Mohamed Saâd El Alami: La moralisation de la vie publique, l'un des principaux chantiers initiés au Maroc depuis l'intrônisation de SM le Roi Le ministre chargé de la modernisation des secteurs publics, Mohamed Saâd El Alami, et le Secrétaire de la conférence des Etats parties à la convention de l'ONU contre la corruption, Dimitri Vlassis, ont présenté, vendredi à New York, l'état d'avancement des préparatifs en prévision de la 4ème session de la conférence des Nations Unies contre la corruption, prévue en octobre prochain (24-28) à Marrakech. Des représentants de plus de 150 Etats et organisations internationales et régionales sont attendus à cette manifestation, placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, et qui se tient pour la première fois dans le continent africain, a dit M. Alami, au cours de ce briefing au siège des Nations Unies. Le Secrétaire de la conférence des Etats parties à la convention de l'ONU contre la corruption s'est dit, pour sa part «très confiant des efforts extrêmement sérieux» entrepris par le Maroc concernant les préparatifs de cet évènement mondial dont le thème central est «la prévention et la lutte contre la corruption et l'achèvement des objectifs du millénaire pour le développement». Le ministre a expliqué que le choix du Maroc pour abriter cette manifestation mondiale s'inscrit en droite ligne des orientations visant à la lutte contre la corruption sous toutes ses formes et en reconnaissance des efforts déployés par le Royaume en vue d'harmoniser son arsenal juridique avec les diverses dispositions de la convention de l'ONU. La moralisation de la vie publique est un choix stratégique pour le Maroc, a dit le ministre devant les Etats membres, insistant que c'est l'un des principaux chantiers initiés au Maroc depuis l'intronisation de SM le Roi Mohammed VI, en 1999. Le ministre a, notamment, évoqué les pratiques de «renforcement de la transparence, l'intégrité et la reddition des comptes, et de la participation positive de la société civile au processus de prise de décision» pour lutter contre ce fléau mondial qui «porte atteinte à tous les aspects de la société et entrave et retarde sa marche vers un développement durable». Au Maroc, le gouvernement a adopté un plan d'action illustré dans le pacte de bonne gouvernance et visant en particulier l'élaboration d'un référentiel commun en matière de bonne gouvernance, la vulgarisation du service public sur une large échelle et l'encouragement des initiatives individuelles ayant pour objet l'amélioration du rendement et de la qualité du service administratif, en vue de baliser le terrain pour de nouvelles relations entre l'administration et son environnement extérieur basées sur la transparence et la probité. Ce conclave international donnera ainsi l'opportunité au Maroc de faire connaître les efforts importants qu'il ne cesse de déployer pour lutter contre la corruption et les abus. La corruption et les abus sont un fléau mondial, a-t-il dit, se félicitant des initiatives des Nations Unies visant à y mettre un terme à travers une coopération internationale et l'échange des expertises. «Le Maroc partage la même volonté que celle des Nations Unies d'aller de l'avant dans la mise en oeuvre des dispositions de la convention», a-t-il dit. Il a, dans ce contexte, annoncé la tenue en juin prochain à Rabat de deux conférences internationales en partenariat avec l'Organisation de la Coopération et du développement économique (OCDE) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Les recommandations de ces deux rencontres qui réuniront les pays de la région MENA, de l'OCDE et du continent africain, seront soumises à la conférence de Marrakech. Il a souligné, à cet égard, que le Royaume, dans le cadre des préparatifs, veillera pour que cette conférence soit ouverte devant tous les acteurs politiques, économiques et de la société civile et pour que leurs points de vue soient pris en considération dans l'élaboration de ces recommandations. Pour le Secrétaire de la conférence des Etats parties à la convention de l'ONU contre la corruption cette réunion sera l'occasion d'évaluer l'opération du mécanisme et d'en tirer les enseignements. En effet, la 4ème conférence intervient un an après la décision politique prise lors de la 3ème session à Doha, portant sur l'établissement d'un mécanisme pour l'évaluation de la mise en oeuvre de la convention. La 1ère session de la convention des Nations