Le marché européen demeure le principal débouché des exportations marocaines de produits de la mer avec en tête l'Espagne qui totalise près de 46% de la part des exportations totales destinées à l'UE, suivie de l'Italie avec une part de près de 16%. Par produit, l'Espagne reste le premier client du Maroc pour le congelé de céphalopodes et de crustacés avec une part de près de 71%. Quant au poisson frais, les Pays-Bas occupe, en 2011, le premier rang avec une part de 44%, place occupée auparavant par l'Espagne. Pour les conserves et semi-conserves de poissons, quatre marchés sont importants : l'Italie, l'Espagne, la France et l'Allemagne. Si le Japon reste le premier importateur de céphalopodes sur le marché mondial, l'Espagne et l'Italie s'accaparent, désormais, des parts d'importation de plus en plus importantes. Les importations totales de céphalopodes congelés par l'Espagne, provenant des différentes régions du monde, portent essentiellement sur le calmar et la seiche (88%) ainsi que sur le poulpe (12%). Concernant le poulpe congelé, il provient essentiellement de l'Afrique de l'ouest, avec en tête le Maroc occupant une part de marché moyenne de près de 55% pendant la dernière décennie, suivi de la Mauritanie. Toutefois, malgré une demande de plus en plus accrue de l'Espagne en poulpe congelé pendant la dernière décennie, une chute remarquable de la part de marché marocaine a été enregistrée sur la période 2001-2004 pour se situer à 42% en 2004 contre 62% en 2001, et ce suite à la réduction de la production marocaine du poulpe. Après cette phase, la part marocaine sur ce marché s'est légèrement redressée pour se situer, en 2010, à une part ne dépassant pas 47%. En outre, il y a lieu de signaler que les niveaux de pêche atteints par le Maroc, considéré parmi les principaux fournisseurs de poulpe dans le monde, sont limités. Cette tendance devrait contribuer à limiter l'approvisionnement des usines de congélation, ce qui signifie que les prix devraient connaître une hausse face à une demande de plus en plus accrue du produit. De même, les nouvelles règles commerciales appliquées à la pêche des poulpes de très petite taille auront également une incidence sur la production et les exportations, ce qui contribuerait à reconstituer les stocks. Quoique, dans un premier temps, ces règles provoqueront certainement une baisse au niveau de l'approvisionnement. Par ailleurs, pour ce qui est du calmar et de la seiche, les Iles de Falkland représentaient jusqu'au 2008 le premier fournisseur de calmar et seiche pour l'Espagne (30% des importations). Cette position a été occupée en 2009 et 2010 par l'Inde, avec une part de 26% du marché. Quand au Maroc, il est également considéré parmi les premiers fournisseurs de ces produits, mais sa part de marché a enregistré une baisse significative sur les dix dernières années, passant de 20% en 2000 à 10% en 2010. Marché de conserves de sardine Au Maroc, la conserve de poisson porte essentiellement sur la sardine (91%), les maquereaux (7%) et le thon (2%). En termes de destination, l'Europe absorbe près de 44% des exportations de conserves de poisson marocain, suivi du continent africain avec 39%, du Moyen Orient avec 12 % et enfin du continent américain avec 5%. Les importations de conserves de sardines en provenance du Maroc occupent une place importante sur les marchés de l'UE (notamment la France, l'Espagne et l'Allemagne). En 2010, sur un total de 33.000 tonnes de sardines en conserve importées par ces trois pays, 23.000 tonnes provenaient du Maroc (soit 70%). En outre, ces marchés constituent d'importants débouchés de conserves de sardines marocaines, en absorbant près de 20% du volume total des exportations de ce produit. La place du Maroc sur ces trois marchés est dominante et son évolution reste tributaire de la demande du pays en question. Ainsi, le marché français est couvert en grande partie par les importations en provenance du Maroc (une part de marché de plus de 67%) et celles originaires du Portugal (une part de marché de 20%). La présence de l'Espagne et de l'Italie sur ce marché reste limitée, leur part de marché a régressé sur la dernière décennie. Par ailleurs, l'évolution des importations de la France en conserves de sardines, durant la dernière décennie, a été marquée par une croissance continue. En 2010, sur un total de 16.700 tonnes de conserves de sardines importées par la France, 11.300 tonnes provenaient du Maroc. Le reliquat provient principalement du Portugal. Pour l'Allemagne, le Maroc reste le principal fournisseur de conserves de sardines, en assurant, en moyenne, une part de près de 64% de ses approvisionnements en ce produit. Néanmoins, la part du Maroc montre une tendance baissière depuis 2006 (89% du total). Quant à l'Espagne, le Maroc reste le principal fournisseur de conserves de sardines, en assurant en moyenne une part de près de 95% de ses importations en ce produit. Toutefois, une légère baisse a été enregistrée pendant les années 2007 et 2008 de la part marocaine sur ce marché, s'établissant à 77% en 2008 contre 97% en 2006, une baisse compensée par l'augmentation de la part du Portugal. Néanmoins, la part marocaine a rebondi à partir de 2009, pour se situer à près de 90% de part de marché au cours de 2009 et 2010. Marché de crustacés congelées Les importations de crustacés congelées par l'Espagne proviennent de plusieurs pays, avec en tête l'Argentine (15%), le Royaume-Uni (10%) et la Chine (9,6%). Ces importations ont connu une hausse continue pendant la dernière décennie en réponse à la croissance de la demande du consommateur espagnol. Cependant, malgré la hausse de la demande en crustacés congelées sur le marché espagnol, une baisse de la part de marché marocaine a été enregistrée, passant de 7% en 2000 à moins de 4% en 2008. Cette perte a été en faveur d'une augmentation de la part de marché d'autres pays, notamment l'Argentine, la Belgique et la Chine. Du côté marocain, cette baisse s'explique essentiellement par le recul du volume de la production nationale de crevette, composant l'essentiel des exportations marocaines de crustacés congelées vers l'Espagne. En effet, suite à la diminution de la ressource et à l'instauration de quotas de pêche, les débarquements de cette espèce se sont réduits de moitié ces dernières années, passant de 8.606 tonnes en 2000 à 4.200 tonnes en 2008. Néanmoins, malgré la hausse de la production marocaine de crevette en 2009, le Maroc n'a pas pu reprendre sa part de marché qui n'a pas dépassé 3% en 2009 et 2,5% en 2010. Marché du frais Le Maroc fait partie, avec la France, l'Italie, le Royaume-Uni, la Namibie, la Grèce et le Danemark, des principaux fournisseurs de l'Espagne en poisson frais. Par ailleurs, à la différence du Danemark qui exporte vers l'Espagne, essentiellement, du saumon et du thon, les importations d'Espagne en poisson frais d'origine marocaine portent, principalement, sur les poissons demersaux. Ainsi, les principaux concurrents du Maroc sur ce marché sont la France, l'Italie, la Namibie, et le Royaume-Uni. L'évolution des parts de marché des principaux fournisseurs de l'Espagne en poissons demersaux révèle un comportement amélioré du Maroc jusqu'à 2005, avec une part de marché qui est passée de 8% en 2000 à 15% en 2005. Depuis, une baisse continue de cette part a été signalée pour se situer à 8% en 2010. Cette régression a été également enregistrée par l'Italie, passant de 18% en 2006 à 14% en 2010. Par contre, une reprise récente de la place occupée par la France sur ce marché a permis l'amélioration de sa part de marché pour s'établir à 21% en 2010 contre 14% en 2006.