Jamais dans l'Histoire de la participation marocaine aux éliminatoires du Mondial, les Lions de l'Atlas n'ont été éliminés de la façon la plus indigne comme ce fut le cas au Mondial-2010 en Afrique du Sud, qualificatif à la Coupe d'Afrique des Nations (CAN-2012) en Angola. L'équipe nationale a terminé ces éliminatoires, entamées sous la houlette du Français Roger Lemaire et achevées par le quatuor marocain (Moumen, Benaciri, Ammouta et Sellami), à la 4ème et dernière place du groupe A avec 3 points derrière le Cameroun, le Gabon et le Togo sans la moindre victoire en trois matchs et autant de nul. Comme aux éliminatoires des CAN et du Mondial 2010 où la sélection nationale a affronté le Cameroun, le tirage au sort du Mondial-2014 au Brésil a placé les Lions de l'Atlas dans le groupe C avec la Tanzanie, la Gambie et la Côte d'Ivoire, vice-championne d'Afrique 2012, emmenée par la star ivoirienne Didier Drogba qui a permis à Chelsea de remporter sa première Ligue des champions aux dépens du Bayern Munich. Le parcours du onze national aux éliminatoires du Mondial fut semé d'embûches à l'image des éditions 1970 et 1986 au Mexique, 1994 aux Etats-Unis et 1998 en France alors qu'il n'a pas eu la chance de se qualifier pour la phase finale des éditions 2002 au Japon et en Corée du Sud et 2006 en Allemagne. Aux éliminatoires 2002, un point suffisait à la sélection nationale pour signer une cinquième participation en phase finale du Mondial, mais la défaite était au rendez-vous entrainant l'élimination du Maroc par le Sénégal à cause d'un goal average défavorable aux nationaux. En éliminatoires combinées CAN/Mondial-2006, lorsque les sélections marocaine, vice-championne d'Afrique, et tunisienne, championne d'Afrique, s'étaient retrouvées dans le même groupe surnommé «groupe de la mort», il était prévisible que la course pour la qualification au Mondial se limiterait entre ces deux sélections mais les nationaux n'étaient pas au rendez-vous ratant ainsi pour la deuxième consécutive cette grande fête footballistique. Après les victoires des sélections Zaki-Benaciri, les flops des Lions de l'Atlas se sont poursuivis avec l'élimination dès le 1er tour des CAN-2006, 2008 et 2012 et aux éliminatoires de la CAN-2010 et du Mondial-2010. Lors des dernières années, la qualification amplement méritée du Maroc pour la phase finale de la CAN-2012, disputée au Gabon et en Guinée équatoriale, a marqué le retour des Lions de l'Atlas sur la scène continentale, mais à l'instar des précédentes éditions, l'équipe marocaine a quitté la compétition au 1er tour mais cette fois-ci par la petite porte. Jamais dans l'Histoire de sa participation, le onze national n'a été sorti après deux défaites consécutives (Tunisie: 1-2 et Gabon: 3-2). Malgré le choc provoqué par cette élimination, les membres du bureau de la Fédération Royale Marocaine de Football ont renouvelé leur confiance au technicien belge Eric Gerets qui a choisi la «continuité» comme condition de réussite en admettant avoir commis des «fautes». Gerets a justifié l'élimination précoce de la sélection marocaine par le manque de compétitivité des joueurs plus particulièrement ceux qui viennent de ce remettre de leur blessure. Lors d'une conférence de presse juste après le retour du Gabon, le coach national avait déclaré que son travail sera axé sur le mental et la confiance des joueurs. Ce qui est certain, c'est que l'avenir de Gerets à la tête de l'équipe marocaine dépendra des résultats des deux prochains matchs face à la Gambie samedi à Bakau (ouest de Banjul) et à la Côte d'Ivoire le 9 juin au Grand stade de Marrakech au regard des attentes et des espérances des marocains dont l'équipe a manqué trois éditions successives du Mondial. Ce qui est inquiétant, c'est que l'entraîneur d'une sélection qui ambitionne de se qualifier au Mondial-2014, n'a pas encore trouvé une sélection stable. Lors de leur match amical disputé la semaine dernière à Marrakech contre une sélection sénégalaise, largement remaniée, qui