La Chambre des Représentants a élu son président, en la personne de M. Karim Ghellab, ancien ministre de l'Equipement et du Transport. Le groupe de M. Radi, ancien président de la Chambre, a cru nécessaire de signer avec fracas sa présence en tant qu'opposition, et ce, en soulevant la question de l'incompatibilité entre le poste de ministre qu'occupait M. Ghellab dans un gouvernement dont la mission a pris fin et qui ne fait que gérer les affaires courantes, d'une part, et la candidature pour occuper le perchoir, d'autre part. Le groupe de l'USFP est allé même jusqu'à se retirer de la séance de vote sous prétexte qu'il y a inconstitutionnalité au sujet de la question qu'il a soulevée. Une simple bulle d'air ! En effet, l'incompatibilité ne peut avoir un effet rétroactif car elle n'est considérée comme valable qu'une fois l'élection au poste de président de la Chambre est opérée. De ce fait, et avant l'élection, il s'agit du stade de la candidature et il n'y a pas, par conséquent, d'incompatibilité. D'ailleurs, une fois élu, M. Ghellab a présenté sa démission du poste ministériel, se conformant ainsi à la loi et respectant le principe de la séparation des pouvoirs, évitant de ce fait l'incompatibilité. L'élection de M. Ghellab s'est faite dans le respect des dispositions et principes de la Constitution. D'un autre côté, il est à remarquer que l'élection de M. Ghellab a eu lieu par 222 voix, sachant que les quatre partis constituant la majorité gouvernementale comptent ensemble 217 voix, les cinq voix restantes sont celles qui ont soutenu la majorité. Tous les députés de la majorité ont donc été présents et ont montré leur discipline et l'importance qu'ils accordent à leur présence et au vote qu'ils vont exprimer. Pour ce qui est de l'opposition, le candidat du RNI, qui a reçu l'appui du PAM, a été élu par 82 voix sur les 99 que comptent les deux partis. 17 députés ont cru bon de ne pas assister à la séance ou, du moins, n'ont pas participé au vote. Ça commence bien ! D'ailleurs, l'une des mesures urgentes qu'ils faut prendre, c'est de lutter contre l'absentéisme. Des sièges vides lors des séances des questions orales donnent une mauvaise image du Parlement auprès de l'opinion publique et poussent les citoyens à ne pas participer aux consultations électorales, car, pour les électeurs, pourquoi faut-il élire quelqu'un qui, non seulement ils ne le revoient jamais, mais, en plus, il n'assiste ni aux séances plénières ni aux travaux des commissions spécialisées ? Cette première réunion de la Chambre des Représentants a vu la présence de 320 députés sur les 395 que compte la Chambre basse, soit un total de 75 absents. Le mandat représentatif est un pacte entre l'élu et les citoyens. En tant que représentant de la Nation, il doit tenir ses engagements et respecter ses promesses. E s'absentant, il faillit à sa mission et viole les liens sacrés qu'il a tissés avec les électeurs qui lui ont fait confiance et l'ont chargé de les représenter au Parlement, de défendre leurs intérêts et de participer en leur nom à l'adoption des lois et au contrôle de l'action exécutive.