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La Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc lance son cycle annuel de conférences Don de papier japonais "washi" pour la restauration des manuscrits anciens
La Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc (BNRM) a lancé, vendredi, un cycle de conférences visant à mettre en valeur les caractéristiques de la pensée philosophique marocaine. La conférence inaugurale de ce cycle sous le thème "civilisations et humanisme" dédiée au philosophe marocain Edmond Amran El Maleh, a été animée par le Pr. Ali Benmakhlouf qui a mis l'accent sur les thématiques abordées par le philosophe, sa vision, son approche intellectuelle et ses oeuvres. Le directeur de la BNRM, M. Driss Khrouz a souligné que cette conférence inaugurale constitue un prolongement de la pensée d'Edmond Amran El Maleh et un hommage à ce philosophe qui a légué sa bibliothèque personnelle, ses ¿uvres et sa collection d'art à la BNRM. Intervenant à cette occasion l'écrivain Driss Ksikes a expliqué que le Pr. Ali Benmakhlouf a une résonnance avec l'héritage d'Edmond Amran El Maleh parce qu'ils ont une relation particulière avec l'art, l'esthétique et l'éthique très présente chez El Maleh dans son rapport avec le monde. Dans une déclaration à la MAP, le Pr. Benmakhlouf a mis en avant que "le travail civilisationnel est un processus dans l'histoire de l'humanité. La civilisation suppose qu'on se place au niveau de l'échelle humaine et pas au niveau du groupe ethnique et que dans cette échelle humaine l'essentiel consiste à limiter les pratiques inhumaines et éviter l'emballement de la violence". Et d'ajouter que la civilisation comme notion inscrit en elle-même l'humanisme qui favorise la douceur et la civilité étroitement liées et constituant une forme de limitation de ce qui est inhumain et un vecteur de valeurs positives. Le Pr. Benmakhlouf a puisé dans la tradition arabo-musulmane (Ibn Khaldoun) et la tradition française (Montaigne) pour développer son approche relative à l'exigence de justice inscrite dans la notion même de civilisation. Le déni et le rejet de l'exigence de justice débouche sur ce qu'il qualifie de "malaise dans la civilisation". Plusieurs conférences sont programmées au cours du "cycle de conférences de la BNRM" qui s'étale sur une année et consacré aux philosophes et penseurs essentiellement marocains, tels que Mohamed Chafik, Abdallah Laroui, Mohammed Abed Al-Jabiri et Mohamed Arkoun. Par ailleurs, l'ambassadeur du Japon au Maroc, Toshinori Yanaiya a remis, récemment, au Directeur de la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc, Driss Khrouz quatre rouleaux de papier japonais "wash " qui seront utilisés pour la restauration des manuscrits anciens. Les 4 rouleaux de papier, mesurant 50cm de largeur et 21m de longueur offerts à la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc, ont une valeur d'environ 30 mille yens chacun (100 yens japonais =10,8 dhs environ), indique un communiqué de l'ambassade du Japon. Ce don a été rendu possible grâce à l'organisme japonais "World Paper Heritage Support Foundation Kamimori" qui a fourni ce papier en souhaitant contribuer à la restauration des manuscrits anciens du Maroc. La Fondation "Kamimori" espère renouveler le don afin de soutenir la Bibliothèque dans sa mission de préserver le patrimoine manuscrit du Maroc, ajoute le texte. A base de fibres naturelles et fabriqué traditionnellement au Japon, le papier washi a la particularité de conserver ses qualités pendant de très longues années. Utilisé pour la restauration des manuscrits anciens aussi bien au Maroc que dans les différents pays du monde, le papier "washi" est fabriqué à Kuroshio dans le comté de Hata, préfecture de Kochi, avec comme matière première une variété particulière et rare de plante appelée "kozo". Le gouvernement du Japon a contribué au développement de la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc notamment en octroyant un don d'équipements d'éclairage, de sonorisation et d'audiovisuel, ainsi que des dons de livres. La Bibliothèque, ayant déjà abrité à plusieurs reprises les manifestations culturelles japonaises au sein de son Auditorium, participe d'une manière importante au développement de la coopération culturelle entre le Maroc et le Japon. Le peuple et le gouvernement japonais souhaitent contribuer au développement culturel du Maroc et entendent poursuivre leur soutien pour la préservation des patrimoines culturels, précise-t-on de même source.