Le « roi de la rumba congolaise » a été condamné à 30 mois de prison dont 26 avec sursis pour avoir facilité l'immigration clandestine de faux-musiciens. Mais, il ne retournera pas en prison, ayant déjà effectué une détention provisoire de quatre mois. Papa Wemba porté à bout de bras et sous les vivas, c'est une ambiance digne d'une sortie de concert qui a suivi l'annonce du verdict ce mardi au Tribunal de Bobigny. « Je suis de nouveau un homme libre. Mon art était au parking, il va reprendre le dessus », a déclaré le roi de la rumba zaïroise et ambassadeur de la SAPE, la très branchée « Société des ambianceurs et des personnes élégantes » devant près de 150 de ses fans. Des sympathisants enroulés dans des écharpes à l'effigie de leur idole, carrés de soie rouges, jaunes, roses distribués par les proches de l'artiste avant l'audience, et sur lesquels était imprimée l'affiche de « la nuit du Congo et d'Afrique. » Une allusion en couleurs au concert du 31 décembre 2001 à Bercy qui a tout déclenché. C'est à partir de cette date en effet que les agents de l'aéroport de Roissy ont découvert le pot au rose. Des douaniers français surpris de voir débarquer des musiciens sans tambours ni trompettes et sans bagages, tous censés accompagner la star dans ses tournées. Vedette internationale depuis ses enregistrements avec Peter Gabriel, Papa Wemba de son vrai nom Shungu Wembadio Pene Kikumba est donc aujourd'hui reconnu coupable par le tribunal d'avoir organisé une filière d'immigration clandestine de plus d'une centaine de personnes entre le Congo-Kinshasa et l'Europe. Le musicien a dû d'ailleurs reconnaître une partie des faits lors des auditions, tant les preuves apportées par l'enquête sont accablantes. Les écoutes téléphoniques lues par le juge le premier jour du procès ont ainsi démontré que l'artiste fixait directement avec ses intermédiaires en RDC le prix des « voyages » pour chacun des « faux musiciens » (3 000 dollars par personne à la fin 2002, puis 4 500 dollars à la fin 2003.)