Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a lancé mercredi un appel en faveur d'un «cessez-le-feu immédiat et vérifiable» en Libye, où les insurgés semblent marquer des points face aux forces de Mouammar Kadhafi autour de la ville assiégée de Misrata. Ban s'est exprimé lors d'une conférence de presse à Genève au lendemain d'une conversation téléphonique qu'il a eue avec le Premier ministre libyen, Al Baghdadi Ali al Mahmoudi. Pour l'heure, ni les insurgés ni le régime libyen n'ont donné suite. S'exprimant devant le Parlement européen, Catherine Ashton, Haute représentante de la diplomatie de l'Union européenne, a dit pour sa part que l'UE envisageait d'ouvrir un bureau à Benghazi, afin de pouvoir apporter une aide au CNT (Conseil national de transition), qui dirige l'insurrection anti-Kadhafi. Les insurgés ont affirmé mardi qu'ils avaient progressé en repoussant les unités kadhafistes en limite est et ouest de la grande ville portuaire de Misrata, assiégée depuis huit semaines par l'armée libyenne. Les insurgés assurent qu'ils encerclent les kadhafistes retranchés dans le périmètre de l'aéroport. Les insurgés disent aussi s'être emparés de la localité de Zarik, à 25 km à l'ouest de Misrata, mais cette information, bien que non démentie par le pouvoir libyen, n'a pas été recoupée de source indépendante. Misrata, qui comptait 300.000 habitants avant le soulèvement, est stratégique aux yeux des rebelles car elle est la seule grande ville qu'ils tiennent dans l'ouest du pays et elle pourrait un jour leur ouvrir la voie vers Tripoli Les rebelles encerclent les forces présentes à l'aéroport ainsi que dans une école de l'armée de l'air du quartier d'Al Ghiran, dans le sud de Misrata, où de violents affrontements ont opposé les deux camps lundi, ont rapporté un témoin et un porte-parole des insurgés. «L'objectif est de chasser les forces de Kadhafi de l'aéroport et de l'école militaire où elles sont prises au piège», a dit mardi le porte-parole, Abdelsalam, par téléphone. «Nous continuons de marquer des points, mais notre point faible, c'est que nous ne pouvons pas tenir les secteurs dont nous prenons le contrôle», a-t-il ajouté. La proximité entre les forces de Kadhafi et les quartiers d'habitation complique la tâche de l'Otan, qui a du mal à protéger la population de Misrata, a dit à la presse à Bruxelles le général Claudio Gabellini, l'un des responsables de la mission de l'alliance atlantique en Libye. L'Otan a malgré tout réussi à détruire plus de 30 objectifs militaires à Misrata depuis le 29 avril, a-t-il fait remarquer. «Les forces de Kadhafi continuent de pilonner les habitants de Misrata avec des engins de longue portée - mortier et roquettes -, en tirant à l'aveuglette des obus sur la ville», a-t-il indiqué. L'Otan a procédé mardi à des tirs de missiles contre des objectifs situés dans le secteur de la capitale. Au nombre de ceux-ci figure semble-t-il le complexe de Bab al Aziziah, où Mouammar Kadhafi a sa résidence, ont rapporté des témoins. L'Otan a déclaré par la suite avoir bombardé un centre de contrôle et de commandement situé dans la capitale.