A fin février 2012, le stock de blé tendre, principale céréale consommée au Ma¬roc, se situe à 14,3 millions de quintaux, soit l'équivalent de quatre mois d'écrasement. Parallèlement, les stocks des céréales dont le lé tendre, le blé dur, l'orge et le maïs déte¬nus par les opérateurs déclarés à l'ONICL et au niveau des silos portuaires, ont atteint, à fin février 2012, 18,1 millions de quintaux, en dimi¬nution de 5% par rapport au mois précédent. Au titre de la même date, la transformation industrielle des céréales a atteint 49,9 millions de quintaux, marquant une augmentation de 2% par rapport à la même période de la cam¬pagne précédente. Et les farines libres et sub¬ventionnées représentent respectivement 56% et 14% des fabrications de la minoterie indus¬trielle. C'est ce que vient de révéler les toutes der¬nières statistiques de l'ONICL (Office National Interprofessionnel des Céréales et Légumi¬neuses). Du coup, l'on comprend aisément les moti¬vations de la dernière décision prise par le Gouvernement lors de son Conseil du 23 fé¬vrier et qui consiste à prolonger la suspension des droits de douane d'importation applicables au blé tendre et blé dur jusqu'au 30 avril de l'année e cours. Il faut reconnaître aussi que le retard des précipitations pluviométriques observé jusqu' à aujourd'hui n'arrange aucunement les choses et, dans les meilleurs des cas, le niveau de production de l'actuelle campagne céréalière ne peut aller au-delà de la moyenne des cinq dernières années. Ce qui tranche nettement avec la production de la saison précédente qui a pu, quand même, atteindre le seuil de 84 millions de quintaux. A ce niveau, il convient de rappeler qu' en termes de céréales, les principaux fournisseurs du Maroc demeurent principalement la France avec 40%, notamment pour ce qui concerne le blé tendre, l'Argentine (17%) et le Brésil (16%) dont l'essentiel du maïs provient de ces deux pays d'Amérique Latine Il convient aussi de rappeler que depuis le début de l'actuelle campagne agricole, les im¬portations de céréales, en régression de 10% par rapport à la même date de la campagne précédente, ont atteint 36 millions de quin-taux, constituées à hauteur de 46% par le blé tendre, 35% par le maïs, 12% par le blé dur et 7% par l'orge. Du coup, à fin février de l'année en cours, le bilan céréalier du circuit organisé se décline de la manière suivante : Un total disponible de l'ordre de 77,2 millions de quintaux dont une collecte de 22 millions de quintaux et des importations de l'ordre de 36 millions et des utilisations dont industrie et autres de l'ordre de 59,2 millions de quintaux. Et en termes de commercialisation, la collecte des céréales par les opérateurs, déclarés à l'ONICL, a atteint à fin février 2012 21,8 millions de quintaux de blé tendre sur une production globale de 41,7 millions de quintaux. Ceci étant, il convient de préciser aussi que la toute dernière décision gouvernementale afférente au maintien de la suspension des droits de douane d'importation applicables au blé tendre et blé dur intervient dans un contexte assez particulier. D'un côté, l‘Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), dans son rapport trimestriel relatif aux perspectives de récoltes et situation alimentaire paru le 8 mars, évoque une production mondiale de blé proche du record en 2012, soit l'équivalent de 690 millions de tonnes. De l'autre, la FAO constate au titre du même rapport que l'indice des prix alimentaires a pro¬gressé de 1 % (soit 2,4 points) de janvier à fé¬vrier, et ce, suite à la hausse des prix du sucre, des huiles et des céréales. Ceci pour dire qu'une fois de plus, la fac¬ture céréalière risque, toute chose égale par ailleurs, d'être relativement lourde au titre de l'actuelle campagne agricole.