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Témoignage de la BAD sur l'évolution de l'économie marocaine Le lancement de grands projets structurants a permis la réalisation des objectifs de la croissance
Partenaire financier du Maroc depuis de nombreuses années, la Banque Africaine de développement y a contribué au financement de plusieurs grands projets d'infrastructure et à la mise au point de programme d'assistance et de soutien. Elle y est active aussi bien auprès du secteur public que du privé dont elle finance la consolidation des structures, la modernisation et le développement des capacités. La Banque joue un rôle actif le financement des secteurs de l'eau et de l'assainissement et des transports dont la elle assure le rôle de file, compte tenu de sa forte présence dans ce dernier secteur. La BAD a approuvé, dernièrement un nouveau Le Document de stratégie pays pour le Maroc (DSP), couvrant la période 2012-2016. Ce plan d'action est aligné sur les priorités du gouvernement. Il présente le cadre et les modalités des interventions de la Banque sur la base des enseignements tirés de la stratégie précédente. Le DSP définit également un cadre de suivi des résultats attendus, sur la base d'un programme indicatif de travail et met un accent particulier sur le partenariat entre la Banque et les autres partenaires au développement. Ce Document de stratégie pays pour la Maroc, fait suite au DSP mis en oeuvre en 2007 et couvrant la période 2007-2011. Alignée sur les priorités du Gouvernement, la stratégie d'intervention de la Banque s'articulait autour des trois piliers suivants : - Renforcement du système de gouvernance; - Développement et mise à niveau des infrastructures économiques et de l'entreprise ; - et promotion du développement humain. Lors de son examen, le Conseil d'administration avait relevé les progrès enregistrés par le Maroc dans la mise en oeuvre des réformes structurelles et la lutte contre la pauvreté. Selon le nouveau document, à la revue à mi-parcours du précédent DSP en 2009, le gouvernement marocain et la Banque avaient convenu, pour la période 2010-2011, de recentrer la stratégie autour des deux premiers piliers d'intervention, à savoir le renforcement du système de gouvernance et le développement et mise à niveau des infrastructures économiques et de l'entreprise. Ce recentrage répondait au souci de renforcer la sélectivité des interventions de la Banque mais également d'aider le pays à faire face à la crise économique qui a prévalu en 2009. En mars 2011, la Banque a préparé le rapport combiné d'achèvement du DSP 2007-2011 et de revue de performance du portefeuille. Celle-ci avait relevé que le DSP a été mis en oeuvre de manière satisfaisante. La performance du portefeuille a également connu une amélioration par rapport à son niveau de 2009, suite au suivi de proximité assuré par le bureau de la Banque au Maroc (MAFO), en collaboration avec les autorités marocaines. Le portefeuille actif de la Banque au Maroc, à fin janvier 2012, est composé de 23 opérations, dont 14 prêts et 9 dons pour des engagements nets s'élevant à environ 1,5 milliard d'UC. Le secteur des infrastructures (transports, énergie et mines, eau et assainissement, irrigation) continue d'occuper une place prépondérante dans le portefeuille (16 opérations, 85% des engagements), suivi du multi-secteur (5 opérations, 15% des engagements) et le secteur social (2 opérations, 0,1% des engagements). Les opérations du secteur privé portent sur un prêt à l'Office Chérifien des Phosphates (OCP) de 250 millions USD et une prise de participation de 15 millions d'EUR dans un fonds d'investissement régional dédié au financement des infrastructures (Fonds Argan pour le développement des infrastructures). Selon la BAD, le Maroc jouit d'une bonne stabilité politique, soutenue par le renforcement du processus de démocratisation, amorcé depuis l'arrivée au pouvoir du Roi Mohamed VI, à travers des réformes en faveur de la gouvernance. Celles-ci ont permis au pays de se doter progressivement de structures politiques modernes, d'un système électoral adéquat et d'une société civile active. Les avancées démocratiques enregistrées se sont matérialisées notamment par les améliorations successives introduites lors des promulgations ou de révisions de textes constitutionnels. Toutefois, l'année 2011 a été marquée par des mouvements de revendication socio-politique qui ont touché l'ensemble de la sous-région. Les acquis politiques ainsi que la réactivité des autorités marocaines ont permis au pays d'atténuer l'ampleur de ces mouvements. L'annonce par le gouvernement, en mars 2011, de nouvelles réformes constitutionnelles globales, s'inscrit dans cette dynamique de dialogue politique. La nouvelle loi fondamentale vise, notamment, le renforcement de la démocratie et le rééquilibrage des pouvoirs et de la démocratie. Elle accorde également une place importante à la régionalisation, annoncée par le gouvernement, en janvier 2010, en vue de renforcer l'administration et les compétences locales en faveur d'un développement humain inclusif. La Constitution révisée a été approuvée, par référendum, en juillet 2011, par 98,5% des suffrages exprimés, avec un taux de participation de près de 74%. Les élections législatives et locales ont eu lieu, le 25 novembre 2011, se traduisant par la victoire du Parti de la Justice et du développement (PJD) qui a remporté 107 sièges sur 395. Le Secrétaire général de ce parti, Monsieur Abdelilah Benkirane, a été nommé, Chef du Gouvernement le 29 novembre 2011. Suite à cette nomination, un Gouvernement de coalition a été formé le 3 janvier 2012. La Communauté internationale s'est félicitée du bon déroulement des élections qui ont été marquées par un taux de participation de 45%. Ce taux était de 37% lors du scrutin législatif de 2007. Croissance et moteurs de la croissance Traditionnellement dépendante du secteur agricole, l'économie marocaine a amorcé une diversification de sa structure et continue à afficher des résultats économiques encourageants. Sur la période 2004-2011, le Maroc a ainsi enregistré une croissance moyenne de 4,9%, soit presque deux fois le taux moyen des années 90 (2,5%), malgré un environnement peu favorable, marqué par une sécheresse aigue, en 2007, et un ralentissement économique global, en 2008. Cette performance traduit sa transformation structurelle en faveur d'une tertiarisation progressive du tissu productif. La part des activités tertiaires dans le PIB réel a ainsi augmenté, passant à 50% en 2010 contre 45% en 1998, alors que celle des activités secondaires ont vu leur poids augmenter de 25% à 27% sur la même période. Quant à la part du secteur primaire dans le PIB, elle a accusé un repli, passant de 16% du PIB en 1998 à 12,% en 2010, avec de fortes amplitudes d'une année sur l'autre, en fonction des aléas climatiques. En 2011, malgré la crise, le taux de croissance du PIB s'est situé à hauteur de 5,0%, contre 3,7% en 2010 et 4,8% en 2009, reflétant ainsi une moindre volatilité de l'économie grâce à la bonne tenue des secteurs secondaire (industries, bâtiment et travaux publics, transports et télécommunications) et tertiaire (banques et assurances, autres services), qui deviennent progressivement les principaux moteurs de la croissance.