Deuxième club fanion de la capitale spirituelle avec le MAS, le Wydad de Fès souffre énormément en raison d'un manque flagrant de soutien financier. Le début de saison en Elite 1 est plutôt difficile pour les hommes de Abderrahim Talib qui ont été défaits par le Hassania d'Agadir sur le score 1-0, but réalisé par Yassine Rami à la 62e minute de jeu. Le WAF aura tout intérêt à se ressaisir pour éviter le parcours chaotique de l'an dernier. uand Abderrazak Sebti avait présenté, pour la énième fois sa démission de son poste de président, d'aucuns à Fès s'étaient dit que le WAF était fini et qu'il végéterait désormais dans les profondeurs de la division amateur. Car, il faut reconnaître que l'homme est le seul pourvoyeur du club, délaissé par les sponsors, les parrains, les autorités de la ville et les notabilités. Abderrazak avait beau crier, gesticuler, tirer la sonnette d'alarme, il ne reçut que les échos de sa voix. Et pourtant, Fès a fêté comme il se doit l'accession l'an dernier en GNF1 et tout prêtait à l'optimisme. Le président du club avait fait appel à Abderrahim Talib, l'ancien international du WAC hand ball mais qui a servi également en tant que gardien de la section foot ball avant de devenir adjoint de plusieurs entraîneurs dont un certain Youri, homme fort de la direction technique du club bidaoui . Il a beaucoup appris avec ce technicien Ukrénien et s'est lancé par la suite dans la carrière si aléatoire d'entraîneur. Il exerça notamment au DHJ, au Rachad Bernoussi, au TAS, au MAT. Ce fut son dernier club avant de rejoindre le WAF. Il savait que sa mission ne serait pas facile, surtout que le club fassi avait très peu de moyens et que le championnat n'était pas facile. En effet, il a fallu des mois de souffrances, de déceptions, parfois d'abattement et de désespoir avant d'assurer le maintien. Le WAF a terminé sa saison à la 11e place avec un bilan bien pauvre : 9 victoires, autant de nuls et 12 défaites. Le président Sebti a laissé passer l'orage en attendant la nouvelle saison mais visiblement personne à Fes ne s'est inquiété de la situation du club, preuve en est que lors de l'assemblée générale annuelle, peu de monde a répondu présent, en particulier les adhérents qui se sont fait tout petits. Se sentant esseulé, le président Abderrazak Sebti a démissionné puis est revenu sur sa décision. Aujourd'hui , il est toujours aux commandes d'un club qui n'a pas beaucoup changé au niveau de ses ressources humaines. C'est pratiquement le même groupe qui a été reconduit , faute d'avoir les moyens de recruter des joueurs de gros calibres. Bien au contraire, le WAF a été dans l'obligation de céder quelques joueurs dont notamment son stratège Bilal Denkir au Raja de Casablanca. Sebti s'est déplacé en personne à Casablanca pour négocier ce transfert. En fin de prêt certains joueurs ont rejoint leur clubs d'origine comme Moulay Zhar Rok du DHJ, Salah Haddad, d'autres ont été libérés comme Omar Bahafid, Rachid Nouri, Omar Diakité, Mohamed Réda Moukhtari, Abderrahim Chkilit, Abderrafii Kassi, et Youssef Chenguiti, autant de joueurs qui ont accompagnés le WAF dans son difficile parcours en élite. En revanche, très peu de joueurs ont été recrutés. Anis et Bourkadi du Raja, Mouhcine Moutabii, Idriss Zebaje et Mohamed Zaarati de l'USM et Koko du MAT sont des joueurs de moyen calibre et qui formeront l'ossature de l'effectif. «Faute de moyens, nous n'avons pas pu recruter des joueurs plus expérimentés, qui soient à la hauteur de nos ambitions. Je compte donc sur l'effectif de l'an passé et quelques recrues, en plus des jeunes que je lancerais dans le bain de la haute compétition» assure Abderrahim Talib. D'ailleusr le WAF n'a pas fait de grands voyages pour la préparation d'avant saison. Et pourtant Ifrane, lieu par excellence pour l'oxygénation,n'est pas loin. Les fassis se sont contentés d'une salle de musculation dans la cité spirituelle, d'une préparation foncière à Aïn Chkef et de quelques rencontres amicales au complexe de Fès. «On s'est contenté d'une préparation à Fes avec deux entraînements par jour, pour parfaire l'entente entre les joueurs et améliore les automatismes», explique l'entraîneur. Le WAF n'a pas les moyens de voyager, ni de participer aux tournois qui ont été organisés par d'autres clubs comme Tanger, El Jadida ou Casablanca. On a joué 5 ou 6 rencontres amicales contre, notamment le Chabab Ksbah Tadla, le Chabab Al Hoceima, le KAC, la JSM, le Rachad Bernoussi, l'OC Safi, Al Ahram, et le Raja de Casablanca. Une préparation tout juste à la hauteur des moyens fibnanciers du club dont l'avenir paraît incertain. Une main ne peut applaudir seules, dit le dicton bien de chez nous, et le président Abderrazak Sebti est bien seul dans cette aventure. Tiendra t-il le coup? L'histoire du football national nous le dira dans les semaines ou les mois à venir.