Ouf! Il était temps ! Vraiment ! Le Wydad de Fès vient de terminer un éternel calvaire, et remportait ce mémorable vendredi au Complexe de Fès une victoire qui risque de faire quelque part redresser le mat d'une barque déjà on ne peut plus chavirante depuis plusieurs mois. Les heureuses victimes ne sont autres que ces vigoureux Riffis d'Al Hoceima, qui, ma foi, ont livré une sacrée partie avant de s'incliner au grand soulagement des quelques centaines de spectateurs mordus venus voir, sans y croire le moindre, les leurs, et surtout celui d'un Rossely, qui allait presque perdre la boule ayant confectionné un team qui développe un bon football sans pour autant arriver à concrétiser. Et surtout, surtout le soulagement d'un Sebti, éternel président de ce Club dont il avait jadis pris les rênes sur un coup de tête, un caprice presque, ou alors un challenge lancé aux Mernissi et Co, avec qui il avait longtemps souqué au sein de l'autre frère ennemi de l'époque, le MAS, pour tenter de relever le défi, et montrer qu'il pouvait faire encore mieux. Et donc on a affaire là à un homme, un président plutôt qui n'a aucun droit à l'erreur. D'ailleurs, qui ne le sait pas encore ? Ce club, qu'il va falloir hisser au-delà des ambitions limitées aux confins du quartier Fass-El-Jadid, reste un petit bourbier prêt à imploser à n'importe quel moment. Une sorte de bête difficile à dompter, et qui avait déjà, avant Sebti, eu raison de certains colosses, dont les Slighoua Hassan, Dr Menyei, Khalid Benamor… Cette victoire donc face à Al Hoceima devrait autant rassurer que relancer un petit peu ce débat tellement pensé bas, mais toujours tu. Un sujet presque tabou et que d'aucuns font tout pour éviter de peur d'exciter ce nid de guêpes affairées à expédier les détails de routine au jour le jour, sans pour autant daigner repenser la politique dans sa globalité d'un club, qui maintenant, qu'on le veuille ou pas, fait partie intégrante de cette Ligue-Pro (soi-disant !), et qui côtoie les grands, les mastodontes aux poches garnies et aux perspectives effrayantes des fois pour les petits. Des équipes répondant aux Raja, FAR, WAC, OCK (en dépit de sa mauvaise posture actuelle), MAS, KAC… et j'en passe. Bref, des clubs qui ont su submerger leurs cités, ainsi que leurs instances élues locales, et qui ont hissé la barre au plus haut de son niveau. Des clubs aussi qui ont su attirer les grands fonds, ce qui leur permet, pour la plupart du moins, de s'assurer une certaine stabilité technico-financière, ce qui les met à l'abri des intempéries à venir. Au WAF, il semblerait que l'esprit presque tribal j'allais dire prime encore. On pense toujours avec les tripes, et on continue de prêcher que cette grande équipe ne saurait appartenir à quiconque au-delà des remparts vestiges de ce vieux quartier de Fass-El-Jadid. Alors que cette grande cité, la Capitale Spirituelle, comme l'a si bien dit il y a juste quelques jours, Marouane Bennani, président du frère ainé, le Moghreb de Fès, devrait être heureuse d'abriter deux grandes équipes, les WAF et MAS, voire une troisième s'il le fallait bien un jour. D'ailleurs, à ce niveau là, et Allah Merci, ces deux équipes semblent, Hamdou Allah, avoir complètement enterré la hache de guerre, et cohabitent si bien. Ces nombreux joueurs permutés entre-elles, 7 Massaouis au WAF contre deux Wydadis au MAS, (Dahmani, ex-WAF est l'actuel Capitaine des Canaris), voire ces belles et si chaleureuses accolades échangées en guise de congratulations pour la trilogie remportée par le MAS, et qu'on a pu voir avec tellement de plaisir avant l'entame du dernier derby rassurent tellement sur leur bonne entente. Le WAF de Fès est une grande équipe, et c'est en tant que telle que les siens, ses fans autant que ses administrateurs, se doivent de la concevoir et l'entretenir. Par conséquent, il est grand temps de cesser cette politique du bricolage sensée rassurer sur sa survie et expédier les affaires du jour sans pour autant s'ouvrir sur une politique rationnelle et solide pour assurer plutôt une bonne continuité. Mr. Sebti, reconnu pour son esprit guerroyant, son entêtement à réussir là où plusieurs ont échoué, et surtout sa générosité démesurée, a tout les atouts pour mener cette barque à bon port. Il est capable, avec ses assistants, d'ouvrir le débat qui s'impose afin de faire de cette « petite équipe de quartier » un grand club national qui pourra, et surtout DEVRA postuler à tout à fait autre chose plutôt qu'à cette seule ambition de se maintenir parmi les grands. Il faudrait plutôt se vêtir de cette étoffe des grands, et commencer à jouer les titres autant que les autres. Et ce, dès la saison prochaine. Toutefois, il va falloir bien s'armer pour prétendre à cela. Et donc une fois le maintien assuré, il va falloir penser à la refonte totale afin de resurgir sous un autre aspect. Celui des … grands !