Dans le cadre de la troisième édition de l'exposition « Visions » organisée par l'Association Bassamat des Beaux Arts, les cimaises de la Galerie du Forum de la Culture de Casablanca ( Ex.Cathédrale Sacré Coeur) abritent jusqu'au 31 mars courant les œuvres les plus représentatives d'une pléiade d'artistes plasticiens qui travaillent sur la vie des figures , ses dimensions esthétiques et thématiques. Cette exposition est marquée par les recherches plastiques consistantes d'un collectif d'artistes d'Essaouira qui se démarque par la singularité de ses approches en termes de peinture et de recyclage : oeuvres originales de Halima Slika, Mohammed Afif, Hassan Cheikh, Mohammed Bouafia, Mostapha Assaddine, Noureddine Hajjaj et Mohammed Abounacer. Tous ses artistes sont animés par la volonté de valoriser davantage la plasticité, tout en croyant que dans l'écriture d'une forme ce n'est pas seulement la composition formelle qui importe, c'est aussi la force du coup de pinceau et l'œil de l'esprit. Noureddine Hajjaj interpelle, sans doute, notre troisième œil et met en valeur les chemins de nos souffles, de nos cœurs et de nos états d'âme. Son oeuvre connotative revisite à sa guise les signes et les symboles qui sont à mi-chemin de l'âme et du corps, et qui nous convient sans cesse à une autre manière de voir, de percevoir et de concevoir. La peinture fantastique de Hassan Cheikh s'insinue vers le dedans jusqu'à l'invisible. Ses gisements de couleurs et de figures s'apparentent aux imageries populaires. En améliorant davantage la qualité de son acte plastique, Hassan intègre dans ses peintures des scènes allégoriques qui dégagent les valeurs du temps et les traces de la mémoire collective. Pour Hossein Braich, passionné d'art, « Halima Slika est une femme émotive et hypersensible. Elle l'a toujours été. Dans son enfance, elle aimait les dessins et les peintures. Cette passion elle l'a gradée dans son for intérieur jusqu'à cet âge avancé où elle a ressenti tout à coup le besoin incessant de manifester ce sentiment. Et puisqu' elle est résolue, elle n'a pas hésité un seul instant à prendre le pinceau pour combler ce désir. Ses thématiques singulières et diversifiées dénotent sa bonne volonté, sa cordialité et sa générosité.». Mohammed Bouafia est fasciné par le nombre impressionnant de scènes liées à la ville d'Essaouira, ses couleurs, ses formes et la variété de ses éléments humains. Son œuvre picturale est d'une beauté visuelle incontestable. Elle oscille entre l'ombre et la lumière, en reposant sur la complémentarité des couleurs, des trais et des touches vivantes traitées en spatule. De son coté, Mohammed Afif gère à sa manière une rencontre secrète entre un rêve et une réalité à vivre dans l'immédiat. A l'instar de la peinture gestuelle, son acte visuel célèbre l'architecture spirituelle de l'espace vécu qui surpasse toutes les limites conventionnelle de la pictographie, en ouvrant les chemins à la quête d'harmonie et de cohésion à travers l'alchimie de la couleur. Disciple des fantasmes, Mostapha Assaddine est l'un des peintres de l'au-delà. Il met en scène des fantaisies à travers des compositions hybrides qui interpellent les essences de l'espace, du mouvement, et de la perception . Ses représentations fantastiques sont inspirées par la magie de la ville d'Essaouira, ses métamorphoses et ses révélations. Reste à contempler l'univers fantasmagorique de Mohammed Abounacer, son créateur. Un écrivain poète, profond et plein de sensibilité, qui transforme les objets de récupération en sculptures originales.