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22 Novembre, Journée nationale de lutte contre le cancer Association Lalla Salma de lutte contre le cancer
Les cancers au Maroc : Etat des lieux, réalisations et Plan national de prévention et du contrôle du cancer
Le dépistage précoce équivaut à une prévalence de moins de 40 % de cancers Six ans après la création de l'ALSLC par SA Royale la princesse Lalla Salma, l'état des lieux sur les cancers au Maroc ainsi que le Plan National de prévention et de contrôle du cancer ont été présentés mardi, lors d'une conférence de presse à Rabat. L'association a, depuis 2005, insufflé un vent d'espoir à la lutte contre ce fléau et a permis le changement de perception des cancers au Maroc et une prise en charge structurée. Lors de la conférence de presse, Mme Latifa El Abida, Secrétaire Général de l'Association Lalla Salma a parlé de la date historique du 22 novembre 2005, laquelle a donné naissance à une journée nationale, commémorative de l'événement mais et qui se veut enrichissante de part les informations recueillies tout au long de l'année sur les acquis du travail acharné sur le terrain, le fruit des campagnes de sensibilisation, des études de recherche, effectuées au niveau régional et national, le compte à rebours des statistiques évaluatives recelées, mais aussi des aspirations et des défis à relever. C'est un réel problème de santé publique, a assuré Pr. Abdellatif Benider, Directeur du Centre d'Oncologie de Casablanca, CHU Ibn Rochd, que ce soit au niveau international ou national, avec 30 000 nouveaux cas diagnostiqués par an. Si avant 2005, les données chiffrées étaient limitées aux centres hospitaliers, actuellement, les statistiques sont réelles, compte tenu de l'existence du Registre des Cancers de la Région du Grand Casablanca, un document de référence qui présente les données sur les cancers, de 11% de la population totale du Maroc, soit 1/5 de la population urbaine totale du pays. Les statistiques chiffrent 2 millions de cancéreux dans le monde et 7,6 millions de décès par an dont le trois quart dans les pays en voix de développement. Des incidences qui vont doubler entre 2000 et 2020, touchant pour la plupart les tranches d'âge entre 50 et 69 ans en ce qui concerne les hommes et les femmes entre 40 et 59 ans. Avec en tête de liste pour les femmes, le cancer du sein : 36,12%, le col utérin: 12,82%, la thyroïde: 5,29% et 4,95% pour le cancer de l'ovaire. Pour ce qui est des hommes, le cancer du poumon prend le dessus: 23,75%, celui de la prostate: 8,25%, le cancer du lymphome: 6,12% et le cancer du larynx: 5,59%. Pour ce qui est des cancers chez l'enfant, il est en baisse: 3,2%. La situation étant gravissime, il était impératif de privilégier surtout les créneaux prévention et dépistage précoce, à même de réduire les risques d'atteinte de cancers. Et qui dit réduction des cancers dit prévention contre les facteurs de risque. A savoir, le tabagisme, l'alcoolisme, l'obésité ou surcharge pondérale, la sédentarité, la consommation insuffisante de fruits et légumes, les infections La prévention contre le tabagisme a donné ses fruits au niveau des établissements scolaires à travers des programmes structurants permanents annuels où il fallait prévenir et lutter contre la première cigarette. Le tabagisme étant responsable de 30% de tous les cancers, a affirmé Dr ; Rachid Bekkali, Directeur Exécutif de l'ALSC. Dans les clubs santé créés à cet effet ciblant 1203 collèges et lycées, 1 795 000 élèves ont été touchés. Côté évaluation, on parle d'une prévalence du tabagisme en régression, passant de 3,2% en 2007 à 2% en 2010. La stratégie nationale de lutte contre les cancers est étalée sur 10 ans, elle a été développée grâce au partenariat avec des organismes nationaux et internationaux, des mécènes, la société civile... L'association Lalla Salma en étant le catalyseur grâce au leadership de SA Royale lalla Salma. Outre la prévention et le diagnostic, la prise en charge thérapeutique est un volet assuré par l'association pour les nécessiteux, compte tenu des prix exorbitants des médicaments et des traitements lourds de la chimiothérapie. La stratégie a permis la décentralisation des structures de prise en charge et la création de plus de centres publics. Pour ce qui est des personnes atteintes de cancers et leurs familles, il a fallu installer, près des centres hospitaliers des « Maisons de vie », une approche solidaire pour héberger ces personnes. Les principales réalisations, côté prévention est l'acquisition de plus d'accélérateurs, avec l'espoir d'en avoir 1 pour 30 000, de faire le dépistage d'au moins 50% des habitants, d'avoir plus de centres de détection précoce (il en existe 6 fonctionnels jusqu'ici) et de prendre en charge 100% de patients. Aussi est-il prévu de vacciner toutes les filles de 11 ans contre le cancer du col de l'utérus à l'horizon 2012. Pour ce qui est de la prise en charge, le nombre de centres d'oncologie publics est passé de 3 en 2005 à 7 en 2011, le nombre de spécialistes a triplé, un premier service de médecine nucléaire a été créé à l'hôpital Ibn Rochd ainsi que des unités de radiologie avec des accélérateurs (24 actuellement). Pour ce qui est des enfants, le centre d'oncologie pédiatrique a pu réaliser en 2010, 6 greffes de moelle osseuse et deux premières allogreffes au Maroc ; une opportunité, compte tenu du prix de ces greffes à l'étranger. Ont été également mis en place des unités dédiées à la chimiothérapie ambulatoire et la création d'un fonds nationale pour les nécessiteux. M. Bruno Perrussel, Directeur Général de l'Agence Shems a parlé des 3 campagnes de sensibilisation au niveau national et qui ont permis le changement des mentalités et le sentiment d'angoisse face au terme «cancer», le changement d'attitude de la famille envers les malades Les 78 mesures du Plan National de Prévention et du contrôle du Cancer, 2010-2019, ont été explicitées à travers la présentation de Dr Omar El Menzhi, Directeur de l'Epidémiologie et de lutte contre les maladies (Ministère de la Santé). Lancé en mars 2010, ce plan comprend, comme axes stratégiques, la prévention, la détection précoce, l'adoption du mode de vie sain, la prise en charge diagnostique et thérapeutique, le volet législatif, les soins palliatifs et les mesures d'accompagnement. Jusqu'ici, dit-il, 69 mesures ont été initiées avec 80% de mesures réalisées. La priorité a été accordée au développement des instruments et outils de base nécessaires. Le créneau prévention englobe 7% de son budget global, avec plus de 35 % dans la lutte contre le tabagisme, lequel a actuellement son guide national de sevrage. Le programme cible la prévention, la lutte contre la consommation de l'alcool, la prévention des infections qui induisent certains cancers :Hépatite B et C, des programmes de vaccination contre les virus HPV, la lutte contre les contaminants du sol, la protection des expositions aux rayonnements électromagnétiques, la pollution atmosphérique , le développement de la législative relative aux risques liés à l'environnement, la création de l'office national de la sécurité des produits alimentaires, le développement de la recherche en matière de prévention des cancers Bouteina BENNANI