Maintenant que le rideau pourpre est tombé sur Mawa, après une semaine d'effervescence entre rythmes africains et cadences indiennes, comment se passeront les nuits de juin et juillet avant les veillées ramadanesques qui nous attendent au mois d'août ? Rabat, et tout le Maroc qui a suivi, à travers ses chaînes, Sakhira, Papa Wemba et Amro Diab, va retrouver son rythme habituel où les jeunes et moins jeunes n'auront plus rien à se mettre sous la dent, dans une ville où il n'y aura plus le récital de la cigale chassée par une circulation incontrôlée mais pas incontrôlable. Durant une semaine, on a vu des familles et un public jeune bon enfant, sortir tous les soirs comme dans une ville digne de ce nom. Une ambiance qui n'avait rien à envier aux grands festivals de la planète, de Juan - les – Pins à Marcillac en passant par Tabarka qui n'a pas été interrompue par le plus célèbre printemps de tous les temps. En France et en Espagne, pour ne parler que des voisins, c'est Mawazine chaque soir, au bord de La Loire ou au bord du Rhin et de la Tamise. Chaque soir. stop. Route côtière, route meurtrière, en particulier le week-end et surtout le dimanche où les automobilistes se croient sur une autoroute qui flaire « el moute ». Les riverains qui traversent cette route où personne ne s'arrête pour laisser passer des vieux ou un père de famille conduisant son fils sur une chaise roulante, le font toujours avec la peur au ventre. Pourtant, ce n'est ni le périphérique ni la ceinture maléfique de Rabat. Comme le projet de la corniche de la boniche n'a pas pris forme, les chauffards et les chauffardes - le poteau renversé par la dame qui ne joue certainement pas aux dames, est toujours allongé derrière la station de la Redal où viennent uriner les passants – continuent à rouler à toute allure comme sur l'A7 ou l'autoroute de Khémisset. L'enfant écrasé par une 4x4 est toujours dans les mémoires des riverains. Et tant d'autres morts, du club des Oudayas à Hay El Menzah en passant par Douar El Askar et le Borj défiguré par les constructions sauvages qui veulent coller au décor du rivage. stop. Au Forum de la ville tenu le 22 mai, le maire Fathallah Oualalou, qui ne chante pas « Aouma loulou », a jugé que le statut actuel de Rabat, comme capitale du Royaume, est insuffisant sans pour autant donner des précisions. En ajoutant que la ville doit assumer d'autres fonctions puisqu'elle a les moyens d'y parvenir. Une phraséologie qui a laissé des participants sur leur faim. Il y a des années, du temps des élections fabriquées à la chaîne, le maire parlait de la cherté de l'oignon dans son meeting au cinéma Royal, aujourd'hui il ne parle plus d'oignon ni de courgettes – c'est fait pour les troublions et les faiseurs de gazettes – mais de plan futuriste pour s'en sortir à moindres frais. Parole, parole… stop. L'arroseur arrosé. Ceux qui ont donné la parole aux jeunes lors des Assises de la Jeunesse ont entendu des mûres et des pas mûres à Bouzkina qui attend toujours la visite de Bouteflika, avec sa plage de rêve et ses services « minicibo » sans grève. En tous les cas, les discours de la génération Twenty Fébraïre ne sont pas tombés dans les oreilles des sourds. En effet, on a noté une dizaine d'accords-cadres de partenariat relatifs, entre autres, à l'accès aux soins pour les étudiants et à l'emploi pour les jeunes diplômés habillés en « romé » et qui font plus parler d'eux que les travailleurs de Jerrada ou les contractuels de Khouribga dont les enfants réclament un emploi stable loin des étables des « zribates » sous-équipées. stop. Pendant que des décideurs ont du mal à faire taire leurs détracteurs, le trust dont les chiffres donnent parfois la « dokha » soignent ses administrateurs. Pas moins de 1,2 million de DH. C'est le montant fixé par l'Assemblée générale d'Addoha comme jetons de présence au titre de l'exercice 2011. La répartition de ce montant rémunérant des administrateurs pour leur présence aux diverses réunions des organes de décision du promoteur sera effectuée par le Conseil d'administration. Conclusion : ça bouge partout, même