Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a réitéré mardi que la France et ses partenaires au Conseil de sécurité étaient prêts à risquer un veto de la Russie sur leur projet de résolution condamnant la violence en Syrie. "La répression ne cesse de s'aggraver et les massacres d'augmenter. Pour nous il serait inconcevable que les Nations unies restent silencieuses face à une telle situation", a-t-il dit lors d'un point de presse. Le projet de résolution a été rédigé par la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Portugal. Il condamne la violence du régime du président Bachar al-Assad et lui demande d'ouvrir les villes syriennes à des équipes humanitaires. "Nous travaillons donc avec nos amis britanniques et quelques autres à réunir une majorité aussi large que possible au Conseil de sécurité et je pense qu'il faudra alors aller au vote de façon que chacun puisse prendre ses responsabilités", a-t-il dit. M. Juppé a expliqué que la mise au vote du projet de résolution était "une question de jours, peut-être d'heures". "Le projet de résolution est assez clair, à chacun ensuite de prendre ses responsabilités", a-t-il dit. Il a assuré que cette position était aussi celle de la Grande-Bretagne et d'autres pays soutenant la résolution. "Et je pense que (la secrétaire d'Etat américaine) Hillary Clinton était sur la même ligne", a-t-il dit. M. Juppé avait déjà souligné à cette occasion que la France et d'autres puissances occidentales sont désormais prêtes à risquer un veto de la Russie sur leur projet de résolution condamnant la violence en Syrie. Les réformes ou le départ Le président syrien Bachar al-Assad doit "faire des réformes ou partir", a déclaré mardi le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague en commentant la répression en Syrie devant le Parlement. "Le président Assad est en train de perdre sa légitimité, il devrait faire des réformes ou partir", a tranché le ministre, haussant le ton après les derniers affrontements sanglants à Jisr al-Choughour (nord-ouest). Auparavant, M. Hague avait évoqué le projet de résolution que la Grande-Bretagne s'efforce de déposer au conseil de sécurité de l'ONU, pour notamment "condamner la répression en Syrie, demander au gouvernement syrien de répondre aux revendications légitimes des Syriens, relâcher tous les prisonniers d'opinion, lever les restrictions sur les médias et sur l'internet". Londres tente "de persuader d'autres pays que le Conseil de sécurité a le devoir de s'exprimer", a-t-il dit. Des transports de troupes faisaient route mardi vers Jisr al-Choughour en proie à des manifestations hostiles au régime et à des violences meurtrières, faisant craindre une répression encore plus brutale, selon des militants des droits de l'homme. Plus de 1.100 civils, dont des dizaines d'enfants, ont été tués depuis le début du mouvement de contestation contre le régime, selon les organisations non-gouvernementales syriennes. .