Le chef du puissant Hezbollah libanais a exclu samedi l'arrestation de quatre suspects de son mouvement cités dans les mandats d'arrêt du TSL, qualifiant ces mandats d'agression contre son mouvement chiite. Dans un discours de plus d'une heure retransmis en direct par la télévision du Hezbollah, Al-Manar, Hassan Nasrallah a écarté toute possibilité de nouvelle guerre civile ou d'affrontements entre musulmans sunnites et chiites, alors que l'acte d'accusation faisait craindre une résurgence des violences. "l'objectif du TSL est de semer la discorde entre Libanais mais il n'y aura ni affrontements entre sunnites et chiites ni guerre civile". Le chef du Hezbollah a prévenu que les autorités libanaises, qui disposent de 30 jours pour interpeller les personnes visées par les mandats, ne seraient pas en mesure d'arrêter les quatre suspects désignés par le TSL. "Aucune force ne pourra arrêter ceux qui sont mentionnés dans l'acte d'accusation (...). Il ne sera pas possible de les arrêter ni dans 30 jours, ni dans 30 ans, ni dans 300 ans", a dit M. Nasrallah, en réagissant à ce premier acte d'accusation du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) créé en 2007. "Ce tribunal est pour nous un pur produit israélo-américain. Sur cette base-là, nous rejetons ce tribunal et tous les verdicts et les accusations nuls et non avenus qui en émanent", a-t-il poursuivi, dénonçant une enquête "truquée" et des enquêteurs "corrompus et hostiles" au Hezbollah. "Les choses iront jusqu'au procès par contumace, le verdict est déjà prêt", a dit le chef du Hezbollah, qui a enjoint le camp du 14 Mars de Saad Hariri, de ne pas faire porter au gouvernement Mikati plus qu'il ne peut assumer.