Il y a le Printemps qui a soulevé les montagnes, qui a renversé les dogmes et les systèmes établis qui se croyaient éternels – seul Dieu rime avec l'éternité - et il y a le printemps que nous connaissons tous, et qui revient chaque année pour nous faire oublier les matins blêmes de l'hiver rude en Sibérie, mais aussi dans les pays chauds qui en connaissent un bout. Dimanche dernier fut la première journée supportable avec un climat agréable où on a vu de jeunes couples se promener le long de la Corniche qui n'arrive pas à se passer de son côté boniche où il n'y a toujours pas de réaménagement annoncé à grands renforts quand Emaar tendait ses miroirs aux alouettes qui ont fait rêver sans plus. Un printemps sans majuscule, calme et serein qui n'a rien à voir avec l'autre qui a chassé les marionnettes dont la scénographie devenait dangereuse, ne laissant que des miettes à des populations qui vivaient un cauchemar dont ils commençaient à en avoir marre. A chacun son printemps, mais le fond de l'air reste le même : le changement. stop. Horaire continu ou discontinu. Dans certaines entreprises du privé et dans des bureaux administratifs, on travaille toute la journée jusqu'à 17 heures où on vaque à ses occupations sans chercher midi à 14h. Où, à l'heure du déjeuner, on ne prend pas deux heures et plus comme dans l'administration publique où des privilégiés prolongent le déj pour ne revenir au bureau qu'à 3h, afin d'y rester une heure avant de mettre les voiles. C'est que, dans le privé, on a plus la notion du temps afin de rentabiliser au maximum la boîte qui leur donne à becqueter sans compter sur l'Etat Providence qui dorlote et chouchoute bien des fonctionnaires qui ne demandent pas mieux. Dans bien des entreprises dans le privé, on a l'impression que les décideurs profitent largement de la léthargie de certains bureaux administratifs où des flemmards bénéficient d'un horaire souple qui donne l'occasion aux autres de faire de bonnes affaires. Pendant que les uns s'offrent une pause déj qui s'allonge en jouant les rallonges, d'autres ne perdent pas une minute – entre un casse-croûte et un soda – pour faire avancer leurs dossiers en dépassant largement l'horaire continu. stop. Des patrons de restaurant, d'entreprise d'accessoires autos ou de boîte d'aménagement, croient savoir que leur numéro deux, comme on disait pour le commandant Jalloud qui avait fait fausse route au guide de la révolution libyenne, est efficace. Un numéro deux qui n'était que l'ombre de Caligula. En fait, ces bras droits, plutôt cassés, vivent comme des fantômes qui n'ont le droit de rien décider sans l'aval du haut de la pyramide qui dirige son petit monde comme du temps des Pharaons qui ont laissé des traces monumentales construites à la sueur des manœuvres dont beaucoup y ont laissé leur peau lors des déplacements des pierres de taille. Les numéros deux sont souvent des bonnes à tout faire, incapables de signer un bon de commande pour des trombones, au lieu d'être des piliers de l'entreprise. Au téléphone, ils se cachent derrière tous les subterfuges, parce qu'ils n'ont aucun pouvoir de décision parce que, souvent, ils sont nuls et sans intérêt. Quand le maître de cérémonie est en voyage sur la côte de l'Esterel ou aux soldes de Dubaï qu'on vient visiter de Londres où le luxe est toujours en vogue malgré la crise, ou de Milan, pourtant l'une des capitales du shopping. Pendant l'absence du boss, le numéro deux, qui occupe une place pour le prestige, est incapable de signer quoi que ce soit et tant pis pour l'administré ou le client de l'entreprise. Ils attendront le retour de Bajdour… stop. Après avoir bien profité d'un salaire en bonne et due forme, les fonctionnaires femmes et hommes vont rendre le tablier dès la fin mars où ils et elles quitteront la planète qui les payait sans qu'ils fournissent le moindre effort. Cette fois, le nouveau gouvernement ne s'attirera pas les foudres comme pour les « grimates » dont la liste a secoué le cocotier. Des hommes étaient contents de leur moitié qui touchait un bon salaire tout en restant à la maison pour préparer des plats asiatiques qui n'en avaient pas l'air. Le vermicelle chinois est entré dans la cuisine marocaine au même titre que le riz qu'on réservait jadis aux malades. En 100 jours, Benkirane et son équipe n'ont pas tout montré de leur programme qui avance en tentant de coller avec son temps, mais on a eu un avant-goût des grandes réformes qui attendent toute une nation en forme pour saluer le renouveau. stop. L'histoire du sans-papiers marocain qui se retrouvait en soins intensifs après un contrôle d'identité à Castille-La Manche, de Guadalajara, a suscité une vive émotion, nous dit-on dans la communauté marocaine. Mais il faut ajouter que ce drame a mobilisé la société civile espagnole qui ne réagit plus comme sous Franco - rien à voir avec les francophones qui ont fait un bide dernièrement lors d'une réunion qui ressemblait à une désunion – où l'opinion publique avait du mal à se manifester – sans manif –, où les indignados n'étaient même pas encore dans le ventre de leur mère. Aujourd'hui, la société