A en juger par le tout le dernier communiqué du département de l'Agriculture, les précipitations pluviométriques enregistrées dernièrement ont eu un effet certain sur le déroulement de l'actuelle campagne agricole. D'une part, l'état végétatif des cultures, particulièrement celui des céréales d'automne, s'est relativement amélioré. D'autre part, la situation des parcours pastoraux présente de bien meilleures prédispositions, quoique dans de nombreuses contrées, bien des éleveurs ont dû, à défaut de pâturage adéquat, brader à moitié prix leur cheptel. Pour simple rappel, le niveau de pluviométrie enregistré, au niveau des zones de production céréalière, a varié entre 10 et 50 mm. Et avec ces toutes dernières précipitations, l'actuelle campagne agricole a de fortes chances de se poursuivre dans de bonnes conditions. D'autant plus qu'avec les conditions climatiques favorables du démarrage de l'actuelle campagne, ce sont pas moins de 5,5 millions d'ha qui ont été travaillés, dont 4,7 millions déjà semés. Cependant, à mi-janvier, l'état végétatif des céréales, quoique qualifié de globalement normal, est en net retrait, par rapport à la situation qui prévalait à la même période de la campagne précédente. Il faut dire que la baisse des températures, conjuguée à l'absence de précipitation, compromet sérieusement l'état de croissance des cultures. Est- ce à dire que la campagne céréalière se trouve menacée ? Il n'est pas du tout évident de répondre à ce genre d'interrogations dans la mesure où tout pronostic dépendra, en dernier lieu, du volume des précipitations du mois de février. Et des niveaux affichés par les thermomètres aussi. Des variables, somme toute aléatoires, mais qui déjà suscitent beaucoup d'inquiétude tant chez les fellahs que chez les éleveurs. Les agriculteurs ne peuvent, en aucun cas, envisager l'éventualité d'un automne sec et d'un printemps relativement moins pluvieux. Lequel scénario causerait de sérieuses dégâts aux diverses spéculations et activités auxquelles s'adonnent les agriculteurs, des plus grands aux plus petits des fins fonds du terroir. Sans oublier, bien entendu, le coût d'une telle éventualité en termes d'importations des céréales dont les cours afférents aux échéances 2012 commencent à manifester dans tendances à la hausse. Ce qui, du coup, porterait un sérieux coup à la balance commerciale déjà déficitaire. Il y a lieu donc d'espérer que, dans les jours à venir, le temps soit plus clément et que les pluies soient au rendez-vous. Autrement c'est tout le devenir de l'actuelle campagne agricole qui risque d'être compromis.