Une vingtaine de personnes ont été arrêtées vendredi matin dans le cadre d'une enquête sur les milieux islamistes dans plusieurs villes de France. Ces arrestations ont été effectuées notamment à Toulouse et à Nantes par des hommes de l'unité d'élite du Raid et du Groupe d'intervention de la police nationale (GIPN). Les policiers agissaient sur commission rogatoire d'un juge antiterroriste, a-t-on appris de source policière. Des interpellations ont eu lieu également en région parisienne, autour de Lyon et dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, ajoute-t-on de même source. Plusieurs des personnes arrêtées sont soupçonnées d'être proches du groupement islamiste radical Forsane Alizza, dissous en février par le ministère de l'Intérieur. Nicolas Sarkozy a précisé que 19 personnes avaient été arrêtées et a annoncé que d'autres opérations auraient lieu. «Ce qui s'est passé ce matin va continuer, il y aura d'autres opérations qui continueront et qui permettront d'expulser du territoire national des gens qui n'ont rien à y faire», a dit le président-candidat sur Europe 1. Les arrestations, menées conjointement par la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), ont permis la saisie de plusieurs armes de poing, d'au moins un fusil de type kalachnikov et d'au moins un gilet pare-balles, a-t-on précisé de source policière. «Je peux vous dire qu'un certain nombre d'armes dont des kalachnikovs, ont été saisies», a déclaré pour sa part Nicolas Sarkozy. Ces opérations n'ont pas eu lieu dans le cadre de l'enquête sur les tueries de Toulouse et Montauban mais «en lien avec une forme d'islamisme radical» et «en plein accord avec la justice», a encore dit le chef de l'Etat. Ces arrestations interviennent huit jours après la neutralisation de l'homme qui a tué sept personnes dont trois enfants en France en se réclamant d'Al Qaïda. Mohamed Merah a été inhumé jeudi soir dans le carré musulman d'un cimetière de Toulouse après le refus des autorités algériennes d'accueillir sa dépouille. Les enquêteurs sont sur la piste d'un ou plusieurs complices dans l'affaire Merah, qui a donné lieu à une polémique sur l'efficacité des services de renseignement. La France a décidé par ailleurs d'interdire l'entrée sur son territoire de quatre prédicateurs musulmans de renom, soulignant que leurs positions et propos «dans le contexte actuel, représentent un fort risque de troubles à l'ordre public», ont annoncé jeudi les ministres des Affaires étrangères et de l'Intérieur.