on voit ces défilés de voitures qui ne s'arrêtent pas comme sur la Seine où on a conservé une vie sur les quais, contrairement au Bouregreg où seuls les gens venus d'ailleurs apprécient la promenade tandis que ceux d'ici ne s'y retrouvent plus. stop. Jamais trop tard. Après des années d'appels à l'économie d'énergie dans tous les secteurs, voilà que l'on prend cette fois le dossier à bras-le-corps après une période de laisser-aller qui bat tous les records. Il faut rappeler que dès la conférence de Stockholm 1972, il était question de tout revoir dans la consommation effrénée des ressources énergétiques. Au Maroc, le ministère du Tourisme étudie les systèmes d'incitation à la construction durable, comme on dit si bien de nos jours. « Un système de prime énergétique au profit des promoteurs touristiques va bientôt être finalisé », annonce Salma Chekkouri, chef du service de la qualité et de la normalisation au ministère du Tourisme, qui intervenait en marge du Salon Bativert. Chaque hôtel qui répondra à un certain nombre de critères de construction, comme l'isolation ou des systèmes d'économie d'eau ou d'énergie, pourra bénéficier d'une prime. Cette mesure est d'autant plus urgente que les bâtiments construits dans les années 70, 80 ou 90 sont énergétivores, que ce soit en matière d'eau ou d'électricité. Selon Chekkouri, aucune demande n'a été formulée l'année dernière. La formule avait déjà été allégée en 2010 et dotée d'un budget de 500 millions de dhs sans un grand impact sur le tissu hôtelier. En fait, il n'y a rien à redire sur les économies d'énergie, mais il ne faut pas imposer une restriction sur les lumières qui risquent de tuer l'animation, comme le prévoit le projet de prime énergétique qui préconise l'extinction des lumières la nuit. Pas toutes les lumières, SVP. stop. Il ne manquait plus que ça, une fausse guerre de religions. Un quotidien format tabloïd a titré à la une sur 4 colonnes : « Scandale à l'Eglise protestante de Casablanca ». Comme si nous étions en Egypte d'il y a quelques temps où Morsi a nommé un copte à un poste important. En fait, il s'agit d'une histoire entre Samuel Andredo, le pasteur, et la maison des gardiens qui n'avait pas besoin d'être rapportée à la une d'un quotidien moderne. Dans un pays où il n'y a jamais eu d'histoires entre les communautés venues de loin. Ensuite, revenir sur l'Eglise protestante qui aide les subsahariens, c'est mesquin. Chacun a le droit de militer pour un monde meilleur en aidant les sans défense qui vivent sous nos cieux protégés par Dieu. stop. La livraison de la première tranche de résidences du projet plage des Nations, n'aurait pas dû être célébrée en grande pompe quand on sait comment on a sacrifié des arbres à Bouknadel sans que les autorités de la région ne bougent. A propos de l'impact de la crise économique mondiale sur le secteur, Jawad Ziyat de Prestigia, qui a balayé le prestige de la forêt de Bouknadel, a estimé qu' « il n'y a pas de crise dans l'immobilier au Maroc, il y a simplement un recentrage. Ce sont les Marocains qui ont tendance à manifester un engouement pour le secteur ». Un Jawad qui ne se préoccupe plus de « jawda » avec les laissés-pour-compte de la région, et qui devrait savoir qu'on ne doit pas tourner le dos aux gens du pays qui réclament plus d'équipements à l'heure où l'on inaugure des tranches d'appartements. stop. Fabuleux le parcours de l'AMSAT (Association marocaine de soutien et d'aide aux personnes trisomiques) que nous avons soutenue dès le départ du temps où nous étions au 11, Avenue Allal Ben Abdallah. Aujourd'hui, un nouveau bâtiment près de la gare, qui a eu l'honneur d'être inauguré par SAR Moulay Rachid, redonne à l'AMSAT un sang neuf. Najib Amor, son président, qui est passé de la pharmacie à la radioscopie qu'il