civile espagnole n'est pas indifférente aux harcèlements que subissent les sans-papiers qui travaillent quand ils le peuvent et qui paient leurs impôts, même s'ils n'ont pas de carte de séjour. Les gosses qui voyagent sous le camion qui traverse le Détroit dans un bateau de la COMANAV qui ne paie pas régulièrement ses frais de port, sont récupérés par des associations espagnoles qui les aident soit à retourner dans leur pays, soit à survivre parmi les hermanos. stop. A l'heure où les spécialistes de la Une qui n'en font qu'une, quand il s'agit de noircir les tableaux, reviennent sur la sécheresse et le déficit agricole – même s'il pleut, disent-ils ! – il est bon de lire et relire les pavés économiques qu'il ne faut pas laisser entre les mains des porteurs de visions endémiques qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. La situation des charges et ressources du Trésor à fin janvier 2012 a révélé une bonne tenue des recettes fiscales qui ont progressé, en glissement annuel, de 10,1% sous l'effet particulièrement du comportement favorable des recettes des impôts directs et de celles des impôts indirects, augmentant respectivement de 25,8% et de 13,1%. Selon la DEPF, les dépenses ordinaires hors compensation se sont repliées de 1,6% par rapport à fin janvier 2011, suite à la baisse des dépenses des autres biens et services et des charges en intérêts de la dette de 29,9% et de 13,8% respectivement. En revanche, les dépenses de compensation ont augmenté de 31,6% pour totaliser 4,5 milliards de DH. De leur côté, les dépenses d'investissement ont baissé de 12,8% pour atteindre 6,4 milliards de DH. Compte tenu de ces évolutions, le déficit budgétaire s'est atténué, passant de 5,9 milliards de DH à fin janvier 2011 à 1,2 milliard à fin janvier 2012. stop. Insécurité dans la région de Tafraout – après le cambriolage d'un commerce au souk de Tassrirt – panique à Nidle Park, peur sur la ville, titre un hebdo, devenu cachalot, nageant dans les eaux troubles. A les en croire, le Maroc, qui a échappé aux actes peu enviables, disent-ils, du Printemps arabe, ne serait pas mieux loti, avec l'insécurité qui s'installe partout dans un pays touristique où les nuitées sont en chute, sans frôler la catastrophe pour autant. Ainsi, on peut lire le début d'un flash qui commence ainsi : «Les habitants du souk de Tassrirt, à une vingtaine de kilomètres de Tafraout, se sont réveillés hier sur la découverte d'un crime qui a mis en émoi les commerçants de ce petit centre communal paisible et pourtant sans grande activité commerciale». Un crime ? Mais où est le cadavre ? En fait, il n'y en a pas, l'auteur du papier parle simplement de cambriolage. Plus loin, on apprend après ce triste forfait qui n'a aucun rapport avec les menaces qui inquiètent les sécuritaires : «Le manque de rondes de contrôle d'identité permanentes fait de ces régions des repaires où viennent se terrer des criminels de tout acabit». On voudrait peut-être un état d'urgence après le cambriolage au souk de Tassrirt. Il ajoute : «Toutefois, outre la léthargie de ces dernières, l'autre hic, et non des moindres, à incriminer, est l'insuffisance récurrente des effectifs de gendarmes en exercice au niveau de la brigade de Tafraout. Lequel effectif qui, au mieux, ne dépasse pas une dizaine d'éléments». Il en faudrait peut-être cent pour que le souk retrouve la paix… stop. La sécheresse dans les champs et dans les cœurs. L'équipe de foot féminine de Harhoura qui réalise des progrès remarquables attend toujours que les décideurs de ce joli patelin fassent un geste. Maintenant, Omar Bahnini qui donne tout ce qu'il peut à son club, lance de nouveau un appel aux hommes et aux femmes de Harhoura qui peuvent à leur tour aider ces jeunes filles qui ont choisi le foot pour redonner à leur région du punch. A suivre. stop. La mort de l'acteur Alaoui qui vivait au quartier de l'Océan a réuni des artistes toutes tendances, sous la «khzana» où les mouhcinines ont envoyé de la nourriture à volonté qui a dépassé les besoins nécessaires. Un enterrement de 1ère classe dont on se rappellera longtemps dans le quartier où, parfois, on se contentera de la Fatiha et d'olives noires le jour des funérailles. stop. La mort de l'ex-chanteuse Laârfaouia a également endeuillé le quartier. Elle occupait avant sa maladie une place de choix, au même titre que Hajja Hamdaouia ou Hajja Hlima à laquelle le hip-hop marocain a rendu un hommage, dont Maroc Telecom, parmi les premiers de la com, s'est servi pour son «Aâlam jadid younadikoum». Laârfaouia ne bénéficia d'aucune aide pendant sa maladie, elle qui a animé des soirées mémorables. stop. Les flyers, ces petites affichettes qui remontent aux dernières élections où on nous vantait les mérites de flane fertlane et flana bent fertlane, sont maintenant utilisés par moul zariaâ, qui vend des pépites, des fèves sèches et des cacahuètes, en plus des glaçons pour les filles de joie qui reçoivent des garçons en fin de soirée. Le marchand qui a attendu la fin de l'effervescence électorale pour emballer des amandes et de l'acajou dans des flyers en quadrichromie… stop.