s'est soldé par la victoire des Lions de la Teranga (1-0). Gerets a justifié cette défaite par les blessures de joueurs clés et l'absence de Youssef Al Arabi et Adil Hermach en plus de la courte période de préparation pour cette rencontre. Il a promis au public marocain une toute autre prestation contre la Gambie ce samedi. «Ce match sera plus important que celui contre la Côte d'Ivoire», a-t-il assuré. «Je suis confiant quant aux capacités de mes joueurs à réaliser un résultat positif. Accordez moi une semaine et vous verrez», a-t-il lancé. Avant de s'envoler pour Banjul, le sélectionneur national a insisté sur le fait que les joueurs ont suffisamment récupéré techniquement et physiquement et qu'ils affichent un moral élevé qui leur permettra de ramener une victoire de Gambie. La sélection marocaine n'aura besoin de jouer que huit matchs dans sa route vers le Mondial brésilien suite au nouveau mode de qualification africain adopté par la FIFA en coordination avec la CAF. Ce système, qui été appliqué lors des éliminatoires du Mondial 1990 en Italie, prévoit une phase de poules au 2ème tour et des confrontations aller-retour entre les dix sélections pour empocher les cinq places qualificatives à la Coupe du monde à la place de l'ancien mode de qualification où seule la phase de poules déterminées les sélections qualifiées. La sélection marocaine entamera son parcours en éliminatoires du Mondial-2014 ce samedi, 2 juin, contre la Gambie avant de recevoir la Côte d'Ivoire le 9 du même mois puis jouer à Dar Essalama contre la Tanzanie (22-24 mars 2013). Le Onze national recevra ensuite respectivement la Tanzanie (7-9 juin 2013) et la Gambie (14-16 juin 2013) avant d'affronter, pour le compte de la 6ème et dernière journée, à Abidjan la Côte d'Ivoire (6-8 septembre 2013). En prévision de cette 21ème Coupe du Monde, les fédérations gambienne et ivoirienne se sont attachées cette semaine les services de deux nouveaux entraîneurs. La Fédération ivoirienne a recruté l'ancien international français d'origine tunisienne Sabri Lamouchi en remplacement de François Zahoui licencié après l'élimination de la sélection ivoirienne en finale de la CAN-2012 par la Zambie. Quant à la Fédération gambienne, elle a engagé l'Italien Luciannou Mancini, qui occupait le poste d'entraîneur adjoint du Belge Paul Put, démis de ces foncions en novembre dernier après l'élimination de la Gambie aux éliminatoires de la CAN-2012. Ces deux techniciens auront pour principale tâche de qualifier la Côte d'Ivoire et la Gambie pour les éliminatoires de la CAN-2013 et le Mondial-2014. Les Eléphants, 15ès au dernier classement FIFA, demeurent le plus fort concurrent des Lions de l'Atlas dans la course vers l'unique billet de qualification (groupe C) au 3ème tour. Au palmarès des Ivoiriens figurent deux qualifications consécutives en phase finale du Mondial-2006, et 2010, la CAN-1992 et la 2ème place des CAN-2006 et 2012. Quant aux Scorpions de Gambie et les Taifas Stars de Tanzanie, ils apparaissent à la portée des Lions de l'Atlas et ne comptent aucun titre continental. Les Gambiens n'ont jamais pris part à une phase finale d'une CAN mais ont été dans la plupart des cas éliminés aux tours préliminaires alors que les Tanzaniens comptent à leurs actifs une seule et unique participation à la CAN-1980 au Nigéria sachant que le Maroc avait déjà rencontré la Tanzanie dans le même groupe des éliminatoires de la CAN-2012. Cette double confrontation s'était soldée par la victoire des Lions de l'Atlas (aller:1-0 et retour 3-1). Afin que le parcours aux éliminatoires du Mondial-2014 ne soit pas comme celui de 2010, les Lions de l'Atlas et leur staff technique doivent tirer les leçons des éliminatoires et de la phase finale de la CAN-2012 aussi bien au niveau de la préparation que du choix de la composition de l'équipe et la stratégie tactique afin de former un groupe homogène et uni à l'image des sélections de 1970, 1986, 1994 et 1998 si non le rêve d'atteindre le Mondial-2014 sera chimérique.