Afin d'asseoir une nouvelle stratégie industrielle basée, notamment, sur le ciblage volontariste des secteurs à forte valeur ajoutée et où le Maroc dispose d'avantages comparatifs indéniables (proximité géographique, coûts de facteurs de production…), l'Etat et le secteur privé ont conclu en février 2009 le Pacte National pour l'Emergence Industrielle couvrant la période 2009-2015. Ce pacte vise à construire un secteur industriel fort et à créer un cercle vertueux de croissance. Il s'est fixé comme objectifs, à l'horizon 2015, de renforcer le PIB industriel de 50 milliards de dirhams, d'augmenter les exportations du secteur de 95 milliards de dirhams, de créer 220.000 emplois et d'attirer 50 milliards de dirhams d'investissements privés. Deux années après son lancement, le Pacte National pour l'Emergence Industrielle commence à produire ses effets sur le secteur industriel marocain. Cette performance est clairement reflétée par l'évolution des exportations et de l'emploi des Métiers Mondiaux du Maroc « MMM » qui constituent des axes majeurs de cette nouvelle stratégie industrielle. Résultats positifs, mais défis majeurs Les exportations des « MMM » ont réalisé une hausse importante entre 2009 et 2010, passant de 27,5 milliards à 38,2 milliards de dirhams, soit +39% (en 2004, ces exportations ne dépassaient pas 6,2 milliards de dirhams). Par secteur, les exportations de l'automobile ont crû de 50%, soit un surplus de 6,3 milliards de dirhams, suivi par l'aéronautique (+38%), l'Offshoring (+29%) et l'électronique (+24%). En termes d'emploi et pour la seule année de 2010, les MMM du Maroc ont crée 14.500 emplois portant ainsi l'emploi global de ces activités de 100.000 à 114.500 emplois hautement qualifiés. Par activité, le secteur de l'automobile s'est accaparé le premier rang avec une création nette de 8300 emplois, soit une hausse de 19% suivi par l'Offshoring avec 4.000 emplois (+10%) et l'électronique avec 1.700 nouveaux emplois créés (+23%). Par ailleurs, force est de constater que l'emploi global des MMM à fin 2010 (114.500 emplois) représente en moyenne l'équivalent de 41% de celui prévu à l'horizon 2015 (278.500 emplois). Par branche, ce sont les secteurs de l'automobile et l'Offshoring qui participeront le plus à la dynamique de création d'emploi avec une contribution nette de 140.000 emplois (70.000 emplois pour chacun), ce qui représente 85% des emplois additionnels des MMM à l'horizon 2015. Les performances réalisées par les « MMM » sont encourageantes, comme en témoignent les résultats enregistrés en termes d'exportation et d'emploi. Néanmoins, il n'en demeure pas moins que leur consolidation fait face à l'enjeu crucial de l'adéquation entre la formation et les besoins du marché du travail en termes de profils pointus et hautement spécialisés. En effet, la mise en oeuvre du Pacte pour l'Emergence Industrielle nécessite des plans de formation spécifiques qui visent à répondre aux besoins différenciés des différents secteurs identifiés dans le cadre de ce Pacte. L'analyse de ces besoins permet de constater que 91% des besoins globaux recensés se situe au niveau des profils de techniciens et opérateurs contre 9% pour les ingénieurs et managers. Conscient de ces enjeux et convaincu de la nécessité de poursuivre la modernisation du tissu industriel national pour gagner le pari de l'ouverture et de la compétitivité, le gouvernement prévoit d'initier plusieurs mesures et de mettre en place des mécanismes de gouvernance et de gestion efficients et efficaces. Il s'agit, en l'occurrence, du renforcement de la compétitivité des PME et de leurs potentialités productives pour leur permettre d'accéder aux marchés internationaux, de développer les compétences des ressources humaines afin de répondre aux besoins spécifiques des entreprises. Un intérêt particulier sera, également, porté aux métiers mondiaux du Maroc qui offrent un fort potentiel de compétitivité et à la création des zones industrielles intégrées de nouvelle génération sur l'ensemble du territoire national.