Unies sur la corruption a été organisée en Jordanie en 2006 et la seconde en Indonésie en 2008, rappelle-t-on. «C'est pour la première fois que des rapports d'évaluation seront présentés sur l'expérience de certains pays», a-t-il dit. La Convention des Nations unies contre la corruption, qui fut adoptée à Merida (Mexique) en décembre 2003, est entrée en vigueur deux ans plus tard. Elle constitue le premier instrument international de lutte anti-corruption à caractère obligatoire. Elle consacre un chapitre à la prévention qui inclut des mesures étendues aux secteurs public et privé et exige que les Etats parties criminalisent un large éventail d'actes de corruption, si ceux-ci ne le sont pas déjà dans la législation nationale. Par cette convention, les Etats se sont aussi mis d'accord sur le recouvrement des actifs, explicitement présenté comme un «principe fondamental de la Convention» et acceptent de coopérer les uns avec les autres dans tous les aspects de la lutte contre la corruption, la prévention, l'investigation, le recouvrement des avoirs et la poursuite des criminels. Intenses activités de M. Saad Alami au siège des Nations Unies à New York Le ministre chargé de la modernisation des secteurs publics, Mohamed Saâd El Alami a eu, jeudi et vendredi au siège des Nations unies à New York, une série d'entretiens avec des responsables de haut niveau, partenaires dans la préparation de la 4è conférence des Etats parties à la convention des Nations unies contre la corruption, prévue en octobre prochain à Marrakech. M. Alami s'est ainsi entretenu avec le secrétaire général adjoint chargé des Affaires économiques et sociales, Sha Zukang, la directrice exécutive de l'agence «ONU Femmes», Mme Michèle Bachelet, et l'Administratrice adjointe du PNUD, Mme Rebeca Grynspan. Au cours de ses entretiens, en présence de l'ambassadeur du Maroc auprès de l'ONU, Mohamed Loulichki, le ministre a abordé les différents aspects liés à la 4eme conférence, notamment les grands axes qui y seront examinés. Le thème central de cette Conférence placée sous le Haut patronage de SM le Roi, est la prévention et la lutte contre la corruption et l'achèvement des objectifs du millénaire pour le développement. Le ministre a également eu une séance de travail avec les experts. Il a, en outre, examiné avec chaque partie sa contribution en prélude de l'organisation des différents forums programmés en marge de la 4ème conférence. Parmi les forums retenus, le responsable marocain a cité celui consacré au «rôle des femmes dans la lutte contre la corruption», un autre lié au «monde des affaires». D'autres forums traitant de la «bonne gouvernance», des «instances indépendantes chargées de la lutte contre la corruption», du rôle des «universités, centres de recherches et académie» (initié en partenariat avec le centre international de Vienne), et du rôle des «médias et la société civile», figurent également au menu de ce rendez-vous international. Le ministre a également évoqué avec ses interlocuteurs deux manifestations internationales préparatoires à la conférence, prévues en juin prochain (9-10/27-28) à Rabat. La première rencontre sous le thème de la «transparence, la participation, et la primauté du droit», réunira les Etats de la région MENA et ceux de l'OCDE, en présence des gouvernements, du secteur privé et de la société civile. La 2eme manifestation initiée dans le cadre du CAFRAD (Centre Africain de Formation et de Recherche Administratives pour le Développement), sous la thématique de la «lutte contre la corruption et la bonne gouvernance pour les objectifs du millénaire» réunira les Etats africains. Toutes ses manifestations, a dit le ministre, s'inscrivent dans le cadre des 3 axes de la conférence de Marrakech, à savoir la lutte contre les mauvaises pratiques, la bonne gouvernance et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Au cours de ces rencontres, en présence du secrétaire de la conférence des Etats parties à la convention des Nations unies contre la corruption, Dimitri Vlassis, le ministre qui dirigeait une importante délégation, a souhaité que cette conférence constitue une «valeur ajoutée» à même de contribuer au renforcement des efforts déployés au niveau international dans la lutte contre le fléau de la corruption. Cette 4ème session qui se tient pour la première fois dans le continent africain, s'est réunie en 2009 à Doha, en 2008 à Bali (Indonésie) et en 2006 en Jordanie.