C'est ce qu'on appelle une exécution en règle. Pim Verbeeck le Hollandais appelé en juin 2010 pour prendre des destinées techniques à la F.R.M.F. n'a plus beaucoup d'avenir ici au Maroc. Quelque soit le résultat du match Maroc-Egypte (joué hier à Marrakech à 19h) les jours du coach des olympiques paraissent comptés. Les mêmes mécanismes qui avaient conduit au départ d'Henri Michel ou de Roger Lemerre se sont mis en place. Ça commence par des propos sur son salaire, soudain qualifié d'exorbitant, ensuite ce sont des membres fédéraux qui glissent quelques infos à des copains journalistes qui vont en faire leurs gros titre ravageurs. Enfin, il y aura la grosse caisse des émissions de radios où des consultants vont réclamer le départ de « celui qui a insulté le Maroc ». Mardi après-midi, Fakhredine (ex WAC) a fait le boulot de manière professionnelle. Il a « descendu » proprement le Hollandais. On n'était pas dans la xénophobie ou le racisme mais c'est tout juste. Le journaliste, conducteur de l'émission, s'est même écrié : « Qu'il s'en aille, tout de suite, on ne veut même pas qu'il s'asseye sur le banc de touche pour Maroc-Egypte, on a Ouarga qui est capable de faire le boulot pour le match de demi-finale, mais avant qu'il parte il faut qu'il nous rembourse l'argent qu'il a gagné chez nous ». Pim Verbeeck, plombé par la défaite contre le Sénégal et coupable d'un vilain geste de mauvaise humeur, indigne d'un éducateur, pour répondre aux insultes du public tangérois, ne méritait pas un tel traitement. Surtout en son absence. C'est méchant, populiste et surtout improductif. Un entraîneur engagé avec un contrat que lui a signé la FRMF doit être jugé par ses employeurs et sanctionné s'il ne respecte pas les objectifs de son contrat. Se déchaîner en cas de défaite mais lui embrasser les pieds en cas de victoire est une attitude peu noble. Il faudrait encore mûrir et rester zen. Mais ce n'est pas demain que l'on arrivera à cette attitude. L'émission où Pim a été descendu en flammes a été plébiscité et même un doyen sage et expérimenté comme Lino Bacco a cédé à l'ambiance en claironnant au téléphone à ceux qui félicitaient la station pour le « procès » Ver Beck « Ne vous en faites pas, on va continuer, on va encore s'en occuper ». C'est la curée, les amis, et tous les coups sont permis. Le plus drôle dans tout cela, c'est qu'une fois Pim limogé on refera pareil avec un autre qu'on encensera à son arrivé, qu'on confortera avec de beaux contrats et puis qu'on jettera à la rue quand il ne plaira plus. Les différents limogeages de tous les coachs étrangers ont coûté cher en argent (indemnités) et ont nui à l'image de marque du football national auprès de la FIFA (tous les coaches vont se plaindre auprès des commissions spécialisées). La rupture de contrat de Roger Lemerre avait, en 2009, coûté près de 5 millions de dirhams à la fédé de Ali Fassi Fihri à peine installé. Combien coûtera le renvoi de Ver Beck qui, parait-il aurait un contrat « blindé » ? C'est du délire. Au début, il faudrait faire gaffe… car si c'est pour crier au scandale, de cette manière, on peut se demander pourquoi on engage, à prix d'or, tous ces entraîneurs qui viennent au Maroc … Fleurs à l'arrivé et insultes au départ – ce serait comique si ce n'était pas grotesque et scandaleux.