Une première dans les relations économiques entre le Maroc et la Guinée, il s'agit de la première édition du forum d'investissement. Et c'est Casablanca qui accueille cette rencontre placée sous le thème «Les opportunités d'investissement en Guinée». S'inscrivant dans le cadre du raffermissement des liens de coopérations et des échanges fructueux entre la République de Guinée et le Royaume du Maroc, cette conférence ambitionne de créer une nouvelle dynamique dans les échanges commerciaux entre les deux Etats. En effet, avec l'instauration de la démocratie depuis l'élection du Pr Alpha Condé à la magistrature suprême, la Guinée a pris un départ économique silencieux mais fulgurant. Tous les secteurs sont ouverts et tous les signaux sont au vert dans ce pays d'Afrique de l'Ouest au potentiel de développement inégalable. Dans cette optique, les secteurs clés sont essentiellement les mines en pleine mutation. A ce sujet, rappelons que la principale ressource minière connue de la Guinée demeure la bauxite. Elle occupe la quasi-totalité de l'Ouest du pays et constitue l'épine dorsale du secteur minier national. Avec des réserves estimées à environ 20 milliards de tonnes avec des teneurs de 42 à 60 % en alumine et 1 à 3,5% de silice, la Guinée possède plus des 2/3 des réserves mondiales dont un milliard de tonnes seulement est concédé et en cours d'exploitation. En ce qui concerne le fer, les réserves les plus importantes se chiffrent à plus de 10 milliards de tonnes de minerai de teneur exceptionnelle avec 64 à 68% de fer, elles sont localisées aux Monts Nimba et Simandou. Il faut rappeler que ces concentrations peu courantes ont poussé certains spécialistes à qualifier la Guinée de scandale géologique. S'agissant de l'or, il est connu et exploité dans ce pays bien avant le 19e siècle, et l'or de la Guinée a été retrouvé dans les trésors de Carthage, en Egypte et de la Rome Antique. Les formations birrimiennes localisées essentiellement au nord-est s'étendent sur une bonne partie du territoire non encore couvert au 1/200.000é. Elles suscitent un vif intérêt chez les opérateurs miniers en raison des perspectives qu'elles offrent aussi bien pour l'or primaire qu'alluvionnaire. Les experts estiment le potentiel en or de la Guinée à plusieurs centaines de milliers de tonnes. Quant au diamant, il figure parmi les substances ciblées par un nombre croissant d'opérateurs miniers. Les professionnels de l'industrie classent les diamants de Guinée parmi les meilleurs au monde du point de vue de la qualité avec 70-80% de pierres de joaillerie contre 20-30% de pierres de type industriel. A ce secteur on peut ajouter l'immobilier, un futur prometteur compte tenu de la demande croissante de logement de qualité, de chambres d'hôtel, de terrains, d'emplacements commerciaux et de bureaux fait prévoir une spéculation importante et rapide car la demande dépasse déjà l'offre. Il y a également le secteur agricole avec ses grandes réformes est une priorité d'Etat. L'agriculture et la production de fruits et légumes sont pratiquement inexploités faute de mécanisation, de structures et de réseaux. D'immenses étendues de terres agricoles sont aujourd'hui non cultivées et disponibles, alors que la production actuelle est insuffisante. Une opportunité pour les opérateurs marocains. On ne peut ignorer non plus le tourisme, l'hôtellerie, les banques d'affaires ainsi que les télécommunications. Des domaines dans lesquels les entreprises marocaines disposent de solides atouts en raison de leurs expériences avérées dans ses secteurs. Prévu le 20 janvier par le Consulat Général de la République de Guinée au Maroc dirigé par son Excellence M. Roda FAWAZ, et l'Amicale Guinée Maroc pour le développement économique (AGUIM), ce forum comprendra des rencontres Be to Be, des panels aux thèmes fédérateurs sur les différents aspects économiques ainsi que les opportunités. Il n'est donc pas inutile de dire que sera de l'euphémisme que de dire les relations diplomatiques entre la République de Guinée et le Royaume du Maroc se portent bien. Et ce forum vient à point nommé pour booster le volet économique. Ce nouveau cap doit donc commencer par dépoussiérer les accords signés antérieurement et qui semblent dans leur majorité caducs au regard de l'évolution de l'environnement économique mondial. A ce sujet, on peut citer l'élargissement de la liste des produits marocains bénéficiant des préférences tarifaires au titre de la Convention commerciale et tarifaire maroco-guinéenne signée à Conakry le 12 avril 1997 et entrée en vigueur depuis le 9 juillet 2003 et qui portent sur les sacs en tissus plastifiés, les sacs en papier à fond croisé, les cordons le blé, la farine, la farine de blé, les fortifiants, les améliorants et les correcteurs de planification et de gluten. Tout un programme en perspective.