A travers un communiqué de presse afférent à la production prévisionnelle des trois céréales principales de la campagne 2011-2012, le département de l'Agriculture vient de confirmer le chiffre qu'il avait déjà dévoilé lors des dernières assises de l'agriculture tenues à Meknès. Sur une superficie totale de près de 5 millions d'hectares, la production céréalière s'élève à près de 48 millions de quintaux, répartie en 10 millions de quintaux pour le blé dur, 26 millions pour le blé tendre et 12 millions de qx pour l'orge. Par rapport à la moyenne décennale allant de 2002 à 2011 et par espèces, la production prévisionnelle est en baisse de 38% pour le blé tendre, 44% pour le blé dur et 51% pour l'orge. Ce qui fait que le rendement moyen s'établit à 9,46 qx/ha, soit une baisse de 42% par rapport au rendement moyen de la campagne 2010-2011 et de 30% par rapport à la moyenne décennale allant de 2002 à 2011. A l'origine de cette contre-performance, le département de l'Agriculture cite un certain nombre de facteurs dont les conditions climatiques ayant caractérisé l'actuelle campagne. Un régime pluviométrique similaire à celui de la campagne 1999-2000 conjugué à une vague de froid. Après un bon démarrage marqué par des précipitations suffisantes et très bénéfiques pour les semis précoces, la campagne agricole a, finalement, enregistré, au 20 avril, un cumul pluviométrique de 221 mm, en baisse de 35% par rapport à une année normale. Durant les mois de janvier et février, le thermomètre a affiché -3 °C (4 et 5 février 2012) dans certaines régions agricoles du Royaume, à l'image de la région du Gharb et du Loukkos. Les mois de février et mars ont été particulièrement secs et froids. Cette situation s'est traduite par un ralentissement de la croissance de certaines cultures, des dégâts sur un certain nombre de spéculations, dont la pomme de terre et la canne à sucre. Les pluies enregistrées fin mars et pendant le mois d'avril, dont le cumul a atteint près de 60 mm, ont permis d'améliorer l'état végétatif des cultures, le déroulement de la pollinisation et la nouaison, notamment de l'olivier, dans de bonnes conditions, l'amélioration de l'état général des parcours, ce qui, selon le département de l'Agriculture, s'est traduit par un retour à la normale des prix des animaux et des aliments de bétail. Parallèlement, le retard des pluies printanières, les basses températures ont permis de limiter les effets du stress hydrique sur les céréales (réduction de l'évapotranspiration).