Dans le cadre de son plaidoyer pour la refonte globale du code pénal et au regard du lancement du dialogue national sur la réforme du système judiciaire, le Printemps de la Dignité a organisé le 7 juin 2012 à Casablanca, une table ronde sur la justice pénale. Cette rencontre à laquelle ont pris part des spécialistes et différents intervenants et intervenantes du domaine, avait pour objectif d'affiner la vision du mouvement féministe et des droits humains, sur la réforme de la justice et permettre ainsi au Printemps de la Dignité, de finaliser sur la base d'une vision globale et concertée, son mémorandum revendicatif pour l'instauration d'une justice pénale, basée sur un code pénal qui protège les femmes de toutes formes de violences et de discrimination et garantit leurs droits et libertés individuelles conformément au droit international relatif aux droits humains. L'impact de la corruption et des déficiences de la justice en matière de droits des femmes ont largement été débattus lors de cette table ronde. Un accent particulier a été mis, sur les principes d''intégrité, de probité et d'indépendance de la justice de toutes influences, notamment, celles relatives aux représentations individuelles découlant d'une culture sociétale discriminatoire envers la femme. Les principaux axes abordés sont les suivants : - Une justice pénale pour les femmes, fondée sur les droits humains ; - La vision des associations de droits humains sur une justice pénale pour les femmes, - La défaillance de la justice pénale en matière d'application du Code pénal : violence conjugale, relations sexuelles consenties, avortement etc. Au terme de cette rencontre le Printemps de la Dignité considère que : - Le dialogue national conduit par « la Haute instance du dialogue national sur la réforme de la justice », qui ne comprend que 20% de femmes, ne peut répondre aux attentes, qu'avec une participation effective des composantes du mouvement des femmes directement concerné par ce chantier en l'occurrence le « Printemps de la dignité » . - Le Ministère de la justice du gouvernement sortant, avait proposé en 2010, un projet de réforme globale du Code pénal promulgué en 1962. Le Printemps de la Dignité avait réagit et présenté des propositions sur la base d'une analyse critique de ce projet à travers un mémorandum revendicatif détaillé, lequel a été déposé au Ministère de la Justice. - La crise actuelle de la justice au Maroc porte atteinte au principe de l'égalité dans la loi et devant la loi et compromet le droit des femmes à la justice. Ces dernières, sont prises entre le marteau d'une législation pénale qui ne les protège pas et ne garantit pas leurs droits et liberté et l'enclume de l'application de cette loi par les différents intervenants, notamment la police judiciaire, le parquet général, les juges d'instruction et de jugement, les greffiers et les experts. Le Printemps de la Dignité, appelle tous les acteurs politiques, syndicaux et de défense des droits humains, à soutenir la conception holistique d'une législation pénale qui protège les femmes et garantit leurs droits fondamentaux et leurs libertés individuelles sans aucune discrimination.