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Entretien avec Mme Chantal Chauvin, Consule Générale de la République de France à Marrakech : 5000 résidents français appelés à se présenter au consulat, aux bureaux de vote, pour présidentielles et législatives
A partir d'aujourd'hui prise des rendez-vous des visas via le Call centre n° 08 90 60 25 25 Cela fait 3 ans que Mme Chantal Chauvin est à la tête du Consulat de France à Marrakech, période pendant laquelle elle a su admirablement tissé des liens d'amitié et de cordialité intenses avec les responsables des autorités locales, des diverses institutions commerciale, économique, sociale, culturelle voire artisanale, sans oublier les élus et les résidents français établis dans la région. Sans doute, c'est son instinct dynamique, sa fibre d'être au service des autres et une riche expérience de carrière diplomatique qui sont à l'origine de cette faculté de contact et lui ont valu cette remarquable omniprésence dans toutes les manifestations phares qui concernent le Maroc et la France qu'elle a tendance à appeler les pays frères. Ajoutez à cela l'ambiance de famille qu'elle a su cultiver au sein de son administration et vous aurez une idée sur cette dame qui ne se départit jamais de son sourire avenant et du mot courtois qui l'accompagnent dans toutes ses démarches administrative et entreprenariale. C'est d'ailleurs avec cet esprit d'ouverture et de disponibilité qu'elle a bien voulu répondre à nos questions à quelques jours des échéances électorales françaises. L'Opinion : Quel bilan dressez-vous de vos 3 années à la tête du Consulat de France à Marrakech ? - Chantal Chauvin : J'ai pris mes fonctions à Marrakech en août 2009. Dès le début, mes priorités ont été de travailler en étroite concertation avec les autorités marocaines locales avec lesquelles ce Consulat a toujours entretenu d'excellentes relations et d'aller au-devant de la communauté française. Comme vous le savez, le Consulat est le relais des administrations françaises auprès de ses ressortissants. 7.000 Français sont inscrits sur nos registres, ce qui est leur permet d'exercer leurs droits de citoyen. Le Consulat a également un rôle de protection de ses concitoyens expatriés et de passage. Je souligne que la particularité de Marrakech est d'accueillir chaque année environ 1 million de touristes français qui sont parfois amenés à solliciter l'assistance consulaire. C'est un Consulat qui fonctionne bien. L'équipe qui me seconde est professionnelle et motivée. Ensemble, nous travaillons pour répondre au mieux aux attentes des usagers. Bien entendu, l'action du Consulat doit s'inscrire dans le cadre du respect de la Loi de ce pays qui nous accueille, le Royaume du Maroc. L'Opinion : Vous n'êtes pas sans savoir qu'un nombre considérable de résidents français rechignent à leur inscription, comment expliquez-vous cette tendance ? - Chantal Chauvin : Comme je l'ai évoqué précédemment, l'inscription des Français résidant dans la circonscription a connu une progression importante l'année dernière (+ 13%). Sur les cinq dernières années, l'évolution du nombre d'inscrits atteint tout de même le pourcentage de + 65%. Je ne peux donc pas vraiment conclure à une désaffection pour cette démarche consulaire qui, je le rappelle, n'est pas obligatoire mais vivement recommandée. Je reconnais néanmoins que certains compatriotes, titulaires d'une carte de séjour au Maroc, n'éprouvent pas toujours le besoin de se faire connaître du Consulat. Les raisons sont difficiles à cerner. Il peut s'agir d'une simple méconnaissance de l'action consulaire, malgré les efforts de ce Consulat pour inciter nos compatriotes à se faire connaître des services consulaires, de choix personnels ou autres. Il ne s'agit en tout état de cause pas d'une pratique propre aux Français du Maroc. L'Opinion : L'octroi de visa semble ne plus poser de gros problèmes. D'après vous, cela tient à une prise de conscience chez les candidats à ce document ou à des mesures de facilité ? - Chantal Chauvin : Je pense que cet état de fait résulte d'une part, d'une meilleure coordination des différents états Schengen et d'une prise de conscience collective, et d'autre part, des efforts entrepris par le Consulat pour mieux communiquer à l'égard des demandeurs Tout d'abord, la procédure de délivrance des visas Schengen obéit à une réglementation qui est établie en coordination avec tous nos partenaires Schengen. Je rappelle que cette réglementation a évolué en avril 2010 avec l'entrée en vigueur du « code communautaire des visas » dont les objectifs sont notamment d'harmoniser davantage le droit applicable par les Etats membres en matière de visa de court séjour, de faciliter la lisibilité de ce droit et de parvenir à un équilibre entre, d'une part, une meilleure protection des droits des usagers et, d'autre part, une efficacité