Il a fallu peu de temps à la diplomatie algérienne pour réagir au retrait de confiance exprimé par le Maroc envers l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, M. Christopher Ross. Moins qu'il n'en a fallu quand les sept diplomates algériens se sont fait dernièrement enlevés au Mali, ironise-t-on. C'est que s'opposer au Maroc, option stratégique de la direction politique algérienne, compte bien plus que le sort et les intérêts de tous les peuples de la région. Et après ça, l'Algérie crie à qui veut l'entendre qu'elle n'est pas partie prenante du conflit du Sahara, dont elle se contente d'abriter et d'armer les terroristes séparatistes. Que les choses soient claires, le Maroc «refuse de coopérer avec l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies, M. Christopher Ross» a déclaré récemment, lors d'un entretien à un confrère de la presse nationale, M. Youssef Amrani, ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères et de la coopération. La raison en est très simple, «l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU n'a pas fait montre de l'objectivité et l'impartialité requises, et a clairement failli à la mission dont il était investi». Or, ce qui compte le plus pour le Maroc, explique M. Amrani, c'est de «parvenir à une solution politique dans le respect de la souveraineté marocaine». Christopher Ross, faut-il le rappeler, a séjourné plusieurs années et à plusieurs reprises en Algérie, où il a occupé divers postes officiels et longtemps côtoyé l'élite dirigeante algérienne. Il a été ambassadeur des Etats-Unis à Alger de 1988 à 1991, après avoir été chef de mission adjoint au sein de cette ambassade de 1979 à 1981. Mais bien avant cela, ce diplomate de carrière, spécialiste du Proche Orient et parlant l'arabe, a travaillé pour l'US Information Agency (USIA), toujours à Alger, de 1976 à 1979, en tant qu'officier des affaires publiques. Des rumeurs font état de ses activités de lobbying au profit de sociétés pétrolières et gazières américaines aussi bien auprès du Congrès des Etats-Unis qu'en Algérie. En matière de droits de l'Homme, M. Ross a démontré tout l'intérêt qu'il porte au sujet en omettant de mettre l'accent sur le refus obstiné de l'Algérie de permettre le recensement des séquestrés des camps de la honte de Tindouf, comme l'a pourtant exigé le Haut Commissaire pour les Réfugiés des Nations Unies, conforté dans sa position par une résolution, adoptée en avril 2012, par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Histoire de donner du temps aux services de renseignements algériens, la DRS, pour «recruter» des sahraouis originaires d'Algérie, de Mauritanie et du Mali et les faire passer pour des marocains, en leur délivrant des cartes de réfugiés, et ainsi gonfler leur nombre. Quand à la fausse accusation d'espionnage des communications de la Minurso par les services de sécurité marocains insinuée par M. Ross dans son rapport au secrétaire Général de l'ONU, M. Ban Ki Moon, il suffit de rappeler qu'elle a été réfutée par le chef même de ce corps onusien, dont des remarques auraient été tout simplement censurées par l'envoyé du Secrétaire Général de l'ONU La sclérose est, semble t-il, la caractéristique première du régime algérien. Alors que le vent du changement a soufflé sur l'ensemble du monde arabe, permettant aux peuples d'opter pour de nouvelles expériences politiques, soit violemment, comme en Tunisie, en Egypte et en Libye, soit plus pacifiquement, comme au Maroc, les résultats des dernières élections législatives en Algérie indiquent que les généraux algériens, véritables détenteurs du pouvoir, ne sont pas prêts de renoncer à leurs privilèges. Le peuple algérien devra attendre, encore longtemps peut être, avant de pouvoir jouir d'une véritable démocratie. Car le principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, tant défendu par les dirigeants algériens, ils ne sont pas prêts à l'appliquer à leurs propres citoyens. Mensonges et falsification de la volonté populaire vont donc perpétuer le statu quo dans le pays voisin. C'est un statu quo similaire que les dirigeants algériens cherchent à imposer dans l'affaire du Sahara. De référendum d'autodétermination, il ne sera jamais question, du fait de l'impossibilité de déterminer avec équité qui aurait droit d'y participer. Par contre, comme l'ont reconnu et soutenu la plupart des grandes puissances, l'autonomie sous souveraineté marocaine des provinces du sud est l'unique proposition réaliste sur la table des négociations, la base sérieuse et crédible d'une solution dans le cadre des Nations Unies, celle qui préserve les intérêts de chaque partie, sans en léser aucune. Sauf que les dirigeants algériens ne semblent intéressés par aucune solution, d'aucun genre, pour mettre un terme à un conflit qui n'a que trop duré du point de vue marocain. Ce qui les intéresse surtout, c'est le leadership régional. Toute issue qui ne mènerait pas à cet objectif est donc automatiquement rejetée. «L'indépendance du Sahara n'est pas une option réaliste». C'est ce propos plein de sagesse et de bon sens qui avait suscité l'ire des dirigeants algériens contre le précédent envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, M. Peter Van Walsum. C'est ce que la presse aux ordres algérienne omet de rappeler à ses lecteurs dans sa perpétuelle campagne de propagande contre le Maroc. Parce qu'il lui faut bien justifier l'entêtement de ses commanditaires à entraver, à travers l'entretien du foyer de tension permanente dans la région qu'est le conflit du Sahara, l'ouverture des frontières entre les deux pays et la réalisation du Grand Maghreb, espoir des peuples maghrébins cultivé bien avant l'accès à l'indépendance, mais toujours hors d'atteinte.