Le professeur Farid EL BACHA, professeur universitaire, a été membre du secrétariat général du conseil national de la jeunesse et de l'avenir, chargé notamment des relations avec les organisations de jeunesse de 1990 à 2000. Il est actuellement président délégué de l'association Ribat Al Fath pour le développement durable et président fondateur de nombreuses associations oeuvrant dans le domaine juridique et social. Intervenant lors d'une conférence récemment tenue à Rabat au siège de l'association Ribat Al Fath pour le développement durable et consacrée à la nouvelle constitution du Royaume, le professeur EL BACHA a mis en exergue les avancées en matière de société civile et d'insertion des jeunes. Il a ainsi précisé que la constitution consacre le principe de la liberté de constitution et d'exercice des associations de la société civile et des ONG qui ne pourront être dissoutes que par une décision de justice. Il a mis l'accent sur l'approche de démocratie participative et l'importance accordée à la société civile dans sa contribution à l'élaboration, la mise en œuvre et l'évaluation des décisions et projets des institutions élues et des pouvoirs publics. Le professeur v a noté l'innovation majeure qui consiste à l'institutionnalisation et l'organisation de cette contribution avec en contrepartie une exigence de fonctionnement démocratique des ONG. Autre innovation majeure selon le conférencier: le fait que les pouvoirs publics oeuvrent à la création d'instances de concertation, en vue d'associer les différents acteurs sociaux à l'élaboration, la mise en oeuvre et l'évaluation des politiques publiques et à la constitutionnalisation de cette initiative. Le professeur Farid EL BACHA a montré comment ces avancées traduisent la doctrine du Souverain qui, à maintes reprises, a insisté sur l'idée essentielle que quelle que soit la légitimité de la démocratie représentative classique, elle devait être confortée et complétée par la démocratie participative moderne. L'objectif est de mettre à contribution toutes les compétences et expertises nationales et régionales et se prévaloir de la société civile agissante et des forces vives de la nation, toutes tendances et sensibilités confondues. En matière d'insertion des jeunes, le professeur Farid EL BACHA a analysé l'innovation ayant consisté à créer et constitutionnaliser un conseil de la jeunesse et de l'action associative en tant qu' instance consultative dans les domaines de la protection de la jeunesse et de la promotion de la vie associative. La constitution confie à ce conseil la mission d'étudier et de suivre les questions intéressant ces domaines et de formuler des propositions sur tout sujet d'ordre économique, social et culturel intéressant directement les jeunes et l'action associative, ainsi que le développement des énergies créatives de la jeunesse, et leur incitation à la participation à la vie nationale, dans un esprit de citoyenneté responsable. Les espaces de concertation et de représentation institutionnalisés des jeunes faisaient cruellement défaut et la création du conseil supérieur de la jeunesse va permettre aux jeunes d'avoir un espace de dialogue et de concertation qui leur permettra, dans la sérénité, de porter aux pouvoirs publics leurs attentes et revendications. Cette création a été confortée et appuyée, dira le professeur EL BACHA, par des obligations précises pesant sur les autorités publiques quant à la participation de la jeunesse au développement social, économique, culturel et politique du pays et à leur insertion dans la vie active et socio culturelle.