Près de 13,5 millions d'électeurs se rendront vendredi aux urnes pour élire 395 députés à la Chambre des représentants dans le cadre des premières élections législatives à être organisées au Maroc après l'adoption de la nouvelle Constitution. Lancée le 12 novembre, la campagne électorale relative à ce scrutin s'est déroulée dans des conditions normales et dans un climat de mobilisation et d'enthousiasme sous l'encadrement des partis politiques et leurs candidats et ce, dans les différentes préfectures et provinces du Royaume. Les différentes formations politiques en lice, ont tenu, depuis le début de la campagne, plus de 9.500 activités, ayant drainé plus de 608.000 participants, soit une moyenne de plus de 55.200 participants par jour. Dans ce cadre, huit partis politiques, sur les 31 qui participent à cette échéance électorale, ont mobilisé 75 pc du total des participants au niveau national. Quelque 52 pc des participants à ces activités ont été enregistrés en milieu rural et 48 pc en milieu urbain. Le nombre total des listes de candidature déposées au titre des 92 circonscriptions électorales locales s'élève à 1.546 comportant 5.392 candidats et candidates, soit une moyenne nationale de près de 17 listes de candidature par circonscription locale. Pour ce qui est des candidatures présentées au titre de la circonscription électorale nationale, un total de 19 listes a été enregistré comportant 1.710 candidatures, dont 1.140 candidates et 570 jeunes candidats. Quant aux candidats sans appartenance politique, deux listes locales ont été présentées. Au sujet de la participation féminine au niveau local, on a enregistré 484 candidates au niveau des circonscriptions électorales locales, soit un taux de près de 9 pc. Soixante-quatre (64) femmes appartenant à différentes formations politiques sont des têtes de liste dans les circonscriptions électorales locales. Concernant la répartition des mandataires de liste par tranche d'âge, 36,03 pc sont âgés de moins de 45 ans, 36,16 pc sont âgés entre 45 et 55 ans tandis que 27,81 pc ont plus de 55 ans. S'agissant de la répartition des mandataires des listes locales selon leur niveau d'instruction, il en ressort que 59,43 pc d'entre eux ont un niveau d'enseignement supérieur et que 29,91 pc ont un niveau secondaire. Concernant le taux de couverture des circonscriptions électorales locales par des partis politiques, on relève que 8 partis ont pu présenter des listes de candidature dans 80 circonscriptions électorales locales ou plus, alors que 6 autres formations politiques couvrent entre 49 et 79 circonscriptions électorales. Pour les partis restants, ils ont présenté des candidatures dans moins de la moitié des circonscriptions électorales locales. La campagne électorale a mis en compétition plus de 30 partis qui ont tenu meetings et rencontres, et eu recours à des émissions radiotélévisées et Internet pour séduire les 13.475.435 électeurs, dont 54,9 pc d'hommes et 45,10 pc de femmes. L'Etat a, par ailleurs, débloqué une enveloppe de 220 millions de dirhams destinée au financement de la campagne électorale menée par les partis participant à ces échéances et qui ont utilisé 33 symboles au total afin de permettre à l'électeur, particulièrement l'analphabète, de reconnaître facilement le parti de son choix. Les partis politiques ont bénéficié lors de cette campagne électorale de temps d'antenne des médias audiovisuels publics (radio nationale, radio amazighe, les chaîne Al Oula, 2M et Medi1 TV) selon des critères objectifs. L'Agence Maghreb Arabe Presse (MAP) a mis en place en son siège un centre de presse international dans le cadre de la mobilisation de ses moyens humains et logistiques en vue d'assurer plein succès au scrutin décisif du 25 novembre. L'agence a mis aussi à la disposition des journalistes, gratuitement son service d'information en langues arabe, française, anglaise et espagnole et son dossier spécial «élections 2011» mis en ligne sur son portail. Le gouvernement a, pour sa part, pris une série de mesures préventives dont la mise en place d'une commission centrale de suivi au ministère de l'Intérieur, la mise en service d'une permanence tout le long de la semaine aux sièges des autorités locales pour recevoir les plaintes relatives aux infractions électorales tout en mobilisant les services de sûreté chargés de lutter contre les dépassements. Le gouvernement avait mis l'accent sur l'importance du respect de la loi, de la mise en oeuvre effective des mécanismes de moralisation de l'action politique, de la garantie des conditions de la concurrence électorale libre, de l'égalité entre les différentes formations politiques, et de la lutte contre toutes les infractions et l'usage de l'argent et l'achat des voix des électeurs. Dans le cadre de l'accompagnement de ces échéances par la société civile, le collectif associatif d'observation des élections a pu mobiliser quelque 3.200 observateurs pour suivre l'opération électorale au niveau des différentes régions du Royaume. Ces observateurs représentent 75 pc de l'ensemble de ceux agréés par la commission d'accréditation du conseil national des droits de l'Homme (CNDH) et qui appartiennent à 16 associations. Le Collectif associatif couvre environ 15 pc des bureaux de vote répartis sur l'ensemble du territoire du Royaume, ce qui dépasse de loin les normes en la matière et lui permettra de généraliser l'observation à l'échelle nationale. Le CNDH a, de son côté, assuré qu'il participera à l'observation des élections législatives du 25 novembre conformément à ses prérogatives en matière de consolidation de la démocratie fixées par le dahir portant sa création. Cette opération d'observation a pour objectifs de s'assurer du bon déroulement du processus électoral dans ses différentes étapes, de s'arrêter sur les éventuels dysfonctionnements et irrégularités qui peuvent entacher cette opération électorale, et d'adopter des recommandations et des propositions de manière à contribuer au développement du système institutionnel, législatif et réglementaire, asseoir les pratiques démocratiques et consolider l'Etat de droit. Dans ce cadre, le CNDH a mobilisé 234 observateurs qui couvrent les 16 régions du Royaume avec une moyenne de 15 observateurs par régions, auxquels s'ajoutent 15 coordinateurs nationaux et 13 coordinateurs adjoints. Le Conseil a aussi mis en place une cellule centrale qui collecte les informations reçues des observateurs grâce à une plateforme informatique qui permet à ces derniers d'intégrer directement leurs données et observations, de manière à permettre à la cellule centrale de suivre d'une manière instantanée les différentes étapes de l'observation des élections. Par ailleurs et pour permettre à l'ensemble des citoyens d'accomplir leur devoir national, le ministère de la modernisation des secteurs publics a annoncé que les cadres, fonctionnaires et agents de l'administration publique, des établissements publics et des collectivités locales bénéficieront des facilités nécessaires pour qu'ils puissent participer aux élections législatives du 25 novembre. Le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle a, pour sa part, invité tous les employeurs des entreprises et établissements du secteur privé à accorder aux salariés des heures rémunérées afin qu'ils puissent se rendre aux bureaux de vote. La balle est désormais dans le camp des citoyens appelés aujourd'hui à participer massivement à cette étape majeure de l'histoire du Maroc nouveau, à donner corps aux dispositions de la nouvelle constitution, et à insuffler une nouvelle dynamique à la vie politique nationale.