La nouvelle équipe ministérielle nommée par S.M. le Roi a tenu hier sa première réunion sous la présidence de M. Benkirane, chef du gouvernement. L'examen du projet de programme gouvernemental devait figurer au centre des débats. Le programme gouvernemental que le chef du gouvernement doit présenter devant le Parlement pour obtenir le vote de confiance doit constituer la synthèse du programme des quatre partis formant la majorité. Les citoyens attendent avec grand intérêt le programme du gouvernement pour voir dans quelle mesure il répond à leurs attentes et quel genre de solutions il apporte aux problèmes qu'ils affrontent dans leur vécu quotidien. Ces problèmes sont complexes et nécessitent un effort soutenu pour les résoudre. Certes, la volonté politique existe, mais elle ne suffit pas à elle seule pour les solutionner. Qu'il s'agisse de la conjoncture nationale ou internationale, de multiples obstacles se dressent sur la voie de l'Exécutif, d'autant plus qu'un grand nombre des nouveaux ministres manquent d'expérience en matière de gestion des affaires publiques à l'échelle nationale. Le nouveau gouvernement doit faire face à de multiples contraintes, notamment la crise qui sévit dans la zone Euro et qui se répercute sur les relations avec nos partenaires européens qui souffrent de l'aggravation du chômage et sont obligés de se passer de la main-d'œuvre marocaine. Les problèmes de l'emploi doivent donc préoccuper le nouveau gouvernement ainsi que le volet socio-économique : habitat, santé et enseignement, etc. La lutte contre les différentes formes de prévarication, notamment les détournements des deniers publics et la corruption, doit constituer l'un des axes fondamentaux du programme gouvernemental ainsi que la consolidation des libertés publiques et de l'Etat des institutions. Le programme gouvernemental doit annoncer un nouveau contrat social axé sur la solidarité entre les différentes couches populaires et entre les régions dans le cadre d'une régionalisation avancée et afin de réduire les inégalités flagrantes qui empêchent la réalisation d'un développement humain durable qui profite à toutes les couches sociales. En se fixant de nobles objectifs, la déclaration gouvernementale doit aussi tenir compte des moyens à mobiliser pour les concrétiser, notamment en ce qui concerne la protection du pouvoir d'achat des différentes couches populaires et des démunies en particulier. L'action gouvernementale doit être axée sur la proximité et répondre aux besoins sans cesse croissants d'une jeunesse qui aspire à un niveau de vie décent et formule des revendications sociales dont il faut tenir compte. Il faut donc attendre le texte de la déclaration gouvernementale pour voir les engagements du gouvernement et dans quelle mesure il compte les réaliser et les respecter.