Le Premier ministre libanais désigné Najib Mikati, soutenu par le Hezbollah, a rencontré samedi matin le chef de l'Etat Michel Sleimane pour lui rendre compte de ses entretiens avec les forces politiques du pays. M. Mikati, qui s'est refusé à tout commentaire à la sortie de cet entretien de 55 minutes, va continuer au cours des prochains jours ses tractations en vue de la formation du nouveau cabinet. Selon une source proche du nouveau Premier ministre, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat, "la nouvelle équipe devrait compter de 24 à 30 ministres, avec des politiques et des technocrates". "M. Mikati veut que cela soit rapide, mais pas précipité", a ajouté la même source. "Les contacts vont se poursuivre avec tous les partis afin d'obtenir une participation maximum au gouvernement". La désignation mardi de M. Mikati a suivi la chute le 12 janvier du gouvernement de Saad Hariri, provoquée par la démission des ministres du camp du Hezbollah, qui exigeait que M. Hariri désavoue le Tribunal spécial sur le Liban (TSL), chargé d'identifier et de juger les suspects de l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri. Le Hezbollah s'attend à être mis en cause dans l'acte d'accusation du TSL et accuse le tribunal d'être instrumentalisé par Israël et les Etats-Unis. La coalition de M. Hariri, qui exige un engagement clair en faveur de la coopération du Liban avec le TSL, a pour l'instant affirmé qu'elle ne participerait pas au futur cabinet de M. Mikati.