Avec une croissance de la production mondiale de 19,6%, 2010 constitue l'année d'un nouveau souffle pour le secteur automobile après la chute de près de 13% entre 2008 et 2009. Cette reprise a accéléré les mutations et les évolutions structurantes du secteur, en raison de l'émergence de nouveaux piliers de croissance pesant à partir de 2012 plus de 50% dans la production mondiale. Il s'agit également de la multiplication des coopérations et des alliances stratégiques afin d'investir ce marché mondial très compétitif et répondre aux enjeux environnementaux. Ce nouveau contexte mondial offre de réelles opportunités pour le site automobile marocain. Ce dernier se positionne en tant que plateforme régionale compétitive de production et d'exportation eu égard aux avantages compétitifs que ce site présente, à sa bonne performance depuis la dernière décennie, ainsi qu'à sa meilleure résistance aux effets de la crise économique et financière sur l'Europe, principal client du Maroc. Regroupant plus de 160 entreprises spécialisées et près de 52.000 emplois, le secteur automobile a fait l'objet en février 2009 d'une stratégie nationale dans le cadre du Pacte National d'Emergence Industrielle (PNEI) couvrant la période 2009-2015 et dont l'impact est estimé à près de 12 milliards de dirhams de PIB additionnels et 70.000 nouveaux emplois à l'horizon 2015. L'objectif de placer le Maroc en tant que plate-forme propice au développement de l'industrie automobile à travers la mise en place d'une Offre Maroc Automobile (équipementiers, constructeurs, constructeurs de spécialité)basée sur un cadre incitatif et attractif, une infrastructure dédiée dans le cadre de Plateformes Industrielles Intégrées, un plan de formation de qualité, ainsi qu'un programme cible de communication et de promotion du secteur, focalisé sur les métiers prioritaires du Maroc (câblage, emboutissage, traitement de surface, construction automobile et de spécialité…). Au terme de deux années de mise en oeuvre de cette stratégie, le bilan des réalisations s'annonce encourageant. Il s'agit de la mise en place d'un plan de promotion et de commercialisation de l'Offre Maroc vis-à-vis des marchés cibles, la réalisation d'importants avancements dans le cadre de la mise en oeuvre des P2I de « Kénitra Automotive City » (livraison d'une première tranche de 192 ha prévue pour décembre 2011) et de Tanger Automotive City (achèvement d'une première tranche de 47 ha pour fin 2012), ainsi que l'accélération du projet Renault45 dont le démarrage est devenu effectif à partir de février 2012. Sur le plan formation, un programme à long terme a été identifié pour la préparation de 70.000 lauréats hautement qualifiés à l'horizon 2015 à travers la création, à Casablanca, Kenitra et à Tanger Free Zone (TFZ), de trois instituts spécialisés automobile, à côté de l'institut de formation de Renault à Tanger Med46, inauguré en mars 2011. L'ensemble de ces instituts devrait permettre la formation, à horizon 2013, de 31.500 ingénieurs, cadres, techniciens et opérateurs. Ces réalisations ont eu un impact très positif et encourageant sur les performances du secteur qui se sont traduites par la réalisation d'un investissement additionnel de 14 milliards de dirhams et la création de 8.300 emplois additionnels sur la période 2009-2010, ce qui représente 50% des emplois additionnels générés par les MMM. Les exportations du secteur ont enregistré également un trend haussier depuis 2005 pour se situer à 12 milliards de dirhams en 2009 et 18,3 milliards en 2010, soit une croissance moyenne de 20,3% sur la période 2005-2010. Cette tendance s'est confirmée pour l'année 2011 avec la hausse de 21,2% comparativement à 2010. Le secteur automobile national qui a confirmé sa dynamique et son potentiel d'adaptation aux standards internationaux, est ainsi bien positionné pour devenir le premier secteur industriel exportateur à partir de 2012-2013, augurant de dépasser celui du textile-habillement. Toutefois, l'émergence d'une industrie automobile nationale forte et compétitive nécessiterait la multiplication et la poursuite des efforts pour faire face à un ensemble de défis et d'enjeux qui entravent la bonne dynamique du secteur. Parmi ces enjeux, il y a lieu de citer la compétitivité du secteur logistique et la formation de main d'oeuvre qualifiée. En contrepartie, des opportunités s'offrent au secteur notamment dans le cadre de l'accord de libre échange avec les pays arabes. Hormis la récente contre performance sur le marché égyptien liée à la crise politique qu'a connue ce pays en début 2011, les exportations marocaines de voiture de tourisme vers ce marché ont réalisé une hausse importante depuis l'entrée en vigueur de cet accord. De même, le marché africain recèle des opportunités majeures à l'export.