L'expérience du Maroc en matière d'approche genre et de justice transitionnelle a été mise en exergue lors d'une conférence internationale sur «Les femmes et la transition démocratique dans les pays arabes» dont les travaux ont été clôturés dimanche à Tunis. S'exprimant à cette occasion, Mohamed Chafiki, directeur des études et des prévisions financières au ministère de l'Economie et des finances, a mis l'accent sur le développement remarquable qu'a connu le Royaume en matière d'intégration de la dimension genre dans le budget de l'Etat, estimant que l'expérience du Maroc dans ce domaine est pionnière aux niveaux régional et international. M. Chafiki a expliqué que la prise de conscience de l'importance de l'intégration genre dans les politiques publiques de l'Etat au Maroc est le fruit d'un combat d'un mouvement social démocratique où la contribution des femmes a été déterminante. Il a, aussi, mis en relief les réformes du système législatif marocain visant à concrétiser les acquis au niveau des lois, des institutions et de la politique publique de l'Etat, insistant, à cet égard, sur les différentes mesures prises par le Maroc pour consacrer les droits de la femme, protéger les acquis qu'elle a réalisés, notamment la réforme du code de la famille, le lancement de l'initiative nationale pour le développement humain (INDH) et la fixation d'un quota réservé aux femmes aux élections législatives. Par ailleurs, M. Chafiki a souligné que le projet de la nouvelle constitution annoncé par SM le Roi Mohammed VI vient consacrer l'égalité entre l'homme et la femme. Pour sa part, Mme Naima Benouakrim, conseillère chargée du Genre social au cabinet du ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle, a évoqué notamment les caractéristiques de l'expérience de l'Instance équité et réconciliation ainsi que ses recommandations qui ont constitué une «feuille de route» pour l'Etat marocain dans le domaine des réformes dans le sens de l'édification de l'Etat de droit. Après avoir insisté sur l'importance de la participation du mouvement féminin à l'instauration du projet sociétal démocratique moderniste qui se cristallise au Maroc, elle a estimé que l'adhésion des associations féminines à cette dynamique est de nature à contribuer effectivement à traiter les phénomènes de violence, de violation des droits de l'homme dont les femmes sont victimes et à reconnaître les dispositions adoptées pour dévoiler la vérité. Dans son intervention, Mme Aicha Ait Mohand, de l'association démocratique des femmes du Maroc, a, de son côté, a mis en exergue la lutte du mouvement féministe marocain pour constitutionnaliser l'égalité entre les hommes et les femmes. Après avoir évoqué la richesse et la diversité du mouvement, elle a déclaré que le mouvement féministe a accompagné les différentes étapes de la transition démocratique au Maroc depuis les années 90, à travers ses revendications concernant, notamment l'égalité entre l'homme et la femme et la participation des femmes à la vie politique. Mme Ait Mohand a indiqué qu'au lendemain du discours Royal adressé par SM le Roi Mohammed VI, le 9 mars 2011, à la Nation, le mouvement féministe marocain a mis en place une structure de coordination : Printemps féministe pour la démocratie et l'égalité au Maroc qui a élaboré des propositions qu'elle a présentées à la Commission chargée de la révision de la constitution. Dans le cadre de la conférence internationale sur «Les femmes et la transition démocratique dans les pays arabes», qui a duré 3 jours, les débats ont, notamment porté sur les moyens de promouvoir les droits des femmes à l'aune des mutations que connaît le monde arabe et les moyens de soutenir la présence de la femme à la vie politique arabe. Parmi les personnalités ayant participé à la conférence internationale, figuraient, notamment une pléiade de chercheurs, d'experts, de représentants de la société civile, d'associations féminines dans plusieurs pays arabes, la secrétaire générale adjointe des Nations Unies et directrice exécutive de l'ONU femmes, Mme Michelle Bachelet, des représentants de nombreuses organisations internationales et régionales ayant pour objectifs de défendre les droits des femmes et d'encourager leur participation à la vie politique.