accrue du dispositif de prévention de l'immigration irrégulière. La France est de très loin le pays de l'Union Européenne qui délivre le plus de visas en faveur des ressortissants marocains. Pour Marrakech, le service des visas a enregistré en 2011 une activité de +10% par rapport à l'année précédente pour un taux de délivrance de l'ordre de 94%. La France a aussi fait un effort considérable au cours de ces dernières années pour améliorer les conditions de délivrance de visas. A Marrakech, en particulier, la prise de rendez-vous en ligne a été mise en place dès septembre 2006, ce qui a grandement amélioré la qualité d'accueil du public. Des travaux ont été engagés en 2010 et 2011 pour rendre les locaux plus accueillants, plus confortables et plus fonctionnels. Nous nous efforçons également de communiquer sur la thématique visa afin d'expliquer les procédures et d'apporter plus de transparence. Cette volonté s'est notamment traduite par la mise en place d'une boîte de messagerie permettant au public de poser des questions relatives aux visas ou bien encore par la mise en ligne d'un guide du demandeur de visa en téléchargement sur notre site internet. Mieux informés, les demandeurs sont en mesure de présenter des dossiers conformes à la réglementation applicable et, ainsi, l'octroi des visas ne soulève pas de difficultés. L'Opinion : la demande de visa à travers l'Internet n'arrange pas tout le monde et semble retarder la date de rendez-vous avec le service des visas. Ne trouvez-vous pas que le recours au service d'un call center, comme c'est le cas à Casablanca, pour ce genre de service faciliterait la tâche à l'administration ainsi qu'aux candidats à ce document ? - Chantal Chauvin : Vous avez raison. Le système actuel de rendez-vous en ligne qui existe depuis 2006 a trouvé ses limites. Attendre plus de deux mois pour obtenir un rendez-vous n'est pas acceptable même si, je dois le dire, les raisons de ce délai d'attente anormalement long ne sont pas imputables aux services consulaires. Pour garantir un dépôt de demande de visa plus rapide et contrer certaines pratiques, j'ai décidé de changer de dispositif en recourant, à compter du 9 avril prochain, à un prestataire de services chargé de gérer l'agenda du service des visas et de proposer des rendez-vous adaptés aux besoins. Les opérateurs de ce prestataire seront par ailleurs formés pour répondre aux questions les plus fréquemment posées par les demandeurs de visa. Le centre d'appel sera accessible à partir du Maroc, en composant le numéro surtaxé 08 90 60 25 25. Des précisions seront données sur notre site internet. J'attends beaucoup de ce nouveau mode de gestion qui s'inscrit dans le sens de ma démarche : être attentive à la qualité de l'accueil et des services. L'Opinion : Que diriez-vous du nombre des mariages mixtes qui est nettement en baisse ? A quoi attribuez-vous ce recul ? - Chantal Chauvin : S'agissant de Marrakech, le nombre de mariages entre ressortissants français et marocains enregistrés est stable depuis plusieurs années. L'Opinion : Nous sommes à quelques encablures de l'échéance électorale en France. Peut-on connaître le nombre d'électeurs français à Marrakech et les mesures prises par votre administration pour un meilleur déroulement de cette opération ? - Chantal Chauvin : Des échéances électorales importantes attendent effectivement nos compatriotes dans les semaines à venir : l'élection présidentielle des 22 avril et 6 mai 2012 et l'élection législative des 3 et 17 juin 2012. Pour la première fois, les Français établis à l'étranger voteront pour élire des députés qui les représenteront à l'Assemblée Nationale. Bien entendu, le consulat est pleinement mobilisé pour que ces rendez-vous citoyens se déroulent dans les meilleures conditions. En premier lieu, j'ai adapté le dispositif pour tenir compte de l'évolution importante du nombre d'électeurs inscrits sur la liste électorale de Marrakech. Ils étaient 3 000 pour les élections présidentielles de 2007, ils sont, en 2012, 5 000. Le centre de vote de Marrakech ouvrira donc 3 bureaux de vote de 8h à 18h alors qu'un seul était ouvert en 2007. Par ailleurs, une information très large est faite à nos ressortissants français inscrits sur la liste électorale par le biais notamment de la messagerie électronique et notre site Internet où plusieurs notices d'information dans une rubrique dédiée aux élections sont consultables. Une ligne téléphonique directe a également été ouverte pour répondre aux diverses interrogations portant sur les élections. Je saisis l'occasion qui m'est donnée pour rappeler à mes compatriotes que le vote par correspondance sous pli fermé et le vote par Internet ne sont autorisés que pour les élections législatives. S'agissant de l'élection présidentielle, les suffrages ne pourront être exprimés qu'à l'urne en personne ou par procuration.