n'aurait jamais dû quitter, peut être fier du soutien apporté à son association grâce à une enveloppe de l'INDH de 7 millions de dirhams. Une aide qui a rendu le sourire à Marion, la fondatrice de cette association qui a toujours milité avec une volonté de fer à une époque où les personnes trisomiques n'étaient pas considérées comme des gens à part entière. On se rappelle de ses débuts en vélo où elle cherchait à persuader des personnes à participer à son mouvement qui est aujourd'hui reconnu et soutenu. stop. Alain de Pouzilhac de « France 24 » qui tisse un partenariat avec Dozem, débarrassée de ses totems et tabous depuis le réveil en sursaut de la brigade de la charge légère, raconte à qui veut l'entendre qu'il n'a jamais été contacté ni par Sarko ni par Hollande. En clair, sa chaîne est indépendante. Mais « France 24 » ne dérange ni l'Elysée ni les voix balisées. Au contraire, c'est tout beau, tout net, qui fait souvent honneur à la démocratie à la française, qui s'est refait une santé, en oubliant RFI tenue par des groucho-marx pour qui Le Monde Diplo c'est par un journal pour les rigolos. Alors, nous dire que Sarkozy qui ne dit plus à ses services secrets : « Allez y, chassez la coiffora, et son Ben ne l'a jamais appelé au téléphone », ça paraît presque puéril. « France 24 », c'est une façade de l'Elysée, plus prestigieuse que la façade d'un grand magasin. stop. Alors qu'on trouve des hommes de terrain, des écologistes chevronnés ainsi que des experts du Haut Commissariat aux Eaux et Forêts comme Abdelaâdim El Hafi, parmi les membres de la délégation marocaine qui a participé aux travaux du Sommet dit de « Rio + 20 », le journal de la mozona et du patronat a dit que le Maroc est à Rio en touriste... ça alors ! stop. Les Eaux Minérales d'Oulmès ont lancé la première bouteille végétale au Maroc sans donner des explications consistantes, si ce n'est un mince communiqué pour séduire les écolos des salons alambiqués. Petit vol aérien quand même. La société lance sur le marché une nouvelle bouteille 30% d'origine végétale sous la marque « Sidi Ali ». «Les Eaux Minérales d'Oulmès est une entreprise citoyenne qui a toujours opté pour une croissance durable et responsable », souligne la société dans un communiqué de presse. Et de poursuivre que « cette bouteille 30% végétale est entièrement recyclable, à partir de résidus de cannes à sucre ». La société des Eaux Minérales d'Oulmès indique, par ailleurs, que la nouvelle bouteille végétale « éco-friendly » a été relevée lors de la dernière édition du SIAM. Soulignant que cette nouvelle bouteille de 1 litre permettra à la fois de préserver l'environnement en atténuant les émissions à effet de serre. On parle de bouteille végétale « éco-friendly » dans un pays où on découvre à peine le recyclable. stop. Daoud Aoulad Syad, le photographe qui flashe sur les enfants sans demander l'autorisation à leurs parents – voir le procès Placebo – revient sur ses débuts dans la photo avant la caméra numérique qui permet toutes les prouesses, qui fait d'un Ould Bou Razoq un Herzog de pacotille. Mais, à aucun moment, il ne parle de « L'Opinion » qui lui a ouvert ses pages quand il ne connaissait personne dans les médias. Au moins Benchaâbane, qui en fait du chemin, reconnaît ce qu'il doit à notre journal. Pour ne parler que ces deux photographes de Marrakech qui sont passés par la capitale avant de monter sur le piédestal. stop. Difficile d'accepter pour une mère de famille d'acheter un jean pour son fils qui coûte 400 dhs et qui est effiloché - « m'charouate » - de la ceinture aux mollets en passant par les genoux. Le plus beau, c'est que le vendeur leur a dit si ça s'effiloche, revenez pour qu'on vous l'effiloche de nouveau, en leur montrant un appareil fait pour ça... ha, ha, ha... stop.