Le nombre de filles mineures travaillant comme domestiques au Maroc s'élève à 30.000, a indiqué, le Collectif associatif pour l'éradication du travail des «petites bonnes». Selon les statistiques issues des organismes publics, notamment le Haut commissariat au plan (HCP), et des instances et organisations mondiales, le travail de domestiques de moins de 15 ans constitue une «pratique courante» au Maroc, non réprimée par la loi, a ajouté le Collectif, dans un communiqué. Il a noté que le travail des enfants au Maroc représente une problématique sur les plans social, culturel, politique, économique et démographique qui nécessite la mise en place de plusieurs mécanismes ayant pour but la protection de l'enfance et la lutte contre toutes formes d'exploitation vis-à-vis de cette catégorie. Le Maroc, qui a ratifié nombre de conventions internationales relatives aux droits de l'enfant, reste toujours «réservé» sur les mesures internationales à adopter dans sa stratégie de lutte contre l'exploitation économique des enfants, selon la même source. Le Collectif a souligné, lors d'une journée d'étude organisée samedi sur «Le travail de domestiques mineures», que ce phénomène est du essentiellement à la pauvreté, l'analphabétisme et la précarité des infrastructures au niveau des zones rurales, estimant que ces mineures subissent une «violence physique et économique» surtout qu'elles sont pour la plupart mal payées. Crée en 2009, le collectif pour l'éradication du travail des «petites bonnes», qui rassemble 34 associations et réseaux marocains de promotion de justice et de dignité humaine, s'emploie à mobiliser l'opinion publique face à l'ampleur de ce phénomène social et à garantir une meilleur protection juridique de l'enfant de moins de 15ans contre toutes formes d'exploitation.