L'amour indéfectible des Jamaï pour le Moghreb de Fès n'a d'égal que la… discrétion avec laquelle ils manifestent leur soutien aux « Jaune et Noir » depuis l'avènement du club fanion de la capitale spirituelle. Avant la contribution matérielle, les Jamaï, au nom prédestiné, s'étaient investis corps et ingéniosité en la personne d'un certain Driss Jamaï sur le champ même des exploits footballistiques des années cinquante… Plusieurs institutions ont fêté les triples exploits des Canaris en cette saison à graver en lettres d'or dans les annales du prestigieux club de la capitale spirituelle. Des hommages qui ont méritoirement encensé la nouvelle vague des Noir et Jaune. D'aucuns s'étaient étonnés du mutisme d'autres institutions à l'égard des exploits des hommes de Marouane Bennani. Or, parmi celles-ci, on était en droit de penser au « silence lourd » des Jamaï. Mais c'était mal connaître une famille – voire même une fameuse institution – qui n'a pas habitude à se bousculer pour s'afficher sur les tribunes de la « gloriole » facile et… conjoncturelle. Flegmatiques, les Ahmed, Moâd, Houcine et autre Bouchta ont préféré laisser passer les « feux d'artifice » des « chaâbanates épidermiques » avant de célébrer dans les règles de l'art. Et comment ?! En effet, en dépit de l'éclat éblouissant des 3 titres de cette année 2012, les Jamaï n'en gardaient pas moins en mémoire l'épopée des vaillants massaouis depuis l'ère coloniale. Du coup, la « Nuit des Oscars » fêtée dans les fastes de l'Hôtel emblématique des « Mérinides » s'était distinguée de toutes les autres car elle a confondu dans les mêmes éloges quasiment l'ensemble des générations massaouies. Le discours pathétique de Bouchta Jamaï devant wali de Fès, gouverneur d'El Jadida, Mohamed Benzakour (ex-président du club) ainsi qu'un large éventail d'invités de marque, ce discours a ravivé les mémoires des grandes figures sportives de la capitale spirituelle à l'instar du quadruple recordman du monde du 1500 m Saïd Aouita. Profitant de cette occasion rarissime, M. Mohamed Rharrabi – tout en se félicitant d'une telle célébration – a eu la lumineuse idée d'appeler la famille des Jaune-et Noir à construire un « musée du Moghreb Sportif de Fès ». Prenant la balle au rebond, Si Ahmed Jamaï annonça officiellement la création d'un grand centre de formation des jeunes intitulés « Fès-Foot » ! Agrémenté de morceaux d'envoûtante musique andalouse, la soirée s'offrit à un long défilé de vedettes massaouies brassant plusieurs générations qui recevaient de personnalités diverses les trophées récompensant les services militants sous la bannière du glorieux club de la cité idrisside. Agrémentée des fameux projets annoncés – musée et centre de formation – la « soirée Jamaï des Oscars » s'imprime en lettres majuscules dans « Le livre d'or » du triple vainqueur de la Coupe du Trône, du quadruple champion du Maroc, du vainqueur de la Coupe de la CAF et de la Super-Coupe d'Afrique. Au-delà du caractère festif de l'événement, les Jamaï auront conforté la jeunesse massaouie sur l'appartenance à un club dont la notoriété s'est construite - des décennies durant – sur le dos de joueurs et de dirigeants qui se sont sacrifiés physiquement et matériellement pour que le MAS soit digne vainqueur de trophées mais aussi un MAS-modèle de discipline et de rigueur. A l'heure où l'argent dicte sa loi implacable de prime devise dans les rapports clubs-joueurs, il est heureux de rappeler qu'au MAS d'antan, le seul port du maillot du club fanion de Fès valait pour le joueur tout l'or du monde ! N'est-ce pas Si Driss Jamaï, Boutayeb, Hazzaz et les autres ?? Merci les Jamaï d'avoir si bien « rassemblé » !!