là où on ne s'y attendait pas. Enfin, pas trop… stop. On ne sait plus à quoi s'en tenir avec toutes ces prévisions rodéo qui peuvent se tromper comme parfois le bulletin météo. Tantôt le «Financial Times », journal économique sans histoires drôles de notre monde fou fou, nous prédit une situation délicate avec l'aggravation du déficit budgétaire qui vient en aide aux bien portants comme aux grabataires, tantôt c'est la FAO qui nous caresse dans le sens du poil avec des chiffres réconfortants. En effet, la FAO a annoncé en milieu de semaine dernière que le Royaume devrait sensiblement porter en hausse ses récoltes de blé et d'orge, à hauteur de 21% plus précisément, au titre de la campagne courante. La récolte en blé est attendue en progression de volume pour s'établir à près de 6 millions de tonnes métriques, et 3 millions de tonnes pour l'orge. Le Maroc devrait ainsi considérablement réduire ses importations sur le même exercice, d'après les prévisions de la FAO. Enfin, il est regrettable de voir des éditorialistes mutualistes prendre comme argent comptant les pamphlets du Financial Times ou de la Tribune des Fosses sans tenter de porter un regard, nous ne dirons pas nationaliste – c'est l'overdose à la télé – mais au moins un regard motivé et responsable. Avant de prendre au pied de la lettre les conclusions hâtives sur les dépenses imprévues – prévoir c'est pleuvoir, disait le Maréchal – engagées dans le cadre de l'atténuation des tensions sociales qui planeront jusqu'à la fin du siècle et au-delà… stop. A Madrid où les manifestants ont été tabassés comme à Béni Makkada ou sur l'avenue Mohammed V où les consignes ont été reçues 5 sur 5, avec quand même un excès de zèle qui a donné à certains des ailes, on a entendu sur la place de la Puerta del Sol des mécontents rouspéter contre la diminution du salaire, nouvelle coqueluche des patrons qui n'était pas encore inscrite dans leurs prérogatives qui bloquent toutes les bonnes initiatives. A Rabat, un vendeur de voitures dont les ventes sont en déconfiture bloque les salaires depuis des années, alors qu'il ne cesse d'importer des motos rococo et des cabriolets olé olé. Tandis que Piklbatros a tout chamboulé en créant une frustration chez ses cadres à Fès où elle veut réduire les salaires. Ce que nos amis investisseurs ne savent pas, c'est qu'il suffit d'une décision irréfléchie pour que ça se répercute sur le travail, en ces temps. Sharm El Scheïkh n'est pas Oulad Cheïkh. Il faut réviser ses plans pour rester dans la course de premier plan. stop. Concombres d'Espagne contaminés qui menacent la santé des minets comme celle du baby-boom. Plus de peur que de mal, disent certains pendant que d'autres ajoutent que ces concombres espagnols menacent les récoltes ibériques. En tous les cas, certains cultivateurs dans le Gharb ou à Massa ne diront pas : « khiar », à nous les marchés de France et Navarre, l'Hexagone étant le premier client du pays de Zapatero qui a dit aux porteurs de slogans de la place de la Puerta del Sol mi corazon : « Si j'avais votre âge, je ferai de même ». stop. Les Marocains, comme des millions de terriens, regardent tout. Et arriva ce qui devait arriver. Dans le cadre de notre coin « Nos lecteurs ont bonne mémoire », rappelons que les chroniqueurs Eric Zemmour qui n'a jamais vu Sidi Bennour ou Gueltat Zemmour ainsi qu' Eric Naulleau, souvent dans l'eau de la tête au pied, ont été virés de l'émission « On est pas couché » de Laurent Ruquier qui devrait lui aussi les suivre puisqu'il n'a jamais ramené à l'ordre Zemmour accusé de racisme – voir les centaines d'internautes en colère contre cette tête de grenouille sur Facebook. En fait, ce n'est pas de gaîté de cœur que nous avons critiqué ces deux moussaillons au service du service public, soi-disant, pour leur position fatigante à la longue. Ce n'est que justice, ces deux énergumènes recrutés par Madame sans gêne énervaient des millions de téléspectateurs de Knok-le-Zoute à Beyrouth. Car France 2 ou France 24 ne sont plus une affaire franco-française. Elle sont regardées par le monde entier. stop.