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Commune de Dkhissa Affrontements sur fond de démolition d'habitat anarchique
12 éléments des forces de l'ordre blessés, des arrestations et un climat de tension qui fait craindre le pire
Un véhicule de la gendarmerie royale brûlé, d'autres subissant des dégâts visibles, pare- brises en éclats, des engins de démolition calcinés, des arrestations, des blessés dont certains grièvement, tel est le bilan des affrontements entre les forces de l'ordre et les habitants de Dkhissa sur fond de lutte contre l'habitat clandestin et anarchique dans cette zone relevant de la commune rurale Dkhissa. L'étincelle a eu lieu lorsque les forces de l'ordre sont allées assister les autorités qui s'apprêtaient à procéder à la démolition de certaines constructions illicites qui foisonnent comme des champignons dans un milieu rural nullement préparé à ce type d'agression en béton sur ces terrains appartenant en majorité à des ayants droits en tant que terres collectives. L'opération qui a débuté tôt le matin, visiblement sans problèmes, en permettant de démolir 36 habitations , s'est transformée, pour des raisons qui demeurent obscures, en affrontements violents entre les forces de l'ordre et une population hystérique vers 16 heures ce mardi. Il aura fallu l'intervention des Forces Armées Royales pour mettre fin à une situation devenue très critique et surtout explosive avec des combats de rue regrettables. Bilan provisoire: 12 éléments des forces de l'ordre appartenant à la Gendarmerie royale et aux Forces auxiliaires blessés et un capitaine de la gendarmerie grièvement blessé au visage. Des blessés parmi la population auraient préféré ne pas se rendre à l'hôpital de peur d'être arrêtés, selon un habitant de Dkhissa. 5 personnes parmi les protestaires ont été arrêtés. et devaient être présentés au parquet. Et surtout un climat de tension qui fait craindre le pire. Rappelons que le président de la commune, deux vice-présidents, un Khalifa du caïd et un Moqadem, poursuivis pour corruption, livraison d'autorisations non-conformes à la loi en vigueur, complicité dans la prolifération de l'habitat anarchique et non réglementaire, escroquerie conformément aux articles 248, 360, 361, 540 et 542 du code pénale, ont déjà été condamnés à 18 mois d'emprisonnement ferme assortis d'une amende de 50.000 dirhams. Trois techniciens de la commune ont écopé d'une peine d'une année d'emprisonnement ferme assortie d'une amende de 50.000 dirhams. 10 "lotisseurs" clandestins sont condamnés par le tribunal à 6 mois d'emprisonnement ferme assortis d'une amende de 10.000 dirhams. Les faits de ce scandale urbanistique à Dkhissa, à quelques 15 kilomètres à l'Est de Meknès qui donne, actuellement, l'impression d'une ville satellite en construction, remonte à la fin du mois dernier. En effet, vu le gravité de la situation dans cette commune rurale, le parquet avait ordonné, le mercredi 22 février dernier, la poursuite en état d'arrestation des responsables précités et d autres personnes impliquées dans la vente de terrains et les constructions anarchiques qui se sont développés à un rythme effrénée dans la commune. Des douars se sont transformés en quartiers à Zoulite, Ouled Said, Ouled Abdellah Rahou, Lmakhater, Ouled Hssine et Tamasna, hypothéquant de fait l'efficacité du futur plan d'aménagement de l'agglomération de Meknès dont la réalisation a été confiée à un bureau d'études international.