Le chef du Hezbollah chiite libanais, Hassan Nasrallah, a affirmé jeudi soir que son parti ne créerait «pas de problème» au sujet du financement accordé mercredi par le gouvernement libanais au tribunal de l'ONU chargé de juger les assassins de Rafic Hariri. «Bien que nous demeurions opposés au tribunal, nous n'allons pas créer de problème car nous plaçons l'intérêt national au-dessus de tout», a déclaré M. Nasrallah lors d'un discours télévisé. Il a fait cette déclaration au lendemain de la décision du Premier ministre libanais, Najib Mikati, de verser, après plusieurs mois d'atermoiements, la contribution du Liban au financement du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), une décision saluée par Washington et Paris. Le puissant mouvement chiite armé avait à maintes reprises réclamé la fin de la coopération avec le TSL et refusé que le Liban verse sa contribution au tribunal qui enquête sur l'attentat ayant coûté la vie à l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005. Hassan Nasrallah a assuré ne pas s'être opposé à la décision de M. Mikati afin de ne pas menacer la stabilité du pays et risquer la chute du gouvernement. Cela ne signifie pas pour autant que son parti approuve la décision, a-t-il souligné, qualifiant le TSL de «tribunal américano-israélien, anti-constitutionnel, illégal, ayant des visées politiques». Il a indiqué que si Mikati avait soumis sa décision à un vote du gouvernement, le Hezbollah aurait voté contre. Les 32 millions de dollars ont été retirés d'un fonds rattaché au bureau du Premier ministre et réservé aux aides en cas d'urgence, une manoeuvre qui ne requière pas de vote au cabinet. Depuis sa création en 2007 par une résolution de l'ONU, le TSL est un sujet de discorde au Liban. Le Hezbollah, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, affirme qu'il ne remettra jamais les quatre accusés.